[EN IMAGES] Des artefacts autochtones très rares datant de 4000 ans découverts à Montréal

Une très rare pointe de flèche en pierre taillée datant d’environ 4 000 ans ainsi que divers artefacts témoignant de l’occupation autochtone de l’île de Montréal ont été découverts à Baie-d’Urfé.

Photo fournie par Patrimonia

L’archéologue Jonas Leclerc a participé aux fouilles de Baie-d’Urfé en 2023 sous l’égide de Patrimonia. C’est lui qui a découvert la pierre taillée datée d’au moins 3000 ans. Il tient ici une herminette en pierre dont l’âge reste à déterminer.

Photo fournie par Patrimonia

Durant 19 jours durant l’été 2023, une équipe d’archéologues a mené des fouilles à proximité de la mairie qui ont mis au jour 1 630 objets allant d’éclats de pierre de taille aux fondations d’une maison datant du milieu du XVIIIe siècle.e siècle, dont aucun document historique n’avait fait mention.


La pointe de flèche en pierre sculptée est la pièce maîtresse des artefacts mis au jour à Baie d’Urfé.

Photo fournie par Patrimonia

« Chaque jour, ils découvraient des choses intéressantes. Je me sentais comme Indiana Jones», raconte Nicolas Bouchard, directeur général de la Ville, qui a orchestré les interventions archéologiques lors d’un projet d’agrandissement en 2023.

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“Nous n’aurions jamais pensé qu’il y avait autant d’histoire sous nos pieds”, ajoute-t-il.

Quatre métiers distincts

Le rapport du cabinet Patrimonia rendu en avril 2024 fait état de quatre phases distinctes d’occupation humaine sur un même site archéologique, dont la plus ancienne remonte à au moins 4 000 ans. La découverte d’une pointe de flèche en chert (un type de pierre) signifie qu’un groupe chassait sur le site, mais on ne sait pas s’ils y campaient, car la terre a été perturbée.

«C’est une pièce très rare qui témoigne de la présence d’anciens peuples autochtones dans le secteur», explique Laurence Bolduc, cofondatrice de Patrimonia, qui réalise une expertise dans le cadre de projets de construction du secteur municipal ou privé.

Dans le cas présent, les archéologues avaient indiqué dès 2022 que le terrain pouvait contenir des traces d’une présence autochtone très ancienne, car d’autres artefacts avaient été découverts aux alentours, notamment à l’île aux Tourtes et à Châteauguay.


Fouilles

L’herminette en pierre polie extraite du sous-sol de Baie-d’Urfé en 2023 date de la préhistoire québécoise, mais son âge est difficile à déterminer. Photo Patrimoine

Photo fournie par Patrimonia

Des perles de verre ont également été exhumées, ces objets de troc très prisés par les autochtones pour la confection d’objets ornementaux, ainsi que des morceaux de métal découpés dans des chaudrons de cuivre venus d’Europe au début de la colonisation.

Quand on cherche…

L’archéologue de l’Université de Montréal Adrian Burke confirme l’intérêt de ces découvertes. «Pour l’île de Montréal, les pointes de flèches en pierre de cet âge sont très rares», a-t-il mentionné en entrevue avec Journal.

L’expert insiste sur l’idée que de nombreux sites pourraient révéler une présence indigène très ancienne. «On sait qu’il y avait des camps tout près de l’île de Montréal, donc si on creuse on trouvera des choses, c’est sûr», a-t-il déclaré.

Les plans originaux prévoyaient la construction d’un stationnement, mais les découvertes ont incité la Ville à modifier les plans. Nous étudions même la possibilité de mettre en valeur les objets mis au jour par les archéologues.

 
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