A la veille d’affronter la Nouvelle-Zélande, le capitaine des Bleus Antoine Dupont a exprimé son ressenti sur la rencontre à venir, rappelant au passage que le succès acquis en 2021 sur ce terrain du Stade de France avait déjà été un acte fondateur du premier mandat du sélectionneur Fabien. Galthié.
Vous étiez absent à l’entraînement en début de semaine, comment vous sentez-vous ?
D’accord, je suis juste tombé un peu malade, mais rien de bien grave. J’ai repris l’entraînement mercredi pour préparer au mieux ce match. Et je me sens très bien.
Ce match face à la Nouvelle-Zélande est-il crucial pour le XV de France à l’approche du Mondial 2027 ?
Nous pouvons le voir de cette façon. Un match contre les Blacks est toujours une rencontre importante. Celle de 2021, ici au Stade de France, a été fondatrice pour la suite de notre histoire. C’était un contexte différent, l’équipe était plus jeune, moins expérimentée. Mais aussi dans une autre dynamique. Aujourd’hui, c’est un autre match, mais c’est toujours l’occasion d’affronter les meilleurs du rugby international.
Vous affronterez cette équipe des All Blacks pour la quatrième fois seulement. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ce sont des moments rares, souvent des grands matches. C’est une équipe mythique qui a fait rêver plusieurs générations de joueurs. Une équipe composée de joueurs fantastiques et inspirants et avec un jeu qui se rapproche un peu plus de tout ce qu’on aime en France. Un jeu de mouvement, d’initiative, de technicité. Un jeu que nous apprécions. Et quand on verra le jeu affiché sur leurs dernières sorties, ce sera une très belle affiche.
Que savez-vous de cette équipe néo-zélandaise ?
Nous avons appris ces dernières années l’effort nécessaire pour battre cette équipe. C’est peut-être encore plus vrai aujourd’hui. Les Noirs ont retrouvé leur rugby et leur meilleur niveau. Gagner coup sur coup en Angleterre et en Irlande n’est pas neutre. Ils viendront chez nous samedi en pleine confiance, avec des joueurs en pleine possession de leurs moyens. Ce sera certainement intéressant pour nous.
Les All Blacks ont beaucoup parlé de vous durant la semaine. Pensez-vous que vous serez particulièrement attendu samedi soir ?
Je pense que c’est plus les journalistes qui leur ont parlé de moi que le contraire (rires). Bien entendu, le but reste le même. Mais cela ne me dérange pas. Je sais que les acteurs charnières sont souvent scrutés dans les systèmes de jeu et soumis à des pressions. Surtout, ils savent aussi que nous avons beaucoup de joueurs talentueux et de menaces dans tous les domaines du terrain. Maintenant, s’ils se concentrent sur moi, cela ouvrira des portes aux autres. Je vais me concentrer sur mon jeu, bien faire mon travail pour que mon équipe joue bien et essayer autant que possible d’utiliser la vitesse et l’intensité pour mettre en œuvre notre stratégie.
L’équipe de France reste sur deux succès face aux Noirs. Est-ce que cela permet de désacraliser cette rencontre ?
En 2021, notre génération de joueurs ne savait pas où elle allait. Peu de gens les avaient jamais affrontés. Aujourd’hui, nous sommes donc dans un autre contexte avec des rotations au sein de notre équipe. Et au risque de me répéter, la Nouvelle-Zélande semble être aujourd’hui dans une dynamique différente par rapport à 2021. A nous de réagir pour gagner le match et gagner en confiance pour la suite.
Quel regard portez-vous sur Roigard, votre homologue dans la mêlée ?
C’est un bon joueur qui a réalisé une bonne performance en Irlande. Il a un profil de demi de mêlée qui me parle car il porte beaucoup le ballon. Avec Ratima, il est l’avenir des Blacks à ce poste. C’est agréable de voir de nouveaux joueurs émerger et de pouvoir les rencontrer.
La possibilité de vous voir évoluer en ouverture lors d’un match existe. Qu’est-ce que cela change pour vous ?
A part quelques placements différents, cela ne change pas grand chose. J’ai déjà eu la chance d’y jouer avec le Stade toulousain, parfois même des matchs importants. Et même si je ne l’ai pas encore vécu au niveau international, je sais que j’aurai des joueurs à mes côtés pour me proposer des options et des solutions. Nous avons travaillé sur ces ajustements cette semaine.
Fabien Galthié a insisté sur le « jeu au pied ». Dans quelle mesure avez-vous redouté le jeu au pied des Noirs ?
Nous avons une stratégie bien définie que nous avons utilisée contre le Japon. On a vu que les Noirs mettaient la pression sur les Irlandais et les Anglais avec le jeu dans l’air. C’était déjà un grand terrain de jeu, ça l’est encore plus aujourd’hui en raison de l’interdiction des escortes. Il faudra vraiment faire des efforts pour être présent dans toutes les phases des combats aériens, mais aussi lors des chutes de ballon car il est difficile d’avoir des réceptions claires à chaque fois. A nous de savoir aussi les mettre sous pression pour avoir un maximum de possessions en les suivant.
Dans quelle mesure le quart de finale de Coupe du monde perdu contre l’Afrique du Sud vous a-t-il permis de travailler ce secteur du jeu ?
C’est un secteur sur lequel nous travaillions déjà. Après, il y a des faits de jeu qui font que le ballon va plus d’un côté que d’un autre. Nous savons également que nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants ou nonchalants lorsque le ballon est en l’air. Ce sont ces petits détails qui permettent d’avoir un résultat positif. Dans le passé, nous avons peut-être été un peu négligents, ce que nous ne pouvons pas nous permettre au niveau international.
Pour mémoire, comment avez-vous trouvé le terrain du Stade de France lors d’un match de football jeudi soir ?
Je pense que les footballeurs l’endommagent moins que lorsqu’ils passent après nous. Nous n’allons donc pas nous plaindre. Et je fais confiance au jardinier que la pelouse sera belle samedi soir.