mise en accusation, détention, association de malfaiteurs

mise en accusation, détention, association de malfaiteurs
mise en accusation, détention, association de malfaiteurs

Une camarade italienne a été interpellée mercredi 29 mai à l’aéroport d’Orly (Île-de-France) alors qu’elle revenait de vacances. Les policiers l’ont emmenée directement chez elle et ont procédé à une perquisition. Ensuite, le camarade a été placé en garde à vue au commissariat du 1euh quartier de Paris. Elle a ensuite été déférée au tribunal judiciaire de Paris, où elle a été mise en examen et informée qu’une enquête était en cours.

Le juge a imposé un contrôle judiciaire avec mesure d’éloignement hors d’Île-de-France ainsi qu’une interdiction de quitter le territoire français pendant l’enquête. Parallèlement, la préfecture a émis une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et une interdiction de circuler sur le territoire français (CITF). Avec cette décision, la préfecture annule la décision du juge d’instruction qui avait demandé sa libération et son maintien sur le territoire français. A sa sortie du tribunal, vendredi 31 mai, la camarade a donc été placée en ARC du Mesnil-Amelot (à côté de l’aéroport Charles de Gaulle, en Île-de-France). Lundi 10 juin, le tribunal administratif a finalement annulé laOQTF et leCITF. Le camarade a ensuite été libéré après 13 jours de privation de liberté, dont 10 jours en prison. ARC.

L’idée de ce texte est de partager au mieux les informations que nous connaissons sur l’enquête en cours afin que chacun puisse s’en saisir et s’en servir dans ses combats.

Une enquête est une enquête majeure menée par un juge d’instruction et qui peut permettre aux policiers d’utiliser de nombreuses méthodes d’investigation (écoutes téléphoniques, perquisitions, filature, etc.). Le plus souvent, l’instruction est utilisée pour les cas les plus graves ou les plus complexes. Cela peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années.

Selon les flics, le camarade aurait participé à une action qui aurait eu lieu contre le bâtiment des cabinets d’architectes. ARC. Il y aurait eu des lettres envoyées au domicile de ces architectes et de leurs voisins, ainsi que des tags et des dégradations.

Un texte avait également circulé sur plusieurs sites à propos de ces actions :

Archi racistes : semaines difficiles pour les designers de ARC

 | 23 mai

Ces dernières semaines, quatre cabinets d’architectes parisiens, qui s’enrichissent grâce à la politique sécuritaire et raciste de l’État, ont eu une petite surprise. Leurs locaux ont été quelque peu redécorés, (…)

https://lille.indymedia.org/spip.php?article36494=&lang=fr

L’enquête porterait sur 27 chefs d’accusation, répartis sur 11 actions. Il y aurait 16 plaignants : 5 cabinets d’architectes et 11 personnes.

Le juge d’instruction a finalement décidé de mettre en examen le camarade pour 3 de ces chefs d’accusation, sur un seul de ces 11 faits, qui concerne le fait d’avoir posté des lettres au domicile d’un architecte. Les accusations sont les suivantes : association de malfaiteurs, menace de mort sous condition et refus de code PIN.

  • Quels moyens ont été utilisés dans l’enquête ?

Les flics disent qu’ils ont repéré la camarade sur les caméras de vidéosurveillance, puis l’ont suivie sur les caméras jusqu’à une zone proche de chez elle. Ils disent l’identifier par une description de son kway, de son vélo et de la couleur de ses cheveux.

Pour obtenir son identité, les flics auraient cherché à voir si cette description était compatible avec celle de personnes impliquées dans d’autres affaires anticriminalité. ARC :

  • les flics auraient regardé si les personnes impliquées dans l’affaire du 31 décembre étaient restées chez l’ami ou à proximité du lieu de l’action ce jour-là. Sans succès.
  • les flics auraient également trouvé la rampe d’un policier du ARC de Vincennes datant d’octobre dernier disant avoir identifié le camarade.

Ils auraient alors interrogé le dossier du RATP pour obtenir une photo d’elle, qui aurait confirmé la description physique de la caméra de vidéosurveillance. Après avoir apposé un nom sur les images de la caméra, ils auraient cherché à faire correspondre les limites du téléphone attachées à ce nom et le mouvement de la silhouette sur un vélo. Ils soupçonnent alors un départ de France après une période sans démarcation, et interrogent les compagnies aériennes pour retrouver ses billets et l’arrêter à son retour.

Après l’avoir arrêtée à l’aéroport, les flics l’ont emmenée chez elle et ont fouillé son domicile. Les flics n’ont pas seulement fouillé la chambre de l’amie qu’elle avait clairement indiquée : ils ont fouillé toutes les pièces, pris des photos, tout bouleversé, insultant au passage les colocataires. A l’issue de la perquisition, les policiers sont repartis avec le matériel informatique trouvé (ordinateurs, téléphones, disques durs), dont du matériel qui ne se trouvait pas dans la chambre de l’ami mais qui appartenait à des colocataires. Ils ont également forcé l’une des colocataires à déverrouiller son téléphone pour le fouiller, menaçant de l’emmener au commissariat de police si elle refusait. Les policiers ont également saisi des vêtements, des tracts politiques et de la peinture en bombe. Ils auraient trouvé un kway et un vélo correspondant à ceux vus par les caméras.

Les policiers auraient tenté d’identifier d’autres personnes. Ils auraient tenté de faire fonctionner des caméras commerciales et des caméras privées dans le périmètre des lieux concernés par les plaintes. Ils auraient interrogé des voisins mais les descriptions seraient très vagues et ne permettraient pas d’identifier les personnes. Certaines des lettres envoyées aux architectes auraient même été envoyées pour rechercherADNsans succès.

***

Face à la répression, soutenons camarade mais aussi tous ceux qui luttent contre ARC, à l’intérieur et à l’extérieur. De plus, les numéros de cabine à l’intérieur du ARC sont publics et il est possible d’entrer en contact avec les personnes enfermées et d’aller leur rendre visite.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV L’extension de l’hôpital de Sens inaugurée
NEXT Près de Toulouse, une école victime de dégâts, des croix gammées découvertes