En milieu naturel, nager est toujours risqué

En milieu naturel, nager est toujours risqué
En milieu naturel, nager est toujours risqué

En ce début d’été, avec des journées chaudes, il est utile de rappeler quelques considérations de bon sens sur la pratique, en milieu naturel, de la baignade et autres activités nautiques, alors que deux adolescents ont failli se noyer mardi à Vierzon et qu’un kayakiste est décédé en mai. dans la Loire.

L’été semble – enfin – arrivé, le soleil brille, les températures augmentent… Il est donc de plus en plus tentant de se baigner dans la première rivière ou l’étang qui passe.
Mais avant même de franchir le pas, il est important d’évaluer soigneusement les risques auxquels nous sommes souvent exposés. La baignade n’est pas sans danger, il faut le savoir.

Il appartient en premier lieu aux agences régionales de santé (ARS) de définir les endroits où l’on peut ou non se baigner – ou pratiquer des activités nautiques (voile, planche à voile, canoë, kayak, paddle, etc.) -, selon sur la qualité de l’eau.

La qualité d’eau

En charge du Cher, l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire publie chaque année à la fin du printemps une carte détaillée indiquant les lieux de baignade autorisés. Ceux donc dont les eaux ont été jugées suffisamment saines après analyse.

Pour 2024, la campagne desdites analyses n’est malheureusement pas encore terminée. « Nous devrions avoir tous les résultats d’ici la mi-juin, et la carte devrait pouvoir être établie d’ici la fin du mois », avait-on indiqué il y a quelque temps à l’ARS Centre-Val de Loire.

Dans les espaces naturels propices à la baignade et aux sports nautiques, les services de l’ARS assurent un suivi sanitaire, notamment en recherchant dans l’eau d’éventuelles bactéries toxiques ou micro-algues.

« Santé publique » et « raisons de sécurité »

Les résultats de ces analyses, et donc la qualité de l’eau, sont des informations consultables dans les lieux de baignade et dans les mairies des communes concernées.
Ensuite, les communes, et les autorités locales au sens large, peuvent prendre des arrêtés réglementant, voire interdisant, la baignade sur leur territoire. Pour des raisons de santé publique, comme nous l’avons vu plus haut, mais aussi pour des « raisons de sécurité ».

prime La Loire, un long fleuve pas si paisible : attention au danger !

Recevez notre newsletter loisirs par email et trouvez des idées de sorties et d’activités dans votre région.

Dans son « règlement applicable à la baignade en toute sécurité en milieu naturel », le ministère des Sports, compétent en la matière, précise que « la politique particulière du maire en matière de baignade conduit à distinguer les zones de baignade aménagées autorisées (accès libre, accès payant), baignade non aménagée (gratuite, non interdite) et baignade interdite. Pour ces dernières, on distingue également parmi « différents types de baignades » : celles classées dangereuses et interdites ; des « installations balnéaires, surveillées et autorisées au public »… mais qui se subdivisent en « accès libre » et « accès payant », chaque site ayant son propre règlement ; « baignade organisée, non surveillée et non interdite » ; et pareil, mais « sous-développé »…

Les panneaux d’interdiction sont obligatoires

Bornons-nous donc à préciser l’essentiel : là où la baignade est « dangereuse et interdite », comme partout dans la Loire, ou encore dans le Cher, « des panneaux stipulant clairement « Baignade interdite » doivent être visibles, c’est la loi.
Les enjeux sont élevés. Chaque année, on compte un bon millier de morts par noyade en France, dont environ la moitié en été.
On peut même parler de fléau, puisque la noyade est la première cause de décès par accidents du quotidien chez les moins de 25 ans.

Quatre adolescents sauvés de la noyade à Méreau

Dans le Cher, il ne se passe pas un été sans déplorer une noyade dans la Loire, souvent même plusieurs, interdites ou non.

Basé au centre de secours de Bourges-Gibjons, le chef des pompiers Cyrille Dutour est responsable de l’unité de secours nautique du service départemental d’incendie et de secours du Cher (Sdis 18).

En cas de fortes pluies, des « situations souvent dramatiques »

Elle comprend 17 « plongeurs sauveteurs aquatiques de surface », et une équipe d’appui au sauvetage en eaux de surface d’une dizaine d’éléments formés spécifiquement à ces missions et tâches, « essentiellement des bénévoles ».
En 2023, année que l’adjudant Dutour qualifie de « plutôt calme », l’unité a néanmoins réalisé une trentaine d’interventions.

Deux adolescents ont failli se noyer dans l’Yèvre inondée, à Vierzon

En 2024, dans un contexte de très fortes précipitations durant la majeure partie du printemps, les secours nautiques des pompiers du Cher « ont déjà été très sollicités » dans des situations souvent dramatiques sur des cours d’eau aux courants très puissants, comme début avril. sur l’Arnon, à Méreau, où quatre adolescents de Vierzon ont été secourus et sauvés de justesse de la noyade. Ou mardi, près de Vierzon, où deux adolescents ont failli se noyer.
L’unité a appuyé mi-mai les pompiers de la Nièvre pour secourir les kayakistes en détresse sur l’Allier, vers Apremont. L’un d’eux, un Nivernais de 48 ans, est décédé.

Attention à l’hydrocution

Cyrille Dutour cite également « une jeune fille récemment secourue dans une retenue à Vierzon, elle était coincée au niveau d’une pelle » régulant le débit, « un pêcheur coincé dans le secteur de Blancafort »…

« Nous intervenons également régulièrement sur des étangs et plans d’eau comme le lac d’Auron à Bourges, l’étang du Puits dans le Cher-Nord ou Sidiailles, même si les zones réservées à la baignade sont surveillées l’été », note l’adjudant-chef Dutour.

Parmi les risques encourus par les baigneurs imprudents, il cite l’hydrocution, « un choc thermique qui se produit lorsqu’on s’immerge après un repas copieux ». (qui faisait monter la température corporelle NDLR) ou une longue exposition au soleil. Là, gare aux inconforts. C’est vite fatal… »

Emmanuel Létreulle

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV L’intelligence artificielle au service de l’insertion professionnelle à Marmande
NEXT Jacques Moret rejoint l’Exécutif