Dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne, « la pauvreté augmente tandis que la solidarité s’étiole »

Dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne, « la pauvreté augmente tandis que la solidarité s’étiole »
Dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne, « la pauvreté augmente tandis que la solidarité s’étiole »

La météo n’est pas clémente pour les plus démunis, ce que confirment les chiffres du rapport annuel du Secours catholique, qui a accueilli plus d’un million de personnes en 2023. La Délégation Périgord-Agenais (PA) rassemble 460 bénévoles aux côtés de 8 000 personnes. , et qui regroupe les branches du Lot-et-Garonne et de la Dordogne, ne fait pas exception à ce sombre tableau.

La dématérialisation a bouleversé le rôle des administrations dont le lien de proximité essentiel n’existe quasiment plus.

« Les femmes sont les premières victimes de la pauvreté et les familles monoparentales sont particulièrement vulnérables », indique la présidente de la délégation, Marie Durand. La pauvreté est jeune et en PA, 5,6% des personnes accueillies ont moins de 15 ans. Mais il y a aussi le vieillissement, avec 15,1% de plus de 60 ans. »

Le taux d’inactivité est également de plus en plus élevé, tandis que les emplois occupés sont de plus en plus précaires. Quant aux étrangers, plus de la moitié des ménages sont sans ressources, et ils représentent 22,45% en PA, avec un niveau de vie médian de 563 euros. 92 % du nombre total de ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté (1 275 euros par mois) et 69 % reçoivent moins de 850 euros par mois.

« Pour la protection sociale, c’est un parcours du combattant », souligne Jean Chalié, directeur de la délégation. Les prestations sociales sont insuffisantes pour couvrir les risques d’exclusion et de pauvreté. La baisse de l’accès à certains droits résulte aussi du durcissement des critères d’éligibilité au minimum vieillesse, aux allocations chômage et au RSA. »

« Les écrans sont un écran »

Pour mesurer les difficultés d’accès aux prestations sociales, le Secours catholique utilise le taux de non-recours comme compteur étalon : 36 % des personnes ne sollicitent pas le RSA auquel elles ont droit, ainsi que le minimum vieillesse. Un non-recours dû à un manque d’information ou des difficultés d’accès dans les démarches, et le « tout numérique » est considéré comme un facteur aggravant : « La dématérialisation a perturbé le rôle des administrations dont le lien essentiel de proximité n’existe quasiment plus », souligne le rapport. « Les écrans sont un écran », résume Marie Durand.

Joseph, sans papiers, 55 ans, originaire du Cameroun, en depuis neuf ans, témoigne des difficultés rencontrées dans le Lot-et-Garonne dans sa demande de titre de séjour. « J’en suis à ma troisième demande en moins d’un an, sans résultat. On me dit que quelqu’un m’a envoyé un message – que je n’ai pas vu – et que mon dossier a été fermé. Et on ne sait plus à qui s’adresser, on est envoyé d’une personne à une autre, sans réponse. »

Jean-Michel Lagaüzère, référent plaidoyer de la délégation PA, tente d’attirer l’attention des décideurs sur ces problèmes : « Nous allons écrire aux sénateurs du Lot-et-Garonne et de la Dordogne pour les informer que tout cela… le numérique n’est pas durable, et nous travaillons aux niveaux local, régional et national pour animer le réseau de bénévoles. Un autre enjeu concerne la loi qui doit entrer en vigueur en 2025, obligeant les allocataires du RSA à effectuer quinze heures de volontariat hebdomadaire. Une loi dont nous demandons l’abandon, qui risque de glisser vers le travail libre. »

 
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