Cérémonie commémorative de l’appel du général de Gaulle du 18 juin – Protocoles et cérémonies – Culture, patrimoine et mémoire – Actions de l’État

La cérémonie commémorative de l’appel historique du général de Gaulle a eu lieu mardi 18 juin 2024 en Haute-Corse.

Depuis 2005, l’Appel du 18 juin est classé par l’UNESCO sur la Liste Mémoire du monde, où sont inscrits depuis 1997 les documents du patrimoine documentaire d’intérêt universel, en vue d’en assurer la protection. L’inscription, proposée conjointement par l’Institut national de l’audiovisuel (INA, France) et la British Broadcasting Corporation (BBC, Royaume-Uni), concerne quatre documents considérés comme des témoignages clés de l’événement : le manuscrit du texte de l’émission Appel de juin 18, l’enregistrement radiophonique de l’Appel du 22 juin, le manuscrit de l’affiche du 3 août et l’affiche elle-même.
Depuis le 10 mars 2006, le 18 juin est institué, par décret, « Journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre la lutte contre l’ennemi » et est désormais inscrit dans le calendrier annuel des commémorations. Cette journée donne lieu à des cérémonies commémoratives sur tout le territoire.

A Bastia, M. Michel Prosic, Préfet de Haute-Corse, a présidé la cérémonie en présence des autorités civiles et militaires.

La cérémonie a été rythmée par la lecture de textes par les lauréats des concours de la Résistance, les étudiants du collège Simon Vinciguerra, la lecture du discours de Mme Patricia Miralles et le traditionnel dépôt de gerbes.

A Corte, M. Yves Bossuyt, Sous-préfet de l’arrondissement de Corte, a également présidé cette cérémonie en présence des autorités civiles et militaires, suivie de la lecture du discours du secrétaire d’Etat chargé de la mémoire et des anciens combattants. combattants et dépôts de couronnes par les autorités.

Discours de Patricia Miralles, secrétaire d’État à la Mémoire et aux Anciens Combattants

Londres, 18 juin 1940. Londres, capitale de l’Angleterre et déjà une France un peu combattante, puisqu’elle a accueilli la veille un général qui ne peut se résoudre à voir son pays capituler face à l’ennemi. Il a 49 ans et il s’appelle Charles de Gaulle.
Naufragé par la défaite, sans troupes, sans moyens, sans encore beaucoup de crédit. Mais c’est lorsqu’il est seul et privé de tout que se révèle l’essentiel sur lequel se bâtira tout l’avenir : une foi invincible dans le destin de la France, une confiance inébranlable dans la victoire des Alliés, et dans les Français, dont il savait qu’au fond, il n’accepterait pas la soumission.
Londres, 18 juin 1940, 18 heures, au siège de la BBC. En pleine débâcle, au cœur de l’effondrement le plus atroce de notre histoire, une voix s’élève. Une autorité forgée dans l’apocalypse. Un Français parle aux Français. Un discours peaufiné, à peine 400 mots, quelques brèves minutes qui posent les bases du redressement et exorcisent le compromis.
Ce jour-là, le général de Gaulle exprime l’expression d’un refus, un simple « non », trois lettres d’une telle vitalité que la défaite n’a pas réussi à diminuer. Non, la France n’est pas seule. Non, la guerre n’est pas finie. Non, il n’y a aucune raison, ni dans le cœur ni dans l’esprit, d’accepter le fameux armistice.
Ce soir-là, avec ce discours que si peu ont entendu mais que tant de gens répéteront, le général a allumé une étincelle. Une étincelle qui a allumé un feu, que certains ont pris pour de la paille, et qui a continué à grandir. Le feu sacré devient un enfer, lorsque des anonymes rejoignent à leur tour la Résistance pour souffler sur ses braises. Il a réveillé des volontés qui, avant le 18 juin, frémissaient d’indignation et de liberté, et qui se sont soulevées après lui.
Ses émissaires, porteurs de la flamme, peu nombreux au début, finirent par former une armée. Combattants des Forces françaises libres, résistants de l’intérieur de toutes couleurs politiques, unis face au danger. Des anonymes qui ont caché un juif ou un homme traqué, des étudiants qui ont tracé une croix de Lorraine sur les murs de la ville, des imprudents qui ont déposé une gerbe le 11 novembre. L’esprit de résistance sera partout, il jaillira du vieux pays disloqué que la répression nazie de plus en plus féroce ne pourra plus empêcher de se rassembler.
Tous ces Français partageaient une certaine idée de la France et refusaient de l’abandonner à ceux qui l’avaient envahie. C’étaient des éclaireurs de liberté qui ont racheté l’honneur d’un pays que d’autres avaient trahi.
Londres, le 18 juin 1940, et jusqu’à la fin de la guerre. C’est dans cette ville, plus tard à Alger, que le général devient l’architecte de la résistance puis de la reconstruction. C’est là qu’il rédige certains de ses plus grands discours et exprime sa vision de la France. Londres à l’heure où la BBC n’a jamais été aussi française, Londres où « vive la France ! » » mêlé d’un accent anglais accompagnait les pérégrinations du général. Londres est à la fois l’hôte et l’incarnation du désir de résistance.
Le général inconnu n’était plus un inconnu. Il était devenu le leader d’une France en exil, mais combattante et libre. Reconnu par ses alliés anglophones, réunissant derrière lui les troupes de l’empire, celles qui se distingueront plus tard à Bir Hakeim et dans les sables de Koufra, à Oyonnax et dans les maquis, autour du Commandeur Kieffer et dans les montagnes du Mont Cassin. , à bord du Surcouf ou du cuirassé Richelieu, dans l’escadre Normandie-Niemen.
Il y a 84 ans, en écrivant avec fougue son discours dans l’anonymat d’un après-midi d’été, le général de Gaulle écrivait aussi notre destin, et notre histoire.
En ce jour, alors que la Nation reconnaissante commémore le 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération, notre gratitude s’exprime à lui, à ses compagnons et à tous ceux qui l’ont rejoint et suivi. Ensemble, ils ont exprimé une idée simple, mais cohérente avec ce qu’est la France : que rien ne peut exister ni subsister sans liberté.
Vive la République !
Longue vie à la France !

 
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