projets de colonisation à côté des restes inutilisés du moulin à poudre

projets de colonisation à côté des restes inutilisés du moulin à poudre
projets de colonisation à côté des restes inutilisés du moulin à poudre

Vvécu depuis 2012 dans l’Agglomération de Bergerac (Dordogne), le terrain de l’ancienne zone ANS (acide nitrique de synthèse), face au moulin à poudre, témoigne du passé et attise toujours la curiosité des habitants. Il y a quelques semaines, l’un d’eux postait sur la page Facebook Vous êtes de Bergerac quand… une photo des aqueducs en brique qui parsèment ce terrain de quinze hectares avec une question simple : c’est quoi ces ruines ? face à Eurenco ?

Il faut remonter très loin dans le passé (plus d’un siècle) pour en retrouver l’origine. « Il s’agissait de créer une autre usine pour la Première Guerre mondiale », explique Jean-Louis Dubord, ancien poudrier et fils de poudrier. Mais l’armistice avait été signé avant et il n’y a jamais eu de production. » Les constructions en forme d’aqueduc en briques réfractaires étaient en fait des supports pour cuves d’acide. Celles-ci ont été placées en hauteur pour jouer sur la gravité et éviter les pompages, précise Georges Barberolle, dans le livret sur le centenaire de la poudreuse publié par son association en 2015.


Le four à pyrite devait être utilisé dans le processus de fabrication de poudre.

Nancy Lade

Valeur patrimoniale ?

Lancée en mars 1917, cette installation devait produire 120 tonnes d’acide par jour qui devaient servir à fabriquer de la poudre de coton, base de poudre à l’époque. Dès 1912, un château d’eau est construit, encore visible, pour alimenter cette future usine. « En fait, nous utilisons plusieurs sortes d’eau selon les productions », résume Jean-Louis Dubord. À quelques mètres de ce bâtiment, se trouve également un four à pyrite qui devait également servir au cycle de fabrication de poudre.

Au moment de l’achat par l’Agglomération, Dominique Rousseau, qui en était le président, insistait pour que le château d’eau reste en place et remettait en question la valeur patrimoniale de certaines œuvres.


Le château d’eau a été conservé et est inclus dans le terrain de la société de valorisation Bergerac Matériaux.

Nancy Lade

«C’est un symbole de ce qu’était la poudrerie», a déclaré Jean-Louis Dubord. Il y avait une vraie ville dans la ville qui s’étendait jusqu’à Creysse. Des logements, un hôpital, une maternité et une paroisse. » A l’heure où Eurenco se développe avec la délocalisation de la fabrication de poudre, le Bergeracois rappelle qu’il y avait déjà eu deux extensions prévues de la poudrerie en 1914 et 1939. « Et aujourd’hui, c’est parce qu’il y a un conflit militaire au portes de l’Europe », souligne Jean-Louis Dubord.

Du changement à l’automne ?

Cette zone, destinée au développement économique, est restée très clairsemée depuis douze ans. Il y a dix ans, des entreprises ont été annoncées, mais ni l’entreprise de messagerie, ni l’usine Bio Inox, ni les entreprises spécialisées dans la biomasse n’ont finalement franchi le pas. Seule une unité de valorisation des matériaux de chantier a été installée sur la zone sous réserve de certaines restrictions liées à la proximité du site Seveso, via un Plan de Prévention des Risques Naturels d’Inondations. Ainsi, les entreprises hébergées sur le site doivent être à caractère industriel et ne peuvent pas recevoir de public.

Les entreprises hébergées sur le site doivent être à caractère industriel et ne peuvent pas recevoir de public

«Mais cela pourrait changer dès cet automne», estime Frédéric Delmarès, président de la communauté urbaine de Bergerac (CAB). Nous avons le transporteur Mauffrey, basé à Creysse, qui souhaite s’implanter. D’autres, comme la chaudronnerie Sotech, ont également réservé des terrains. » Une information confirmée par Stéphane Binvenu, le co-gérant de cette structure. « Nous prévoyons de nous y installer d’ici trois à quatre ans selon notre stratégie industrielle et dans le cadre de France Relance », précise le patron.

Quant aux ruines, rien ne dit qu’elles ne seront pas détruites. « Le patrimoine poudrier est très riche, nous aurions aimé créer un musée », indique Jean-Louis Dubord.

Du côté d’Eurenco, les travaux continuent

Lancé en mars – la première pierre a été posée par le président de la République en avril – le projet d’usine de poudre monte en puissance. Il doit accueillir près de 350 ouvriers en juillet et août, en pleine activité, pour une livraison des 15 bâtiments d’ici octobre. Elles seront alors équipées des machines nécessaires à une montée en puissance progressive de la production à partir de janvier 2025. L’usine devrait atteindre sa vitesse de croisière à l’été 2025, soit 1 200 tonnes de poudre par an. Une extension est déjà prévue pour atteindre 1 800 tonnes.
En 2026, l’entreprise devrait employer environ 500 personnes, contre un peu plus de 300 actuellement. Côté investissements, cela représente près de 60 millions d’euros (dont 10 millions de l’État français). Eurenco accélère également la fabrication de charges modulaires pour canons de 155 mm.

 
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