entre piratage et amour sans consentement

entre piratage et amour sans consentement
entre piratage et amour sans consentement

“Nous supprimons la possibilité aux peuples autochtones de se réapproprier leur culture et de la maintenir dans son intégrité”, précise l’intervenant dans un entretien avec Le soleil.

Cela fait maintenant plus d’un an que Catherine Boivin présentait sa conférence Appréciation culturelle : pour mieux apprécier sans s’approprier presque partout au Québec. Samedi, une trentaine de personnes se sont rassemblées sous le chapiteau de l’Espace Parlons-en du festival KWE ! afin de mieux comprendre ce sujet qualifié de « délicat » par l’animateur Alexandre Bacon.

« Les gens veulent décortiquer ce qu’est l’appropriation, mais aussi l’appréciation culturelle », explique l’artiste multidisciplinaire.

Plusieurs des personnes qui assistent à ses conférences sont de grands appréciateurs des cultures des Premières Nations et c’est parfois cet amour qui les pousse à sombrer dans l’appropriation culturelle.

« Une catégorie de questions que je reçois provient de personnes qui ont compris [la différence]mais qui essaie de par passant ce que j’ai dit. Ils veulent que je les libère de toute culpabilité.

— Catherine Boivin, artiste et conférencière

Cependant, même lorsque nous faisons quelque chose par amour, tout n’est pas permis. Certaines actions pourraient nuire ou blesser l’objet de son amour. Ainsi, la notion de consentement revient souvent dans le discours de l’orateur.

“Il y a des limites et il faut les respecter”, insiste l’artiste qui met en garde le public contredroit, notion qu’elle traduit par le syndrome du « j’ai le droit ».

Catherine Boivin le précise d’emblée : elle aborde ce sujet de son point de vue d’Autochtone vivant au Québec et ne peut parler au nom des autres peuples puisque les enjeux autour de l’appropriation culturelle sont intimement liés à l’histoire des communautés. et leur relation avec leur culture.

Au Canada, les peuples autochtones sont en train de se réapproprier la culture dont ils ont été arrachés. Alors qu’ils souffraient – ​​et souffrent encore – de cette dépossession, ils ont vu les non-autochtones s’enrichir en commercialisant leur culture, en la déformant et en renforçant par la même occasion les stéréotypes négatifs.

Aujourd’hui encore, des plateformes comme Shein et Temu proposent des produits qui imitent les techniques et les designs créés par les artisans indigènes.

Quelques précautions

Avant d’acheter un attrape-rêves par exemple, l’intervenant invite l’auditoire à se poser quelques questions : l’artisan est-il autochtone ? Le propriétaire est-il autochtone ? L’artisan a-t-il été payé équitablement ?

Dans le même temps, elle met en garde contre les produits « d’inspiration autochtone », les chefs spirituels autoproclamés et les mots comme « totémique » ou « chamanique ».

« Nous n’avons pas de chaman ici », argumente l’artiste atikamekw.

Enfin, il invite les gens à prendre connaissance des produits culturels qu’ils acquièrent.

« Oui, on peut acheter des choses parce que c’est beau, c’est sûr, mais je pense qu’il faut aussi considérer l’objet, son histoire et la manière dont les gens perçoivent cet objet », conclut Catherine Boivin.

Catherine Boivin présentera sa conférence Appréciation culturelle : pour mieux apprécier sans s’approprier une deuxième fois ce dimanche 16 juin à 15h à l’Espace Parlons-en sur le site du festival Kwe !

 
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