Le stock car n’en est jamais sorti

Le stock car n’en est jamais sorti
Le stock car n’en est jamais sorti

Plus de 15 ans après avoir vendu le complexe de Cowie Street, MM. Pelleter, 87 ans, et Saint-Sauveur, 82 ans, ne manquent jamais, ou du moins très rarement, un programme à l’Autodrome. Tous les vendredis, ils quittent Saint-Hyacinthe et empruntent le long escalier en colimaçon qui mène aux loges où ils regarderont chacune des courses présentées jusqu’à 23 heures, heure du couvre-feu imposé à l’Autodrome. Et toute la soirée, assis la plupart du temps à côté de l’auteur de ces lignes, ils commenteront sans cesse ce qu’ils voient sur la piste.

« La vérité est que nous avons quitté les courses, mais les courses ne nous ont jamais quittés », déclare Normand. Nous n’avons toujours rien trouvé de plusamusant passer un bon vendredi soir !

Quoique Normand ait été stoppé par un accident vasculaire cérébral subi quelques semaines avant le début de la nouvelle saison. Son médecin lui a interdit de conduire pendant un temps et il a dû renoncer à la soirée d’ouverture à l’Autodrome. Mais devinez quelle a été la première chose qu’il a faite lorsque le médecin lui a donné l’autorisation de reprendre certaines activités ?

« J’étais chez moi et je ne me sentais pas à ma place. Ils couraient à l’Autodrome et j’étais chez moi. Je n’ai pas aimé ça.

— Normand Saint-Sauveur

Son ami René écoute attentivement. Les petits problèmes de santé qu’il a rencontrés ces dernières années ne sont pas encore parvenus à le priver de son vendredi soir de course.

“Tant que je suis capable de monter ces foutus escaliers, j’y vais !”, envoie-t-il, le sourire aux lèvres.

Croyez-nous, c’est un chien, René.

L’Autodrome a appartenu à René Pelletier, aux frères Saint-Sauveur et à Bob Gatien de 1985 à 2007. (Olivier Pierson/Archives La Voix de l’Est)

En arrière… puis en avant

René Pelletier, Normand Saint-Sauveur, son frère Serge et Bob Gatien ont régné sur l’Autodrome pendant plus de 20 ans. Certains diront même qu’ils ont vécu l’âge d’or des courses de stock-car sur terre battue au Québec, dont ils ont largement inspiré.

«Quand on a acheté, on avait du travail à faire», se souvient René Pelletier. Le promoteur de l’Autodrome Drummond, Jacques Lambert, nous disait toujours : « À Granby, vous avez 10 bonnes années de retard sur nous ! Deux ans plus tard, il nous disait : « Le crime, tu es devant moi !

Il faut dire que Pelletier, St-Sauveur et Gatien étaient des hommes d’action. Ils ont ajouté des tribunes, des boxes, ils ont installé un tableau d’affichage ultramoderne pour l’époque, ils ont creusé un tunnel menant aux stands, ils ont amené la série américaine à Granby, ils ont déplacé la soirée de courses du dimanche au vendredi… et que sais-je encore.

« Nous étions souvent têtus. Très souvent à part ça. Quand j’ai eu l’idée de faire des courses le vendredi soir au lieu du dimanche, les gars n’étaient pas d’accord sur tout. Mais j’ai tenu bon et je les ai convaincus. Et j’avais raison car la fréquentation a explosé !

— René Pelletier

Normand sourit, hoche la tête et dit : « Ce foutu, c’est vrai qu’il avait raison !

Et les deux hommes rient de bon cœur !

Mais si, toutes ces années après avoir vendu, René et Normand continuent d’aller aux courses tous les vendredis soir, c’est parce qu’ils aiment l’évolution de leur sport et de leur ancienne demeure.

« Dominic (Lussier) fait du bon travail, reconnaît Normand. Il travaille dur pour garder le stock-car en bonne santé. La relève est là, l’Autodrome ne va pas mourir de sitôt et c’est le plus important.

Et soyez assurés que lui et René feront passer le message s’ils n’aiment plus ce qu’ils voient…

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Terrible nouvelle pour un joueur d’Oyonnax
NEXT Opéra Grand Avignon 2024-25, la saison féminine