le choix de la famille d’accueil à Vienne

le choix de la famille d’accueil à Vienne
le choix de la famille d’accueil à Vienne

« Nous devrions te décorer », dit Yves Roy. Il s’entretient avec Pascale Dutour, animatrice familiale depuis trente-deux ans. Le nonagénaire a emménagé chez son hôtesse, à Curçay-sur-Dive (Vienne), il y a un peu plus de six mois. Il n’est pas vraiment dépaysé puisqu’il vivait auparavant à Arçay, une commune voisine. Son quotidien est rythmé par les promenades et la lecture du journal. ” Nous sommes bien ici. Elle fait tout pour nous. Je pense que je vais finir mes jours ici », assure Yves Roy.

Il apprécie également son rendez-vous du vendredi au centre de jour Hélianthe à Loudun. ” Nous faisons de la gymnastique douce, des jeux et parfois nous dansons. J’ai un groupe d’amis et nous nous connaissons bien “, il sourit.

Discutez de souvenirs d’enfance

Comme lui, Marie-Madeleine Blanchin, 87 ans, est résidente à Pascale Dutour depuis cinq ans. Le souvenir vacille un peu, mais le sourire et le regard pétillent toujours. D’autant plus que ce dernier lui rappelle des souvenirs d’enfance, lorsque son père élevait des chevaux à Fontainebleau, avant de venir vivre à Vaon (commune de Trois-Moutiers).

« J’aime poser des questions à leur famille sur leur histoire. Il est important de discuter avec eux de ce qu’ils ont vécu. Et puis, ça fait travailler la mémoire », souligne l’hôtesse qui a débuté sa carrière à 24 ans avec un CAP sanitaire et social en poche. Elle était alors la plus jeune professionnelle du département. Aujourd’hui, elle fait partie des vingt-huit familles d’accueil de la Vienne.

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Difficile mais enrichissant Si Pascale Dutour parle toujours avec énergie de son métier, son expérience lui permet néanmoins d’avertir les plus jeunes dans la carrière. “ Vous devez organiser votre vie professionnelle et personnelle. Préservez-vous physiquement et protégez-vous mentalement. Prenez aussi du temps pour vous. J’ai fait quelques travaux dans la maison pour avoir un espace personnel. Et aujourd’hui, j’ai un remplaçant qui me permet de prendre un jour de congé par semaine et un week-end par mois. J’ai pris mes premières vacances vingt-trois ans après avoir commencé mon travail. Il ne faut pas faire ça !

», confie Pascale Dutour. Elle ne met évidemment pas de côté tous les « belles rencontres » pendant toutes ces années. “ Je me souviens particulièrement de ces deux centenaires que j’ai accueillis. De vrais bavards devant la liqueur d’amande qu’ils aimaient déguster », s’amuse l’accueillante – qui est bien consciente du caractère utile de sa mission, au quotidien comme en fin de vie. “ Il y a des échanges profonds. C’est un moment très enrichissant.

»

152 aidants familiaux sont agréés et travaillent dans la Vienne. Il y en a 28 pour les personnes âgées et pour les personnes handicapées et/ou âgées. En 2023, Vienne comptait 258 personnes accueillies : 52 personnes âgées et 206 handicapées. Un statut précaire à revaloriser «

Le système d’accueil familial se situe entre maintien à domicile et établissement

», explique Olivier Boulet, responsable du centre d’accueil familial du Conseil départemental de la Vienne. La communauté gère les demandes d’agrément, de formation, de contrôle et de suivi des aidants familiaux. S’il n’y a pas de diplôme obligatoire, les candidats doivent obtenir le diplôme de secouriste niveau 1. Suivront, dans un délai de deux ans après l’agrément, 42 heures de formation initiale puis, après renouvellement de l’agrément (tous les cinq ans), 24 heures de formation complémentaire. «

Les familles nous sollicitent et le besoin en aidants familiaux est important, notamment pour les personnes âgées. Mais le statut est précaire et la nécessité de légiférer pour le valoriser, notamment financièrement, sera indispensable pour une meilleure attractivité.», estime-t-il.

 
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