l’essentiel
Ce lundi 22 juin, un Suresnais de 24 ans a été jugé devant le tribunal pour répondre d’un transport de stupéfiants en provenance de Barcelone. Les faits remontent au 21 mai, avec un refus d’obtempérer à Lézignan suivi d’une course-poursuite jusqu’à Bram.
Sous mandat d’arrêt depuis vendredi 24 mai, c’est sous escorte des agents pénitentiaires que N’Dongo a comparu ce lundi après-midi devant le tribunal judiciaire de Carcassonne. Originaire de la région parisienne, cet homme de 24 ans était notamment accusé d’avoir transporté, détenu et importé des stupéfiants. Mais aussi pour avoir refusé de se soumettre aux contrôles douaniers, pour avoir conduit sans permis ou encore pour avoir utilisé de fausses plaques d’immatriculation. Cette étonnante affaire date du mardi 21 mai.
A 240 km/h entre Lézignan et Bram.
Ce jour-là, les douaniers effectuaient un contrôle dynamique sur l’autoroute A61, lorsqu’ils firent signe au prévenu de reculer vers la bretelle Lézignan-Corbières. Nous sommes dans le sens de circulation Narbonne-Toulouse, avec un homme seul à bord de son véhicule Citroën C5 surchargé. Faisant semblant d’acquiescer, l’accusé a ensuite fait tourner le volant avant de repartir en trombe. Durant les quinze minutes de course-poursuite, le fugitif va prendre tous les risques pour échapper à ses poursuivants. Il roule alors à une vitesse moyenne de 240 km/h, et alterne les dépassements de voitures à droite, puis à gauche. Il dépasse même les poids lourds sur la bande d’arrêt d’urgence. La course est folle, et c’est à hauteur de Bram qu’elle s’arrêtera lorsque le moteur de la C5 explosera enfin. Dans la voiture, 570,48 kg de résine de cannabis ont été découverts, dans quatorze valises marocaines. Mais aussi huit jeux de plaques d’immatriculation, trois téléphones et près de 4 000 € en espèces. Placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Perpignan, saisis pour l’occasion par le parquet de Carcassonne, l’accusé a refusé de parler.
Ce lundi après-midi, c’est une autre attitude qu’il a adoptée devant le tribunal. « Cela faisait plus d’un mois que nous étions en vacances à Barcelone avec mon cousin. Tout a commencé par une soirée où nous nous sommes disputés avec des gens, avant d’être ensuite obligés de nous installer dans un appartement. On m’a proposé de voyager de Barcelone à Toulouse. Ils ont pris mon cousin en otage et ont pris des photos de ma carte d’identité. Ils connaissaient mon adresse et ont menacé ma famille. . Ils ne savaient pas que je n’avais pas de permis… » Du prévenu, on apprend qu’il n’a pas de casier judiciaire, et qu’il vit avec sa mère en région parisienne. L’ancien coursier de prêt-à-porter ne travaille plus. Pour l’administration des douanes, la somme de 1 140 960 € a été réclamée sur la base minimale de 2 € par gramme. Au parquet, le procureur adjoint « n’a pas été convaincu par les explications assez étonnantes du prévenu… Il n’a été arrêté que par une panne moteur ! La peine de cinq ans de prison, dont un an assorti de deux ans de sursis probatoire, a ainsi été demandée, ainsi qu’une interdiction de refaire le permis pendant cinq ans. Pour la défense, Me Clarisse Serre (barreau de Bobiny) a soulevé plusieurs conclusions de nullité de la procédure, qui ont été rejetées par le tribunal. « Il n’a jamais eu affaire à la justice, et aujourd’hui on lui dit qu’il va payer pour tout le monde ! Je me demande si ce n’est pas lui qu’ils ont voulu piéger ! Il est accessible à une peine mixte, mais également avec sursis. Jugez-le pour ce qu’il est dans cette affaire. Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné N’Dongo à cinq ans de prison et à une amende douanière de 1 140 960 €.
