Le nouveau syndicat d’Amazon à Laval prêt à négocier

Le nouveau syndicat d’Amazon à Laval prêt à négocier
Le nouveau syndicat d’Amazon à Laval prêt à négocier

Le nouveau syndicat des employés des entrepôts d’Amazon à Laval se dit prêt à entamer des négociations avec la multinationale. Les représentants des travailleurs présenteront leurs revendications mardi, sans savoir ce que fera l’entreprise.

Nous serons prêts à négociersoutient Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleurs d’Amazon Laval, qui représente les 250 employés de l’entrepôt DXT4.

Au cours des derniers jours, les employés de l’entrepôt se sont prononcés pour établir les revendications qui seront présentées en vue d’obtenir une première convention collective.

L’une des principales revendications des travailleurs est d’augmenter le salaire de départ de 20 à 26 dollars de l’heure – comparable à ce que les employés reçoivent dans d’autres entrepôts.

Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleurs d’Amazon Laval

Photo : Radio-Canada / David Savoie

Le syndicat veut également obtenir la création d’un régime de retraite collectif.

Nous ne demandons rien de fou. Oui, nous demandons plus d’argent. Amazon est l’entreprise la plus riche du monde, voire l’une des plus riches du monde. Ce n’est pas fou d’en demander plus, surtout pour le travail qu’on faitcroit Félix Trudeau.

Autre demande : lutter contre la précarité de l’emploi dans l’entrepôt.

Le syndicat souhaite également travailler avec Amazon pour éliminer les risques d’accidents, un problème souvent soulevé par les employés de nombreux entrepôts de l’entreprise. À l’entrepôt de Laval, les représentants syndicaux estiment qu’il y a environ un accident par semaine.

Selon les responsables syndicaux, Amazon n’a pas encore donné de dates pour entamer les négociations.

Ce que nous voulons, c’est une négociation de bonne foi, mais pour une négociation de bonne foi, les deux parties doivent venir à la table des négociations.

Une citation de Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleurs d’Amazon Laval

Amazon maintient sa position

Un porte-parole d’Amazon a réitéré par courriel que l’accréditation du syndicat de Laval demeure inconstitutionnelle et que la contestation se poursuivra, tout en indiquant que l’entreprise est consciente de ses obligations légales.

Cette contestation se déroule au Tribunal administratif du travail (TAT), où la multinationale soutient que le processus de reconnaissance du syndicat parmi les travailleurs est invalide, puisque tous les salariés n’ont pas pu s’exprimer. Un juge de TAT doit déterminer si elle entendra l’affaire sur le fond dans les semaines à venir.

À quoi pourraient ressembler les négociations ?

Les experts s’accordent cependant sur un point : ce sera une négociation difficile.

Selon Mélanie Laroche, professeure à l’Université de Montréal spécialisée dans les questions syndicales et la négociation de conventions collectives, les négociations s’apparenteront à une syndicalisation.

Selon lui, l’employeur pourrait recourir à différentes stratégies pour remettre en question l’accréditation syndicale, attaquer la légitimité du syndicat ou prolonger indûment les délais.

Ce seront sûrement des négociations difficiles, avec des positions patronales très fermes. Ce ne sera pas une partie de pêche facile pour l’organisation syndicale.

Une citation de Mélanie Laroche, professeure à l’Université de Montréal

« Amazon n’a jamais caché qu’il ne veut pas gérer dans des environnements syndiqués, il ne faut donc pas s’étonner du fait qu’Amazon mettra les ressources nécessaires soit pour ralentir, soit pour délégitimer l’acteur syndical. Pour nous, cela fait partie de sa philosophie», explique Mélanie Laroche.

Le spécialiste des relations industrielles rappelle également qu’il s’agit de négociations, ce qui signifie que chaque partie devra prioriser certaines demandes pour en abandonner d’autres.

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Amazon Canada compte plus de 45 000 employés à temps partiel et à temps plein. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui/CBC

Quant à Barry Eidlin, sociologue à l’Université McGill qui s’intéresse aux mouvements ouvriers, il suit de près ce qui se passe chez Amazon.

Amazon s’oppose avec virulence aux syndicats et à leur présence dans ses entrepôts nord-américains. L’entreprise tolère les syndicats en Europe là où elle le doit, mais elle fait tout ce qu’elle peut pour saper leur influence.

Une citation de Barry Eidlin, sociologue de l’Université McGill

Selon lui, ces négociations s’inscriront donc dans le prolongement de cette logique, soit résister au syndicat Laval à toutes les étapes possibles. Ce sera un long processusselon lui.

Le professeur de l’Université McGill souligne qu’il s’agit d’une situation sans précédent, tant pour le syndicat que pour Amazon, en raison du cadre juridique québécois.

Le syndicat nouvellement créé à Laval n’est que le deuxième syndicat à s’implanter dans un entrepôt d’Amazon en Amérique du Nord, le premier ayant vu le jour en Staten Island en 2022. Là-bas, les négociations pour parvenir à une première convention collective sont au point mort, mais le contexte américain est différent en matière de droit du travail.

Au Québec, des mécanismes existent – ​​notamment dans le cadre d’une première convention collective – pour forcer les négociations.

Amazon Canada compte plus de 45 000 employés à temps partiel et à temps plein.

 
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