le prévenu accuse un pompier de complicité

le prévenu accuse un pompier de complicité
le prévenu accuse un pompier de complicité

Outre celles du SDIS 30, d’autres cartes ont été volées dans une entreprise de décoration et une famille d’accueil basée à Nîmes. Le préjudice est estimé à plus de 30 000 euros.

Ce vendredi 15 novembre, un oncle et sa nièce ont été présentés en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Nîmes. Entre juillet et novembre 2024, ils sont accusés d’avoir volé et utilisé frauduleusement des cartes carburant du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Gard mais aussi de l’entreprise de décoration Séguret et d’un Ehpad. réception, tous deux basés à Nîmes. Le total des dégâts s’élève à plus de 30 000 euros d’essence.

Cartes « louées » à plusieurs personnes

Un stratagème qui consistait à récupérer ces cartes et à les utiliser, soit pour une consommation personnelle, soit en les louant à d’autres personnes. « La personne a fait des provisions et elle n’a eu qu’à me donner la moitié de la somme en espèces » précise l’oncle. Des prélèvements ont ainsi été réalisés dans le Gard, mais aussi dans l’Hérault, en Seine-et-Marne, où réside la fille de ce dernier, et dans la région du Rhône, où réside sa nièce. Si aucune poursuite ne concerne sa fille, la nièce, âgée de 42 ans, est également présente dans le box des prévenus pour avoir bénéficié de ces « locations ». «C’était exceptionnel. Il n’était pas très intelligent, je l’avoue, mais j’avais de grandes difficultés au travail et je lui parlais souvent de mes problèmes financiers. C’était pour m’aider”explique-t-elle.

“Je ne peux pas vous dire de qui il s’agit, je suis menacé”

Une version confirmée par son oncle. En revanche, concernant l’origine de ces cartes, ce dernier nie les avoir volées. “Mais je ne peux pas vous dire de qui il s’agit, je suis menacé”il a dit au tribunal. Et lorsque l’avocat du SDIS 30 l’interroge sur la possibilité que cette personne supposée soit un pompier, la réponse du prévenu est sans équivoque : “Comme je l’ai dit aux gendarmes, c’est un officier”assure-t-il, tout en ajoutant qu’il l’aurait rencontré lorsqu’il travaillait au sein du SDIS, il y a quelques années. Concernant les deux autres cartes volées à l’entreprise de décoration et à la famille d’accueil, les cartes auraient, cette fois, été remises «par un jeune de la ZUP dans une station-service»ajoute-t-il.

Un complice au sein du SDIS ?

Un point qui, s’il est surprenant, n’est pas totalement écarté par le procureur, Frédéric Kocher, notamment concernant le vol de cartes au sein du SDIS. Car selon le représentant du SDIS présent lors de l’audience, chaque carte essence est attribuée à un véhicule précis. Et sur les quatre cartes volées, certaines ont été remises dans ces mêmes véhicules. « Cela semble délicat de voler des cartes et de les restituer ensuite à l’insu de tous. Je pense qu’il peut y avoir une complicité, qui pourrait éventuellement être au sein des pompiers. »déclare-t-il.

Peines entre dix-huit mois et deux ans de prison

Un argument qui, pour l’avocate de la nièce, Me Victoria Morgante, montre bien que ce dossier est incomplet. « On a appris que le principal concerné, l’instigateur, ferait partie du SDIS. Ce qui veut dire qu’il y aura sûrement une partie 2 dans ce dossier”souligne-t-elle. Et son confrère, Me Romain Fugier, conseil de l’oncle, de surenchérir : « Mon client ne pouvait pas se lever un matin en sachant qu’il y avait ces cartes dans ces voitures, avec les codes inscrits dessus. Vous devez le libérer pour les vols.il plaide. Une demande d’acquittement approuvée par le tribunal, qui requalifie les accusations de prévention en recel de vol. L’oncle a été condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt. Sa nièce a été condamnée à douze mois de prison avec sursis simple.

 
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