l’essentiel
Dix jours après le blocage du tunnel de Foix, l’alliance majoritaire de la profession agricole FNSEA-JA a investi le rond-point du Sabart hier mercredi 27 novembre, à Tarascon-sur-Ariège, et a maintenu l’implantation toute la journée. lieu d’un barrage filtrant.
Près d’un an après leurs dernières manifestations, les agriculteurs de l’Ariège, comme leurs confrères de toute la France, ont relancé leurs actions de contestation. Ils étaient une quarantaine au rond-point du Sabart à Tarascon-sur-Ariège pour dénoncer notamment la faiblesse des revenus, la complexité des réglementations, et, plus récemment, le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
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C’est un avis partagé par tous les syndicats et un discours à l’unisson que la profession agricole a relayé ce mercredi 27 novembre à Tarascon : si le projet de traité de libre-échange UE-Mercosur est au cœur des contestations, il l’est aussi et surtout « une paille de trop », disent les agriculteurs. “Le Mercosur est un point qui s’est ajouté à toutes nos autres revendications”, explique Sophie Alzieu, éleveuse et secrétaire générale de la FNSEA09. Nous avons eu une mobilisation très importante en début d’année au niveau national, avec des promesses qui avaient été faites, dont nous attendons toujours les résultats. Alors comme nous l’avions promis, les mobilisations reprennent cet automne.
Parmi les points importants évoqués sur le rond-point de Tarascon, les revenus des agriculteurs, « les plus bas de France en Occitanie », souligne Sophie Alzieu. En effet, malgré les aides de la PAC, les revenus des agriculteurs d’Occitanie sont parmi les plus bas de France « avec une moyenne de 5 000 € par an et par agriculteur », a confirmé la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne. Un élément qui s’ajoute aux “réponses insuffisantes du gouvernement, et d’autres qui tardent à venir”, poursuit l’éleveur : “Je pense notamment aux demandes de simplification de la réglementation, ce sont des choses qui peuvent se faire rapidement, et nous nous rendons compte que cela n’arrive pas et, entre-temps, la situation ne s’améliore pas sur le terrain.
“Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas de vraies réponses”
Du côté des jeunes agriculteurs, la colère a fait place à l’exaspération : « Aujourd’hui, nous voulons des réponses de l’État », affirme Alexis Cabanié, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de l’Ariège. “Nous avons pris un coup dur l’année dernière avec le MHE, cette année avec le FCO, et si on nous ajoute le Mercosur, il est certain que nous ne nous en relèverons pas.” Les agriculteurs sont catégoriques, “le mouvement ne s’arrêtera pas tant qu’ils n’auront pas de vraies réponses” : “Aujourd’hui nous agissons au rond-point du Sabart à Tarascon, nous allons dire que c’est la belle étape, assure Alexis Cabanié, mais d’autant plus plus cela va, plus cela va augmenter en intensité, et nous continuerons jusqu’à ce que nous ayons nos réponses.
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Même la nuit tombée, la bonne humeur reste de mise dans le rond-point, compte tenu du soutien que les agriculteurs ont reçu toute la journée. « Il y a eu beaucoup de « Nous sommes avec vous », beaucoup de soutien, rapporte Sébastien Durand, le président de la FDSEA09. Mais ce qui ressortait aussi, c’est que lorsqu’on abordait la consommation locale, ce qui ressortait, c’était le porte-monnaie, et dans les supermarchés, c’était moins cher.»
Si certains étaient encore présents pour remorquer, une grande partie prenait la route en direction de Prat-Bonrepaux : dès 20 heures, agriculteurs et tracteurs avaient rendez-vous pour un barrage filtrant, menés par un convoi de tracteurs entre Montjoie-en-Couserans et le Prat. rond-point.