La livraison du courrier et des colis est interrompue d’un océan à l’autre à Postes Canada depuis vendredi en raison d’une grève, quelques jours avant le Black Friday, et plus largement au début des achats des Fêtes. Mardi, les dernières nouvelles indiquaient que les deux parties étaient « très loin » d’un accord.
Entreprises locales contactées par The Nouvelliste ont simplement choisi de changer d’opérateur, quitte à payer financièrement la différence. Le client ne doit pas revenir en arrière une fois son panier virtuel passé en caisse, lorsque les frais de livraison s’ajoutent aux taxes.
« Cela a certainement des répercussions financières. Cela coûte le double avec l’autre transporteur.
— Marie-Claude Trempe, copropriétaire de Rien ne se perd, tout se crée à Saint-Sévère
La charge de travail est également plus importante, garantissant que les colis soient livrés à temps avec d’autres transporteurs soudainement surchargés. Plusieurs dizaines de colis par jour peuvent être expédiés depuis son entreprise, qui propose des vêtements et accessoires d’artisans québécois.
Maintenir les remises
Le son de la cloche est similaire à celui d’une entreprise de vêtements Fabriqué par une maman, de Shawinigan, où nous avons pris le pari de toujours offrir un rabais sur la livraison, malgré la grève.
« Les frais de livraison sont souvent un frein pour les acheteurs. Lorsque la période des fêtes arrive, c’est parfois une bonne stratégie de réduire les coûts pour encourager les clients à nous choisir. Mais c’est néanmoins une arme à double tranchant. Pour moi, ça ne me coûte pas moins, ça me coûte plus, mais je veux quand même que les clients se tournent vers nous», affirme la propriétaire Josée Villemure.
Elle avait une entente avec Postes Canada qui lui permettait d’obtenir de meilleurs tarifs. Elle doit s’en passer pendant un moment et la différence de prix, multipliée par le nombre de colis, fait mal.
“Là, c’est le petit commerce qui absorbe tout ça au final… C’est chiant.”
Pour savoir combien de colis sont livrés chaque semaine par la PME de Shawinigan, nous répondons « 300, facile ».
Bougies
L’entreprise trifluvienne Flambette, qui offre des bougies et des savons, faisait déjà affaire avec d’autres transporteurs pour la majorité de ses expéditions. Toutefois, certains colis qui devaient transiter par Postes Canada devront rester en attente jusqu’à ce que le conflit soit résolu.
La cofondatrice Marie-Michelle Dupuis donne l’exemple des Îles-de-la-Madeleine.
“Cela n’a aucun sens, nous perdrions autant d’argent en payant 60 dollars pour que le colis soit livré.”
— Marie-Michelle Dupuis, co-fondatrice de Flambette
Par ailleurs, l’entreprise a une entente avec une résidence pour aînés de Joliette pour fournir des chandelles aux familles des personnes décédées. Normalement, nous envoyons plusieurs bougies vierges, et les étiquettes sont envoyées au besoin en fonction du décès.
« Au lieu de coûter, je ne sais pas, 60 cents, cela nous coûterait environ 10 $ pour envoyer une étiquette. Nous ne savons pas encore comment nous allons procéder.»
Les organisations aussi
Les PME ne sont pas les seules à être concernées par la grève. Quant au Centre d’Organisation Mauricien des Services et de l’Éducation Populaire (COMSEP), nous passons beaucoup d’appels téléphoniques cette semaine pour des activités.
Il y a aussi les invitations à la fête de Noël, qui devaient être envoyées cette semaine à 1 000 membres pour qu’ils puissent s’inscrire.
La directrice Sylvie Tardif voit arriver le 1er décembre, période où il faut lancer la campagne « Amis du COMSEP », qui passe généralement par la poste et qui permet d’accumuler environ 60 000 $ de dons par année.
Les chèques doivent être datés avant le 31 décembre pour être éligibles aux déductions fiscales.
« Même si nous envoyions nos lettres le 15 décembre, nous n’aurions pas le temps de récolter 60 000 $ », dit-elle.
Chèques
Par ailleurs, le gouvernement du Québec a identifié une trentaine de chèques pouvant être récupérés en personne avec pièce d’identité au bureau de Service Québec au centre-ville de Trois-Rivières, pour ceux qui ne sont pas inscrits au dépôt direct.
Parmi ces chèques, on retrouve notamment les indemnités de remplacement du revenu de la CNESST, les chèques du Régime de rentes du Québec et les chèques liés aux programmes d’aide sociale.
La salle d’attente était vide quand Le Rédacteur de nouvelles passé mardi.
« Aucun chèque ne sera émis aux entreprises ou aux organismes à but non lucratif. Les chèques seront conservés jusqu’à la fin du conflit de travail à Postes Canada», précise-t-on également sur le site du gouvernement.
Le gouvernement fédéral, quant à lui, a des ententes avec Postes Canada pour certains chèques.