Accroché aux acacias –
La calligraphie chinoise est exposée à la Chapelle des Arts
Sous la houlette de Wang Fei, fondateur de la Mandarin Fish School de Genève, un groupe d’artistes présente des œuvres entre tradition et contemporanéité.
Publié aujourd’hui à 11h23
Une œuvre de Wang Fei, traversée avec beaucoup d’énergie.
WANG FEI
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Côté court, ces as du pinceau sont des médecins, des enseignants, des musiciens, des banquiers, des psychologues ou encore des vignerons. Mais leur passion pour la culture chinoise les a amenés, côté jardin, à pratiquer avec autant de passion qu’assiduité l’art séculaire de la calligraphie – pour certains depuis plus de trente ans. Dirigés par leur maître, Wang Fei, fondateur en 1999 de la Mandarine de poisson à Plainpalais, ce groupe d’artistes de la région expose ses créations récentes à la Chapelle des Arts.
Pour Suzanne Graf, « la pratique de la calligraphie est devenue une quête, un grand voyage se transformant peu à peu en un voyage intérieur », comme elle l’explique dans un catalogue publié en 2024.
WANG FEI
Intitulé « Le Geste Suspendu », cet accrochage rassemble des œuvres sur volute, toile et papier, mêlant styles traditionnel et contemporain. Le titre de la présentation fait référence à l’essence même de ce savoir-faire ancestral de l’écriture : le mouvement qui imprime sa dynamique et son rythme sur le trait. «Le travail du geste en trois dimensions détermine le résultat sur les deux dimensions de la feuille ou du tableau», explique Wang Fei, qui est également maître de conférences au Département d’études est-asiatiques de l’Université de Genève.
Martine Bairoch a écrit : « Les vagues de pins se calment progressivement et la lune des montagnes est brillante mais pas froide. »
WANG FEI
Éduquez votre pinceau
Selon l’expert né en 1964 dans la province du Henan, il s’agit « d’éduquer son pinceau, qui se déforme lorsqu’il atteint une surface, en apprenant à diriger sa pointe en l’air ». Une technique de base qui s’acquiert en une ou deux années de pratique. Une fois que l’on maîtrise une belle écriture « soignée et propre », on peut laisser libre cours à nos émotions, nos sentiments et notre personnalité : la calligraphie devient alors, par le bras et la main, une extension de l’esprit.
Maria Dabrowski marie dessin et personnages.
WANG FEI
Car si cet art s’inscrit dans une tradition vieille de 3 500 ans, il peut prendre des formes très actuelles, notamment en Europe. « Ici, on va plus loin, on est plus tournés vers l’avenir. Les gens sont créatifs et s’expriment librement», explique Wang Fei, ajoutant que les expositions qu’il organise chaque année en Chine avec ses étudiants suisses connaissent un grand succès: «Leur pensée a une grande fraîcheur, c’est très touchant pour nous chinois.»
Certains artistes, comme Annie Fayolle Dietl, utilisent la calligraphie comme grammaire picturale.
WANG FEI
Au Chapelle des Artscertains artistes parlent chinois et composent eux-mêmes les poèmes qu’ils mettent sur papier, tandis que d’autres se concentrent sur la reproduction de caractères classiques. D’autres encore ont choisi de s’exprimer à travers le dessin ou des pièces composées utilisant la calligraphie comme grammaire picturale. Ils font tous preuve d’un grand enthousiasme expressif, combinant leur culture occidentale avec l’érudition d’une civilisation et d’une époque lointaines.
Madeleine Bollmann étudie la calligraphie auprès de Wang Fei depuis quatorze ans.
WANG FEI
Jusqu’au 24 novembre à la Chapelle des Arts, 21, rte des Acacias. Jeu-ven 14h30-18h30, sam-dim 14h-18h Démonstration de Wang Fei Samedi 16 novembre de 15h à 16h
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