Les enjeux de la rénovation énergétique dans le département des Hauts-de-Seine

Les enjeux de la rénovation énergétique dans le département des Hauts-de-Seine
Les enjeux de la rénovation énergétique dans le département des Hauts-de-Seine
Nadejda Buravleva/AdobeStock

Transition énergétique : le département des Hauts-de-Seine (92) se mobilise pour faciliter la rénovation de son parc immobilier.

L’immobilier est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre en . La rénovation énergétique des bâtiments constitue donc un enjeu majeur. La rénovation énergétique des bâtiments, et notamment des logements, constitue l’un des principaux leviers pour atteindre les objectifs climatiques, c’est une priorité du gouvernement.

Les enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments en Île-de-France

Selon l’Institut Paris Région, en 2018, l’Île-de-France comptait 2,3 millions de résidences principales labellisées E, F et G, dont 567 000 à Paris. Parmi ces dernières, 326 000 sont même classées F ou G, catégories similaires aux crépines thermiques. 90% de ces logements appartiennent au secteur privé. 66 % des logements locatifs du parc privé parisien sont labellisés E, F ou G, contre 52 % en petite et grande couronne et 47 % dans le reste de la France métropolitaine. Dans le cadre du Loi climat de 2021les logements ayant obtenu la note G+ en diagnostic de performance énergétique (DPE) et consommant plus de 450 kilowattheures (kWh) d’énergie par mètre carré et par an sont considérés comme indécents et sont donc interdits de location. Selon une étude plus ancienne de Hello Watt, réalisée début 2023 à partir des données de l’ADEME, il existerait plus de 126 000 logements G+ en France.

Un risque de paupérisation du parc locatif dans les Hauts-de-Seine

Au niveau départemental, la rénovation énergétique des bâtiments constitue un enjeu stratégique. Dans les Hauts-de-Seine, le logement représente le premier consommateur d’énergie du département (44 % contre 12 % pour les transports). Et de nombreux logements risquent de se voir interdire la location – dans un contexte de tensions sur le marché immobilier – car classés passoires thermiques. Le département des Hauts-de-Seine compte environ 43 % de biens classés E, F et G. Et on compte 5 099 logements G+ (5 099). Le croquis de ces biens classés G+ ? Un appartement d’une superficie moyenne de 56 m², chauffé à l’électricité et datant en moyenne de 1951. Rappelons que les biens les plus énergivores sont progressivement interdits de location. Depuis le 1est Août 2022, la hausse des loyers des biens classés F et G n’est plus autorisée. Depuis le 1estJanvier 2023, les biens consommant plus de 450 kWh par m2 et par an en énergie finale ne pourront plus être loués. En 2025, cette interdiction s’étendra à tous les logements de classe G et, en 2028, à tous les logements de classe F. En 2034, elle concernera également les biens classés E. Cette réduction du parc locatif va encore accroître les tensions déjà présentes sur le marché locatif.

Faciliter la rénovation énergétique

La rénovation du parc privé et son adaptation constituent donc un enjeu majeur pour l’amélioration des conditions de vie des habitants des Hauts-de-Seine. Le département des Hauts-de-Seine s’est fixé cinq objectifs prioritaires en matière de logement :

  • Aider les familles à rester à domicile et dans les Hauts-de-Seine.

  • Initier la transition énergétique en améliorant la performance de l’habitat privé.

  • Favoriser l’autonomie en incitant les personnes âgées ou les personnes handicapées à rester à la maison.

  • Lutte contre l’habitat indigne en soutenant la copropriété.

  • Réduire les dépenses personnelles des ménages à faible revenu souhaitant améliorer leur logement.

Afin de permettre aux ménages, notamment les plus modestes, de réaliser leurs travaux d’amélioration de l’habitat, le département des Hauts-de-Seine a accru son soutien. Des aides sous condition de ressources sont disponibles pour les propriétaires, les locataires mais aussi les SCI et les syndicats de copropriété pour la rénovation énergétique, l’adaptation à la perte d’autonomie ou encore la réduction de l’insalubrité.

Un mécanisme d’aide et de financement

Dans ce cadre, les travaux relatifs aux logements privés à usage d’habitation et situés dans le département peuvent bénéficier d’une aide financière. Sont éligibles : les travaux réalisés sur des bâtiments dont la construction a été achevée il y a plus de 15 ans, sauf demande de dérogation, notamment pour les travaux d’adaptation à la perte d’autonomie. Les travaux de rénovation énergétique, ceux liés à l’hygiène et à la santé, ceux destinés à adapter les logements à une perte d’autonomie, ceux liés à la sécurité des biens et des personnes, et la résorption des logements peuvent être financés. indignes voire adaptation au changement climatique dans les copropriétés :

  • création de local vélo,

  • désimperméabilisation des sols,

  • économiser de l’eau potable,

  • amélioration de la capacité d’infiltration des eaux pluviales, etc.

De nombreux bénéficiaires

Les bénéficiaires éligibles à ce financement sont les propriétaires occupants, les SCI composées exclusivement de personnes physiques occupant le bien et répondant aux critères de ressources ainsi que les syndicats de copropriétaires luttant contre l’habitat indigne. Pour les bénéficiaires de l’APA à domicile, cela inclut également les propriétaires occupants, les locataires d’un logement privé et les personnes séjournant gratuitement et en permanence chez un proche. Les dossiers dont le montant estimé de la subvention est inférieur à 500 € ne sont pas recevables, à l’exception des dossiers présentés par les ménages les plus modestes.

Aide et bonus

Cette aide varie entre 60% à 15% du coût des travaux selon les revenus des bénéficiaires. Pour les associations de propriétaires, ce montant est fixé à 20 % de l’aide accordée par l’ANAH. Le plafond du coût des travaux aidés est fixé à 7 000 euros et 10 000 euros en cas d’insalubrité. Par ailleurs, une prime énergétique de 1 000 € est allouée aux projets de rénovation énergétique permettant le gain de deux labels énergétiques. Une prime d’adaptation de 1 000 € est prévue pour les projets d’adaptation destinés aux personnes bénéficiaires de l’APA à domicile, présentant un taux d’invalidité supérieur à 50 %, ou aux personnes âgées de plus de 80 ans. Une prime familiale de 500 € est prévue pour les ménages de trois personnes ou plus. enfants à charge aux fins de l’impôt, ou un enfant à charge handicapé. Une prime sociale pouvant aller jusqu’à 3 000 € peut être allouée pour les situations sociales les plus complexes, sur notification des travailleurs sociaux. Enfin, une augmentation de +10 points de l’aide de base est prévue pour les copropriétés dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne (subvention correspondant à 20 % de l’aide de l’ANAH et pouvant être prorogée à 30 %). Ces primes sont cumulables sans dépasser le montant des aides de base.

 
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