Élections législatives 2024. Sondeur, politologue proche de Marine Le Pen, qui est Jérôme Sainte-Marie candidat RN parachuté dans les Hautes-Alpes ?

Élections législatives 2024. Sondeur, politologue proche de Marine Le Pen, qui est Jérôme Sainte-Marie candidat RN parachuté dans les Hautes-Alpes ?
Élections législatives 2024. Sondeur, politologue proche de Marine Le Pen, qui est Jérôme Sainte-Marie candidat RN parachuté dans les Hautes-Alpes ?

Dans les Hautes-Alpes, le Rassemblement national a investi Jérôme Sainte-Marie, chargé de la formation des cadres du parti depuis 2023. Il se présente dans la 1ère circonscription face à la députée sortante Renaissance, Pascale Boyer.

“Nous avons dans cette circonscription un comportement électoral qui ressemble de plus en plus au comportement des Français en général.” Comme il le fait depuis des années, ce lundi 17 juin, Jérôme Sainte-Marie décortique les votes des dernières élections européennes. Mais cette fois, il s’agit de décrypter ses chances de l’emporter dans les Hautes-Alpes lors des prochaines élections législatives anticipées. Son remplaçant, Eric Sarlin, candidat malheureux en 2022, convoitait l’investiture du Rassemblement national, mais le parti préfère depuis des années ce conseiller fantôme à Marine Le Pen. Le politologue et directeur de l’institut PollingVox est parachuté dans la 1ère circonscription face à la députée macroniste sortante, Pascale Boyer.

« Ce parachutage RN est un véritable mépris pour les Hautes-Alpes ! a a réagi sur le réseau social Les Haut-Alpins confieront-ils leur avenir et leur beau territoire à une personne issue des tractations politiques dans la capitale ?

Jérôme Sainte-Marie réfute le terme de parachutisme. « Les Hauts-Alpins m’ont découvert, mais je n’ai pas découvert les Hautes-Alpes, car j’y vis depuis dix ans à Saint-André de Rosans, c“C’est là que je vote, c’est là que je paie mes impôts”, souligne le candidat, affirmant y vivre trois ou quatre jours par semaine et le reste à Paris, “comme le font les députés”.

Né à Alger, où ses parents étaient humanitaires, Jérôme Sainte-Marie a grandi à Nice. Proche de la Ligue communiste révolutionnaire, il s’engage d’abord dans le Mouvement citoyen de Jean-Pierre Chevènement mais ne poursuit pas plus loin son engagement politique. Diplômé de Sciences Po Paris et de la Sorbonne, il a notamment travaillé au service d’information du gouvernement sous Michel Rocard, puis comme directeur d’études à du Harris Institute et directeur du département d’opinion de la BVA.

Théoricien d’une société divisée entre « bloc d’élite » Et « blocage populaire »avec un « Intérêt très prononcé pour le mouvement des gilets jaunes“, il est défini comme « souverainiste »opposé à Maastricht en 1992 et votant contre le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen.

En 2013, il fonde sa société d’études et de conseil, PollingVox, spécialisée dans les questions d’opinion. Un peu plus de 10 ans plus tard, le politologue franchit le pas et se lance dans la vie politique. “C’est bien ma première campagne, comme beaucoup de Français, je suis saisi d’une forme d’inquiétude pour l’avenir du pays” et son “ce sentiment d’urgence” ce qui, dit-il, l’a convaincu de se lancer dans la bataille avec le RN dans la 1ère circonscription des Hautes-Alpes.

“Ce qui est très marquant, c’est la progression du vote RN dans cette circonscription, on voit bien que c’est le fruit d’un travail de mise en œuvre”, analyse Jérôme Sainte-Marie. Durant plusieurs décennies, il apporte son expertise sur les plateaux de télévision et dans les grands médias français. Même si le vote RN est plus faible dans les Hautes-Alpes que dans le reste de la France, le politologue pense pouvoir remporter ce siège. Il s’appuie sur une progression de 10 points du parti lépéniste depuis les dernières élections européennes. Le candidat compte également sur « participation assez forte », “plutôt bon signe” pour le Rassemblement National, « qui a une forte présence dans les classes moyennes et les catégories populaires ». « Plus les gens votent, plus le score du Rassemblement national augmente, tel est le slogan de Marine Le Pen : quand le peuple vote, le peuple gagne. » note-t-il.

Présenté en janvier 2020 par l’Express comme “L’enquêteur qui chuchote à l’oreille de Marine Le Pen”, Jérôme Sainte-Marie conseillait secrètement le président du Front national en 2016, selon l’hebdomadaire. Il participait régulièrement à « rencontres confidentielles en petits groupes » au QG de campagne du candidat à la présidentielle de 2017. Si, à l’époque, il ne cache pas lui fournir ses analyses, il conteste tout contrat avec Marine Le Pen.

Jérôme Sainte-Marie aux côtés de Marine Le Pen et Jordan Bardella en mars 2023 lors du lancement de l’école théorique du parti.

© THOMAS SAMSON / AFP

En mars 2023, l’analyste politique, non inscrite au RN, s’affiche sans complexes aux côtés de Marine Le Pen et de son poulain lors du lancement officiel du Campus Héméra. Longtemps discret sur sa collaboration avec le RN, Jérôme Sainte-Marie officialise enfin son « partenariat » avec le parti lepéniste en 2022. C’est Jordan Bardella qui le met en avant lorsqu’il annonce le lancement de son grand projet scolaire de formation des responsables du parti, « faire émerger une nouvelle élite pour le pays ».

« Quand je suis invité dans une émission télé, il est désormais précisé à chaque fois que j’ai un contrat avec le RN. Mais depuis trente ans, personne ne m’a jamais demandé avec qui je travaillais. » le vieux sondeur s’énerve Le Parisien21 février 2023. Sa proximité affichée avec Marine Le Pen lui vaudra d’être écarté de LCI en octobre 2023, où il exerçait le métier de chroniqueur.

>>> Retrouvez la liste des candidats dans les autres départements de la région : Législatives 2024. Qui sont les candidats circonscription par circonscription dans les Alpes-de-Haute-Provence ?

Pour ce baptême électoral, Jérôme Sainte-Marie affrontera la députée sortante, Pascale Boyer (Ensemble), réélue en 2022, dans un duel très serré avec Michel Philippo, le candidat du NUPES, mené d’à peine 199 voix. Trois autres candidats sont en lice dans cette 1ère circonscription des Hautes-Alpes qui couvre notamment les cantons de Gap, Laragnes et Veynes : Marie-José Allemand (Nouveau Front populaire), Véronique Buisson (Lutte Ouvrière) et Dorian Deininger (Les Républicains).

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV En milieu naturel, nager est toujours risqué
NEXT Kiwanis est au service des enfants du monde