L’ancien centre de réhabilitation de la presqu’île de Pen-Bron – l’un des sites les plus remarquables du littoral de Loire-Atlantique -, situé face au Croisic et vacant depuis 2017, va connaître une nouvelle vie. Créé en 1887 par l’association des Œuvres de Pen-Bron, le lieu – conçu par l’architecte hygiéniste Georges Lafont (1847-1924) – accueillait à l’origine des enfants tuberculeux, avant d’être transformé en centre de rééducation en 1981.
En 2020, l’association décide de se séparer de ce joyau patrimonial devenu obsolète. Après consultation des autorités locales, les administrateurs ont lancé un appel d’offres restreint dont le cahier des charges visait à « garantir la préservation du site de la presqu’île, tout en permettant une seconde vie au bâtiment ». Trois opérateurs étaient en lice : Réalités, Cogedim avec sa filiale Histoire & Patrimoine et Vinci Immobilier, dont la proposition a été saluée.
« En accord avec la commune de La Turballe, notre choix s’est naturellement porté sur ce projet », explique Gérard Estival, président des Œuvres de Pen-Bron. Il est le plus cohérent en termes de diversité des usages et le seul permettant de restaurer la configuration originale en libérant de l’espace au sol. » Et de conclure : « Nous avons choisi Vinci Immobilier, mais aussi l’équipe qu’ils constituent. » Car, fort de son implantation locale, l’opérateur immobilier a pu s’appuyer à la fois sur sa structure Parisienne Projets Mixtes dédiée aux opérations atypiques, mais aussi sur une équipe d’acteurs nantais connaissant bien le territoire, dont l’agence PADW, Ateliers UP+ et le botaniste Claude Figureau qui fut directeur du jardin botanique de Nantes.
90 ha protégés. La vente – dont le montant n’a pas été dévoilé – ne concerne que la pointe de la péninsule, soit 10 ha (avec 18 000 m² bâtis) sur la centaine de parcelles. Les 90 ha restants de pinède entourant le cordon dunaire seront protégés car transférés au Conservatoire du Littoral. Annoncée le 14 mai lors d’une réunion publique, la nouvelle a largement contribué à rassurer les quelque 600 personnes présentes. Les groupes d’opposants qui prévoyaient de manifester à l’issue de la réunion ont également renoncé après avoir découvert le projet. “Nous avons répondu à une préoccupation légitime”, a déclaré Eric Boscherie, directeur régional de Vinci Immobilier.
Alors que Cogedim réfléchissait à une reconfiguration du site en logements et que Réalités avait imaginé d’y installer une résidence seniors et thalassothérapie, Vinci Immobilier a proposé un programme mixte: hôtel, résidence de location de tourisme, hébergement pour saisonniers, maison de répit pour soignants, salle de séminaire, écomusée, restauration… « Nous allons démolir 3 800 m2 de bâtiment inintéressant et réhabiliter le reste, mais nous ne construirons rien », précise Eric Boscherie.
Dans les prochains mois, la Ville adaptera son PLU au projet. Le permis de construire devrait être déposé en juin 2025 en vue d’un démarrage des travaux un an plus tard et d’une livraison pour l’été 2029.
