Par
Matthieu Van Bellinghen
Publié le
13 novembre 2024 à 17h05
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Tout le monde en parle bulletin météo. Difficile de ne pas avoir remarqué que cette année a été particulièrement pluvieux et frais. Mais il existe un métier où la « météo » n’est pas qu’un simple sujet de conversation. C’est un sujet de colère.
L’agriculture souffre d’une année très difficile pour le travail. L’excès d’eau a des conséquences sur les plantes. Sur les capacités de travail du sol. Mais aussi sur les maladies de plantes et animaux.
“Toujours s’adapter”
La récolte 2023 a été « catastrophique » pour Lucie Clouard. Elle exploite une exploitation agricole à quelques kilomètres de L’Aigle (Orne. L’exploitation compte 64 vaches laitières, 88 hectares de prairies et quelques hectares de céréales et de colza.
Cette année, nous nous sommes adaptés tout le temps, car il fait trop humide.
Trois maladies à surveiller de près
Et puis il y a les maladies. Là Fièvre catharale du mouton (SFF) arrive dans l’Orne. Et cela affecte également le bétail.
« Les vaches touchées par le FCO ont des aphtes et, par conséquent, des difficultés à manger. » Cette maladie a déjà été signalée dans des exploitations agricoles du Perche. D’autres virus sont à nos portes. Là Maladie hémorragique épizootique (EHD) et le tuberculose bovine sont présents dans la Sarthe et la Suisse Normande.
450 millions de litres de lait en moins !
Pour le producteurs de lait, le temps n’est pas plus clair. Le premier groupe laitier en Europe, Lactalis, vient d’annoncer qu’il réduirait sa récolte de lait en France. Chaque année, d’ici 2030, l’entreprise française réduira la collecte du lait de 450 millions de litres, soit près de 9% du total.
De son côté, l’industriel laitier Savencia, deuxième groupe fromager Le français veut renégocier ses contrats avec les producteurs de lait.
Mercosur, la baisse de la qualité
Oui, 2024 est définitivement une année sombre. L’avenir pourrait devenir encore plus sombre avec la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays de Mercosur« , Argentine, Brésil, Bolivie, Uruguay et Paraguay.
Ces paysAmérique du Sud Nous avons des types d’agriculture très différents des nôtres. Moins de normes sanitaires, moins de règles environnementales à respecter. Leurs coûts de production sont nettement inférieurs à ceux de l’Europe. Les agriculteurs craignent l’arrivée de ces produits sur le marché européen. Ils entraîneront « une baisse de la qualité de la santé, et un prix qui faussera la concurrence. »
Verser Lucie Clouard « Cet accord de libre-échange est un désastre. » Elle pèsera lourdement sur la compétitivité de la production en France. « Le métier d’agriculteur est moins sécurisé qu’avant. » La jeune femme se débrouille en vendant une partie de sa production en circuit court.
Elle fabrique notamment du pain à la ferme. Selon elle, « il faut changer les pratiques pour changer le modèle agricole ». Mais pour pouvoir réaliser les investissements qu’elle souhaite pour son exploitation, « il faudrait des prix rémunérateurs et une vision à long terme. »
« Les tensions sont partout »
Verser Marc Gégu« Les tensions sont partout ». Ce céréalier, administrateur de la FDSEA, est inquiet. Il craint l’arrivée de viande en provenance d’Amérique du Sud. » Nous avons des doutes sur la qualité et les prix. Nous nous attendons à voir des produits 30 % moins chers chez les détaillants. LE importations Les pays sud-américains pourraient remettre en cause efforts fabriqués par des agriculteurs français.
Les agriculteurs sont invités à faire des efforts pour produire sainement, avec des règles strictes sur l’utilisation des pesticides. Pourquoi autoriserions-nous ces produits sur les aliments importés ?
La dissolution a bloqué les réformes
Mais il a aussi une autre raison de s’inquiéter. L’arrêt de l’immense chantier réformes depuis la crise des agriculteurs de l’hiver dernier. Une loi d’orientation agricole a été votée par les députés le 28 mai 2024. Ce texte concernait la simplification administrative et le rémunération agriculteurs. Il devait être examiné par le Sénat. Mais la dissolution a bloqué le processus. LE travail législatif il faudra recommencer.
Une échéance approche
Mais quand ? Pour Marc Gégu« La loi qui devait être votée était intéressante. Il concernait la rémunération des producteurs et la simplification administrative. »
Un domaine critique pour la qualité de l’eau
« L’Orne est un château d’eau ». Marc Gégu explique que les agriculteurs autour de L’Aigle sont particulièrement suivis. « Avec les sources de la Risle, de l’Iton de l’Orne mais aussi de la Sarthe qui se situent dans un rayon de 20km, l’usage des pesticides est très maîtrisé dans le secteur. Il est essentiel de ne pas polluer ces rivières très importantes dans la région.
Météo, contraintes économiques, concurrence, réglementations en attente. Les nuages s’amoncellent sur la profession. Dans l’Orne, les agriculteurs ne se sont pas encore prononcés pour une mobilisation de protestation, même si au niveau national des actions sont déjà en préparation, probablement à partir de lundi prochain.
Mais une échéance approche. L’accord UE-Mercorsur pourrait être signé les 18 et 19 novembre lors du G20 à Rio de Janeiro (Brésil).
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