Le commissariat vient (encore) jouer les trouble-fête à Trois-Rivières

Le conseiller Luc Tremblay demande le vote. Il estime que la situation financière de la ville ne lui permet tout simplement pas de dépenser autant pour le commissariat de police. Ce dernier constitue également le règlement d’emprunt le plus élevé de l’histoire de Trois-Rivières.

« Depuis le début de ce projet, j’ai considéré que la Ville n’avait pas les moyens de dépenser 85 millions pour un nouveau commissariat. On leur a demandé de faire des compressions comme ils l’ont fait à Thompson Hall et ailleurs. Ils n’ont jamais voulu couper quoi que ce soit au commissariat. […] Quand je regarde la situation financière actuelle de la Ville, cela m’inquiète.

— Luc Tremblay, conseiller de Châteaudun

M. Tremblay craint que les coûts du projet augmentent encore. Les travaux devraient débuter en 2026. « Il se peut qu’on ait encore des surprises d’ici le début des travaux. D’ici là, je continuerai de voter contre. Quatre-vingt-cinq millions sur un commissariat, c’est plus que le Colisée de Trois-Rivières.»

Il serait prêt à soutenir un projet qui coûterait environ 50 millions. La différence pourrait être injectée dans le réseau d’eau potable et d’assainissement, selon lui.

« Nos infrastructures d’aqueduc et d’égout ne nous permettent plus de construire autant de résidences que nous le souhaiterions. Il y a des développeurs qui sont prêts à construire demain matin. Nous leur disons non parce que nos infrastructures en eau ne suffisent pas. Nous ne sommes pas sur le point de résoudre la crise du logement », dit-il.

Pierre-Luc Fortin est d’accord

Son collègue Pierre-Luc Fortin est d’accord avec lui. « Cela risque de réduire les projets que nous souhaitons avoir pour développer notre ville. je pense à la passerelle [cyclable sous le pont Radisson]au centre aquatique, aux infrastructures qui sont essentielles et pour lesquelles il faut investir», a-t-il mentionné, doutant de la nécessité d’intégrer la cour municipale au commissariat.

Il sera difficile de proposer des projets aux citoyens avec si peu de ressources, a-t-il déploré. “Les marges de manœuvre se réduisent, elles fondent pour améliorer, développer notre ville.”

Le conseiller Pierre Montreuil prend la défense du siège social en affirmant que « la sécurité dans une ville est un élément fondamental ». Il souligne que le commissariat est vétuste. Il estime que si les élus refusent de réaliser les investissements au niveau prévu, ils risquent de le regretter dans quelques années.

Pour Jonathan Bradley, ce dossier est plus important que d’autres. “Oui, c’est bien d’avoir une passerelle, mais pour le moment, je ne pense pas que ce soit indispensable.”

Selon le maire Jean Lamarche, le dossier du commissariat a été dûment voté et approuvé à la majorité. Il explique que plusieurs présentations ont eu lieu sur le sujet et que les scénarios étaient encore plus élevés que celui qui a été retenu.

Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières (Stéphane Lessard/Archives, Le Nouvelliste)

« Je regarde ce qui se fait ailleurs et on est dans les chiffres. C’est une perspective d’avenir, c’est un investissement ambitieux, mais c’est un investissement qui affecte immédiatement la qualité de vie des citoyens, le sentiment de sécurité. Je pense que c’est important.

— Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières

La preuve est faite que ces travaux sont nécessaires, soutient le maire. « Nous avons eu la démonstration à plusieurs reprises que ce poste était obsolète. Je pense que nous sommes au stade d’aller de l’avant. Il y a des gens qui utilisent cela pour voter contre le PTI. Eh bien, c’est leur droit.

(Ville de Trois-Rivières)

91% des investissements dédiés au maintien des infrastructures

Le PTI a finalement été adopté avec dissidence. Seuls les conseillers Luc Tremblay et Pierre-Luc Fortin ont voté contre. Notez que la conseillère Pascale Albernhe-Lahaie était absente. Le maire a également voté même si ce n’était pas nécessaire.

Pour le reste, pas de surprise. Des projets majeurs ont déjà été annoncés et 91 % des 123 millions de dollars d’investissements prévus pour 2025 sont réservés au maintien des infrastructures municipales existantes. Le pourcentage devrait être le même en 2027 et même atteindre 94 % en 2026.

« C’est un changement politique de dire qu’au lieu de consacrer 20 ou 25 % aux développements, nous envisageons sérieusement de maintenir les actifs. Qu’un homme politique annonce que 91% de son PTI sera consacré aux infrastructures et au maintien de ses actifs en bonne santé n’est pas la chose la plus sexy, mais nous y sommes. note le maire Lamarche. Avant le PTI 2023, environ 70 à 75 % des investissements étaient consacrés à la gestion d’actifs.

(Ville de Trois-Rivières)

Sur les 123 millions de dollars investis en 2025, 54 % proviennent de subventions. Le coût net pour la Ville s’élève donc à 57 millions. Pour les trois prochaines années, les investissements devraient s’élever à 377 millions.

La rénovation de la salle J.-Antonio-Thompson est l'un des projets majeurs qui seront réalisés au cours des prochaines années à Trois-Rivières.

La rénovation de la salle J.-Antonio-Thompson est l’un des projets majeurs qui seront réalisés au cours des prochaines années à Trois-Rivières. (Olivier Croteau/Archives Le Nouvelliste)

Projets

Tel qu’annoncé en mai, la Ville a confirmé l’ajout d’un montant annuel de huit millions de dollars sur cinq ans pour résoudre les problèmes de gestion de l’eau dans les quartiers situés derrière le Costco et le Carrefour Trois-Rivières.

Une décision saluée par le conseiller Dany Carpentier qui déplore néanmoins que le conseil « agisse souvent lorsque la situation devient très grave et ne travaille pas à rassurer la population ». Toutefois, ce budget de 40 millions de dollars sur cinq ans pour la gestion des eaux pluviales dans le secteur Trois-Rivières-Ouest «lui donne l’espoir que les citoyens touchés puissent être rassurés».

Pour le reste, les grands projets contenus dans le PTI étaient déjà connus. C’est le cas du terminal (20 millions de dollars) dont l’agrandissement a débuté cette année et de la salle J.-A.-Thompson (36 millions) dont la rénovation est prévue à partir de janvier prochain.

Le budget pour le pavage, qui comprend également la réfection des trottoirs et des bordures, s'élève à 7,7 millions de dollars.

Le budget pour le pavage, qui comprend également la réfection des trottoirs et des bordures, s’élève à 7,7 millions de dollars. (Archives La Voix de l’Est)

À la demande des conseillers, le financement des programmes réservés au pavage, aux pistes cyclables et à la sécurité routière a été bonifié de 500 000 $ chacun, soit 1,5 million de dollars sur trois ans. C’est aussi à cause de cet ajout que François Bélisle dit avoir voté en faveur du PTI.

Le conseiller de Pointe-du-Lac estime toutefois qu’il faudra éventuellement augmenter le montant pour le pavage et il déplore le manque de fluidité du réseau routier à Trois-Rivières.

Le montant prévu pour le pavage s’élève maintenant à 7,7 millions de dollars par année, incluant la réfection des trottoirs et des bordures. « Nous en avons réinjecté 500 000 dans le dallage. Pour moi, c’était une condition sine qua non. C’était terrible, nous étions tombés à 7 millions, imaginez. Cela n’avait aucun sens. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Treillières. A la découverte de la fontaine et du lavoir – .
NEXT Les seniors de Toulon sur le dancefloor