sur les traces d’un maître artisan vitrail

sur les traces d’un maître artisan vitrail
sur les traces d’un maître artisan vitrail

Sous les combles de l’aile François Ierest, Michel Magne retire minutieusement les morceaux de verre d’un vitrail brisé, armé d’un marteau et d’un burin. Depuis plus de trente ans, ce maître artisan vitrail se charge seul de restaurer les 400 vitraux du château de Blois endommagés par la grêle et les intempéries.

Un travail minutieux, notamment lorsqu’il s’agit de conserver la couleur d’origine des vitraux : « Il suffit d’un ou deux millimètres d’épaisseur en plus pour que la couleur changeexplique le vitrailliste. C’est un jeu avec la lumière, il faut juger ce qui semble le mieux. »

Des évolutions dans un métier atypique

Originaire de la Nièvre, ce Mérois fait partie des quelque 450 artistes vitraux de France. « Je voulais travailler de mes mains. Tout ce qui touche au dessin m’intéressait, je voulais exprimer ce que les gens ne pouvaient pas exprimer à travers mon travail. » D’abord ébéniste-sculpteur, il s’oriente vers l’art insolite du vitrail : « J’ai eu la chance de rencontrer un maître vitrailliste qui a mis à ma disposition son atelier et m’a conseillé. »

Malgré des décennies d’expérience, Michel Magne affirme que « on ne connaît jamais assez bien son métier ». Au fil du temps, les outils restent les mêmes, mais les méthodes pour se faire connaître ont changé : « Avant de bouger davantage, nous sommes entrés en contact. Aujourd’hui, il existe des forums et de la communication sur Internet. Ce qui compte c’est d’être vu, ce n’est plus un savoir-faire. J’ai eu la chance de ne pas avoir à faire de publicité, j’ai toujours eu du travail. »

Les nouvelles tuiles découpées sur place s’intègrent parfaitement dans les cadres de plomb.
© Photo NR, Jérôme Dutac

« Il faut s’immerger dans l’esprit du vitrail »

Outre le château royal de Blois, le restaurateur agréé des monuments historiques intervient également sur les églises, les cathédrales, ou encore le château de Chambord. Pour son travail, il mène des recherches historiques à travers les archives, pour rester au plus près de la couleur du verre de l’époque : « Il faut s’imprégner de l’esprit du vitrail, puisque nous transmettons un patrimoine. J’ai la chance de pouvoir voyager dans le temps depuis mon atelier. »

Celui qui se décrit comme un « transmetteur de lumière » apprécie que son travail soit vu par tous les visiteurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : « Les vitraux ne sont pas encore enfermés dans les musées comme les statues. »

Débutée en janvier 2024, la restauration des vitraux des ailes Louis XII et François Ierest sera achevé courant juillet, à temps pour le début de la haute saison.

Une rénovation financée grâce au mécénat

La restauration des vitraux du château en 2024 est financée par la Ville de Blois et deux mécènes (la Fondation du Patrimoine et le groupe Loxam), à hauteur de 31 900 €.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un bus prend le mauvais itinéraire et atterrit sur des espaces verts entre des bâtiments – .
NEXT Escroquerie aux faux billets, quatre personnes interpellées