La campagne des législatives, c’est le débat, les escarmouches et les piques parfois assassines. Mais c’est aussi – et heureusement – de l’humour, parfois quelques gaffes ou des situations plus qu’embarrassantes. Avant de clôturer officiellement cette campagne 2024, Objectif Gard vous propose une sélection des meilleures punchlines des candidats gardois.
Cri d’amour. Mardi 18 juin, au Mini-Bar de Castanet, lancement de la campagne de Valérie Rouverand, candidate à la majorité présidentielle dans la première circonscription. Gonflée après avoir été investie, elle donne de la voix à « Christophe, mon remplaçant… » Ce à quoi le même remplaçant a répondu : « Euh… d’un autre côté, je suis chrétien « … Mince, c’était mal noté sur le dossier de Valérie Rouverand. Espérons que cette dernière ne confonde pas le président de la République Emmanuel Macron avec son Premier ministre Gabriel Attal, qu’elle a fièrement affiché sur son tract de campagne.
A Bellegarde, c’est le combat final. Sur le plateau de Club Objectif Gardmardi 18 juin. Juan Martinez, maire de Bellegarde et ancien adjoint de la députée macroniste Françoise Dumas, explique son opposition à Charles Ménard, le candidat Insoumis du Nouveau Front populaire : « Je ne voterai pas pour lui, je voterai pour le candidat de gauche. » Qui alors ? Impossible d’obtenir une réponse… Peut-être que la candidate de Lutte ouvrière, Isabelle Leclerc, saura récupérer la voix de Bellegardais qui n’est pas vraiment sensible aux discours de l’extrême gauche.
Rose, bleu, vert. S’il avait été sud-africain, le Nîmois Nicolas Cadène aurait certainement défendu la nation arc-en-ciel. Mardi 18 juin à Prolé, après la présentation des candidats de gauche à Nîmes, Nicolas Cadène est interrogé sur son appartenance politique. Initialement membre du PS, le Nîmois a soutenu aux élections municipales la liste de David Tebib qui s’est battu – en vain – pour obtenir l’étiquette En marche. ” Aujourd’hui je suis écologiste, je n’ai pas encore ma carte mais je vais l’avoir” Même en cas de défaite ? En tout cas, on ne peut pas lui enlever ses vraies convictions écologiques : quand il utilise une veste par exemple, il la porte jusqu’au bout quitte à la retourner plusieurs fois.
Nicolas Meizonnet dans le piège de la virginité. Le débat du mercredi 19 juin au Club Objectif Gard a pris un bon départ. Le député RN sortant, Nicolas Meizonnet, s’en est pris à son rival Horizons sur le bilan d’Emmanuel Macron dont Édouard Philippe se porte également garant : « Vous avez un groupe qui travaille avec la majorité présidentielle, vous n’êtes pas sans antécédents. » La candidate d’Horizons Sophie Pellegrin-Ponsole ne s’est pas découragée : « La virginité, ça va être difficile… ? À 56 ans, mariée depuis 20 ans et avec une fille adulte, je vais vous réserver des émotions et des surprises ! »
La planète brûle et… De là où il est, pas sûr que Jacques Chirac se passionne pour les législatives. En revanche, le débat de la 2e circonscription de Club Objectif Gard a dû l’amuser. Surtout quand la candidate écologiste du centre, Véronique Jullian, s’est trompée en répétant sa citation : « La planète brûle et nous regardons par la fenêtre. » En réalité, la citation exacte de Jacques Chirac dans IVet Le Sommet de la Terre en 2002 était : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Vous y étiez presque, Madame Jullian !
La justification de Christophe RivenqEn politique, une nouvelle en chasse une autre. Certains en profitent donc pour réécrire l’histoire. Dans une interview accordée le 24 juin à Objectif GardChristophe Rivenq, ex-président des Républicains du Gard, explique : « Les raisons pour lesquelles je ne souhaitais pas me représenter à la tête des Républicains ont trouvé leur épilogue ces derniers jours. « Vraiment ? Nous qui pensions naïvement que le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier avait voulu se débarrasser de lui en encourageant le candidat nîmois Richard Tibérino (qui a donc pris la présidence, NDLR)… Non, non, rien à voir, c’était idéologique. Comme le disait l’autre, l’histoire est un récit de faits. Et Rivenq est plutôt un bon conteur…
Au bord du précipice. Le débat de Club Objectif Gard dans la troisième circonscription, le vendredi 21 juin était parfois lunaire. Sur la question de l’immigration, la députée Pascale Bordes, élue députée en 2022, déroule son argumentaire : « Enfin, le ministère de l’Intérieur a fait le lien entre immigration et délinquance ! » Et pour s’emballer, citons-en un « dernier événement en date (…) Cette petite fille de 12 ans à Courbevoie parce qu’elle était juive… » Sauf que le parlementaire et avocat de profession n’a jamais apporté la preuve que les auteurs présumés étaient des immigrés… Mais plus c’est gros, plus ça passe.
Les petits malins de Montaren. Dans une campagne électorale, chaque soutien est précieux. Jeudi soir, sur le plateau deObjectif Gard, le candidat de la majorité présidentielle Aurélien Colson était très fier d’annoncer que le maire de Montaren le soutenait. Face à lui, son rival du Nouveau Front populaire, Nicolas Cadène, fronça les sourcils. Et pour une bonne raison : ” Le premier adjoint de cette commune a signé une plateforme de soutien », souffle un de ses collègues. A Montaren, faute de pouvoir se décider, on a misé sur plusieurs chevaux. Astucieux.
Département : alerte binationale. Si le frontiste Jordan Bardella devient Premier ministre, il a déjà annoncé qu’il écarterait les binationaux de certains postes stratégiques. Faut-il voir le Conseil départemental du Gard comme une organisation stratégique ? On verra bien… En tout cas, cette histoire de double nationalité n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Ou plutôt d’une sourde… Franco-marocaine, la vice-présidente chargée de la politique de la ville, Amal Couvreur, s’en est montrée très fière ce vendredi au Pont du Gard : « J’ai une délibération à faire, je vais leur dire que c’est un binational qui la présente ! ».
Rancune tenace. Interrogé sur la formation du Nouveau Front Populaire, le candidat du parti Reconquête pour la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, Florent Seddik s’est montré étrangement admiratif. “ Honnêtement, personnellement je pense qu’on peut admirer leur sens politique ! A défaut de leçon de conviction, ils donnent une leçon de politique à la droite en général, (et notamment au Rassemblement National) qui a refusé, à part Éric Ciotti mais il est un peu seul, de s’unir.» Occasion manquée ou peur de perdre les élections, le candidat n’a pas encore suivi Marion Marchéchal jusqu’à la porte du parti. Au pire, une reconversion est peut-être possible vers le Nouveau Front Populaire…
