Rendre la culture accessible à tous, notamment aux aveugles

Rendre la culture accessible à tous, notamment aux aveugles
Rendre la culture accessible à tous, notamment aux aveugles

Voir par le toucher, c’est ce que propose le musée marin de Toulon à travers une visite privée aux personnes malvoyantes, par l’association apiDV. “ Ici, le concept est de proposer une visite ordinaire de l’histoire de la marine de 1750 à nos jours, avec un parcours descriptif et tactile. », présente Étienne Mironneau, médiateur chargé de la visite. Il aura fallu deux ans de travail à l’association apiDV pour rendre le musée plus accessible aux aveugles et malvoyants. Au programme : livret en braille pour décrire la porte monumentale de l’arsenal, quatre maquettes tactiles d’un navire du XVIIème sièclee siècle, un de l’époque industrielle, une galère du roi et un porte-avions, ainsi que deux ouvrages pédagogiques. “ Le but de la visite est de comprendre l’évolution de la marine à travers les époques, explains Étienne. Pour cela je décrirai au mieux l’exposition aux visiteurs, avec des mots simples. » Pour parvenir à une telle performance, le guide conférencier a suivi une formation précise pour raconter simplement, avec le plus de détails possible, les travaux, le contexte et même les évolutions qu’a connu l’arsenal de Toulon au fil des années. des siècles.

« Nous avons une réelle volonté d’accueillir toutes les personnes handicapées, explique Mathilde Teissier, référente accessibilité. Cela fait partie de notre ADN et de la fonction publique. » Déjà formés à l’accueil des personnes handicapées, d’autres formations spécifiques sont requises pour les agents qui souhaitent pouvoir encadrer un groupe présentant un handicap bien spécifique. Un travail qui porte ses fruits puisque le musée marin de Toulon a reçu le label tourisme handicap il y a deux ans. Si la visite de ce dimanche reste privée, le musée marin de Toulon assure qu’il est tout à fait possible à toute personne handicapée de venir n’importe quel jour, pour profiter d’une visite personnalisée. Pour ce faire, vous devrez débourser 5 euros par personne. De son côté, l’association apiDV espère voir la démocratisation des modèles 3D, du braille et des planches multisensorielles pour permettre aux personnes voyantes et aveugles de visiter les musées en même temps et sans surcoût.

« Pour l’instant c’est un rêve, c’est un terme qu’on prétend permettre aux personnes malvoyantes de pouvoir toucher les oeuvres ou reproductions, car c’est compliqué de se faire une idée sans y toucher quand on est aveugle. », développe Pierre Marragou, président de l’association apiDV. Au British Museum par exemple, une dizaine d’œuvres sont proposées à toucher, avec son projet Paris au bout des doigts, l’association espère démocratiser cette pratique : « Nous en avons déjà reproduit 30 des œuvres patrimoniales à l’échelle de la Tour Eiffel, pour aider les aveugles à comprendre leur taille. L’objectif est de construire une valise pour déplacer l’exposition n’importe où, dans des environnements adaptés par exemple. », explique Stéphanie Zoccola, directrice des services apiDV. Les développements numériques des 30 dernières années ont en partie permis un accès plus facile aux personnes aveugles à la culture et plus largement à la société. Dans son bureau de Toulon, l’association retranscrit et distribue des livres en braille dans toute la France et même en Europe. “ L’année dernière, nous avons transcrit plus de 1 000 schémas en relief », énumère Marie-Christine Mouttet, chef de la délégation Sud-Est. Un travail minutieux qui nécessite à la fois des moyens humains et matériels : « Nous avons la chance d’avoir une embosseuse braille Elekul qui coûte 65€ 000 000 euros, il n’y en a qu’une centaine dans le monde », indique Marie-Christine. Un coût qui touche aussi les particuliers : un afficheur braille dynamique, qui permet de prendre des notes, coûte entre 1 500 et 6 000 euros.

 
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