Les juifs de Saint-Mandé disent vouloir quitter la France face aux actes antisémites

Face à la multiplication des actes antisémites, plusieurs habitants de Saint-Mandé (Val-de-Marne) expriment leur volonté de quitter la France. Dans la ville, le sentiment d’insécurité n’a jamais été aussi grand pour la communauté juive.

A Saint-Mandé, le contexte est devenu insupportable pour certains habitants. Dans cette commune du Val-de-Marne, 30 % des habitants sont de confession juive. Et certains envisagent aujourd’hui de quitter la France, dénonçant des actes antisémites, notamment depuis l’attentat du 7 octobre en Israël.

“J’ai été victime il n’y a pas si longtemps, on me traitait de ‘sale juif'”, a déclaré à BFMTV Mendel, un habitant de la ville.

« J’ai déjà fait l’Aliyah, qui consiste à aller en Israël. Je suis revenu parce que ma famille est revenue, mais je veux y retourner », dit-il.

Dans la ville, des affiches de soutien aux otages français du Hamas et des banderoles sont régulièrement taguées. Si la mairie affirme ne pas avoir constaté une explosion des attentats antisémites, le sentiment d’insécurité n’a jamais été aussi grand pour cette partie de la population.

Partir est alors devenu une solution possible. « Toute nation fragmentée est une source de préoccupation. En cas de problème, nous savons que nous pouvons nous rendre en Israël et beaucoup de personnes le font déjà. On sait qu’il y a un pays qui peut nous recevoir et, ça, ça change tout», confie Guillaume Benqué, chirurgien-dentiste depuis 36 ans.

Un contexte politique lourd

Malgré la volonté affichée par certains de plier bagage, un exode massif n’est pas à l’ordre du jour. Le contexte politique et les élections législatives à venir inquiètent cependant ces habitants.

« Les deux extrêmes ne parlent que de ça, estime Céline. “Nous voulons juste qu’on nous laisse seuls.”

« Nous voulons vivre en paix. Nous sommes français, de religion juive, mais nous voulons juste être à l’aise dans notre pays sans nous faire agresser”, ajoute-t-elle.

Depuis octobre 2023, la mairie a choisi de renforcer la sécurité sur la commune pour rassurer les habitants inquiets.

Julien Weil, maire de Saint-Mandé, assure que la commune est “une des rares” à mettre en place des policiers municipaux armés “matin, midi et soir devant les écoles” et à déployer “la police nationale et la Sentinelle” à proximité des lieux. des cultes et des écoles confessionnelles.

Selon le gouvernement, les actes antisémites ont augmenté de 300 % au premier trimestre 2024 par rapport à l’année dernière. Lors du 38e dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), lundi 6 mai 2024, Gabriel Attal a déclaré que « aucun acte ne doit rester impuni, aucun antisémite ne doit avoir l’esprit tranquille ». Le Premier ministre a promis de « faire preuve d’une fermeté exemplaire dans chaque action ».

Elise Philips with Mélanie Hennebique

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