les réactions contrastées des chefs religieux

De gauche à droite : le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Fédération protestante de France, Christian Krieger, à l’Elysée, à Paris, le 13 novembre 2023. LUDOVIC MARIN / AFP

« La dissolution de l’Assemblée nationale plonge notre pays dans une situation d’une gravité sans précédent. (…) Alors que les élections législatives devraient permettre un débat démocratique constructif, des délais trop courts et des promesses démagogiques irréalistes menacent de semer un profond désordre. » Comme l’illustre cette réaction du pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France, dans un communiqué, l’incertitude politique actuelle concerne aussi les représentants des religions françaises. Mais tout le monde n’adopte pas la même attitude.

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Christian Krieger, de son côté, choisit de renvoyer à la suite « le racisme d’extrême droite et l’antisémitisme d’extrême gauche ». « La paix, la dignité et la fraternité, que notre foi nous pousse à rechercher, ne peuvent se construire sur la haine ou la détestation ; ni celui d’une personne, ni celui des institutions démocratiques, ni celui des groupes stigmatisés, qu’ils soient juifs, musulmans ou étrangers. »justifie ainsi le leader protestant, exhortant « Chaque citoyen doit exercer son droit de vote en toute conscience et responsabilité ».

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) franchit une étape supplémentaire, en nommant les partis contre lesquels il appelle à faire barrière. « En can RN [Rassemblement national]vous LFI [La France insoumise], lit-on dans un communiqué sur son site, reprenant en partie les propos tenus par son président, Yonathan Arfi, dans Le monde. Le RN est un parti extrêmement dangereux, qui n’a jamais été un rempart contre l’antisémitisme : tout ce qui menace le cadre républicain et l’universalisme est fondamentalement dangereux pour les juifs. »

Quant au Nouveau Front Populaire, il est, selon le communiqué du CRIF, entaché de « l’antisémitisme de LFI ». Si elle admet la mise en avant, par l’alliance de gauche, d’un projet de campagne “qui expose noir sur blanc la lutte contre le racisme et l’antisémitisme”, le corps juif continue de trouver « indigne d’agir comme si l’antisémitisme était une question secondaire, et non plus la ligne rouge fondamentale de la gauche depuis l’affaire Dreyfus ».

“Tromperie”

La France insoumise suscite depuis longtemps la colère des représentants du judaïsme, qui accusent ses dirigeants de cultiver une dangereuse ambiguïté. Jean-Luc Mélenchon s’était par exemple moqué du « génuflexions » de certains hommes politiques avant «les communautaires du CRIF», en décembre 2019, ou encore assuré que l’antisémitisme était “résiduel En France », 2 juin.

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