“Le gouvernement britannique doit ouvrir des voies d’immigration légales”, a exhorté mercredi le collectif transpartisan des maires côtiers, agacés de devoir gérer les migrants traversant la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni sur leur territoire.
“Il faut engager un bras de fer avec les Britanniques, ça suffit !” », a lancé la maire de Calais Natacha Bouchart (divers droite), lors d’une conférence de presse organisée lors du Congrès des maires à Paris. “On est dans une hypocrisie totale, on parle de frontière mais elle n’existe pas puisque les autorités britanniques acceptent tous les migrants qui arrivent”, a ajouté la porte-parole du collectif qui regroupe 15 communes d’où partent les migrants.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, environ un millier de candidats à l’exil séjournent actuellement sur le littoral et plus de 33 500 passages réussis vers l’Angleterre ont été enregistrés, selon les chiffres avancés par le collectif.
Au moins 60 migrants sont également morts dans la Manche depuis le 1er janvier, sans compter les derniers corps découverts et les disparus : le bilan le plus meurtrier depuis le début en 2018 de ces traversées clandestines à bord d’embarcations de fortune surnommées “petites embarcations”. », des bateaux pneumatiques que les passeurs surchargent de passagers, qui souvent ne portent pas de gilet de sauvetage.
« Si nous ne tirons pas la sonnette d’alarme, rien ne se passera. La situation est urgente, elle dure depuis trop longtemps. Si la solution était technique, elle serait connue et nous aurions déjà réussi», a ajouté Sony Clinquart, maire de Grand-Fort-Philippe.
« Nous avons fait installer des caméras de vidéosurveillance financées par les Britanniques et censées décourager les passeurs, mais elles n’ont jamais fonctionné. Cela ne sert à rien de payer des milliers d’euros, il faut relancer le débat avec les évolutions législatives et arrêter la gestion de crise. Cela fait 15 ans que je suis élu et la situation ne fait qu’empirer”, a ajouté le maire de Sangatte Guy Allemand.
Le collectif réclame également la renégociation des accords du Touquet, qui confiaient à la France la gestion de la frontière, la mise en place d’un préfet de l’immigration, la création d’une police des transports pour « rassurer » la population, ainsi que la mise en place d’un accueil humanitaire. zones situées en dehors de la bande côtière pour prendre en charge les migrants en amont.
Ils plaident enfin pour l’obtention de ressources supplémentaires et le remboursement des dépenses engagées sur fonds propres par les communes concernées.