Quelques jours avant la fin de son exposition « Pocket Luxury », le musée Cognacq-Jay a été victime d’un braquage » d’une grande violence », rapporte la Ville de Paris. Hier, mercredi 20 novembre au matin, quatre individus cagoulés sont entrés dans l’hôtel Donon armés de haches et de battes de baseball pour dérober dans une vitrine de précieux objets protégés, parmi les visiteurs et les agents du musée. Aucun blessé n’a été signalé mais plusieurs œuvres exposées ont été volées par les malfaiteurs. Selon “ Le monde », le montant du butin s’élèverait à 1 million d’euros.
Une enquête ouverte pour vol à main armée en bande organisée
Les voleurs auraient pris la fuite à bord de scooters, emportant avec eux leur précieux butin. Immédiatement après l’incident, la police municipale et la police nationale sont intervenues. Une enquête pour vol à main armée en bande organisée a été ouverte par le parquet de Paris et la Ville a porté plainte et a annoncé dans un communiqué rester « à la disposition de la Préfecture de Police afin d’identifier les auteurs des faits « . Des vidéos de surveillance du musée seront utilisées par les enquêteurs. Contacté par « Connaissance des Arts », le musée n’a pas fourni plus d’informations.
Vue de la vitrine visée par les braqueurs dans l’exposition « Pocket Luxury » au musée Cognacq-Jay à Paris, 2024 © Paris Musées / Gautier Deblonde
Un butin composé d’objets du Louvre et de la collection royale britannique
Ouvert le 28 mars et prolongé jusqu’au 24 novembre, « Pocket Luxury » présentait une myriade de petits objets précieux et raffinés, en or, sertis de pierres précieuses, semi-précieuses ou de diamants. Sur son site Internet, le musée Cognacq-Jay précise qu’il est fermé et que sa réouverture est prévue le mardi 10 décembre 2024. Pour rappel, il conserve la collection d’art européen du XVIIIe siècle d’Ernest Cognacq et de son épouse Marie-Louise Jaÿ. , fondateurs des grands magasins La Samaritaine.
Le musée Cognacq-Jay est niché dans l’Hôtel de Donon à Paris. ©Pierre-Antoine
Selon un communiqué du ministère de la Culture, deux œuvres appartenant aux collections du Louvre, et prêtées au musée municipal dans le cadre de l’exposition, ont été dérobées. Il s’agit de deux tabatières datant du XVIIIème siècle réalisées respectivement par Johann Christian Neuber et Daniel Baudesson. La première, en or, est incrustée de cabochons d’agate. La seconde est composée de dix plaques d’agate doublées de soie rose, présente des reliefs en pierres dures, réunies par une monture cage en or, et un couvercle incrusté de nombreux diamants taille brillant. ” Compte tenu de la valeur historique et du caractère précieux de ces pièces, le Louvre et les services du ministère de la Culture faciliteront l’identification rapide de ces deux objets d’art dans le cadre des investigations en cours, afin notamment de rendre leur dissimulation », déclare le ministère.
Tabatière, Daniel Baudesson, 1760-1770, Paris, Louvre museum © RMN-Grand Palais (Louvre museum) / Martine Beck-Coppola
Selon « La Tribune des Arts », certains objets volés auraient été prêtés par la Couronne britannique. Une luxueuse tabatière ornée de diamants appartenant au roi Charles III et une autre recouverte de pierres précieuses de la collection Rosalinde et Arthur Gilbert en dépôt au Victoria and Albert Museum seraient concernées.
Tabatière, anonyme, Berlin, vers 1765, Londres, collection Rosalinde et Arthur Gilbert en dépôt au Victoria and Albert Museum © Victoria and Albert Museum, Londres
Le braquage du « Green Vault » en 2019
Aujourd’hui, il ne reste plus qu’à espérer que les enquêteurs mettent rapidement la main sur les malfaiteurs pour avoir une chance de retrouver les précieuses pièces historiques en bon état. Malheureusement, lors des vols, les objets en or sont souvent fondus et les diamants et pierres précieuses sont vendus au détail. L’un des derniers braquages impressionnants perpétrés dans un musée date de 2019. La « Voûte verte » (Grünes Gewölbe) de Dresde (Allemagne), musée abritant la plus grande collection de trésors d’Europe, a été la cible d’un braquage. Onze pièces ont été volées. Ils provenaient de trois ensembles différents : les Diamantrosengarnitur (un ensemble de diamants), le Garniture brillante (un ensemble de bijoux) et le Les bijoux en diamants et les perles des reines (les bijoux des reines composés de perles et de diamants). Une partie des éléments de ce trésor, datés entre 1782 et 1789, avaient été identifiés deux mois après les événements sur le dark net.
LIVE TikTok : à la découverte des collections du musée Cognacq-Jay