Drôle de lieu de rencontre… Rue d’Ulm à Paris (Ve), un petit groupe d’étudiants sirotent des sodas en terrasse, tranquillement. A leurs pieds, outils en main, les archéologues creusent patiemment le sol à la recherche du moindre objet. Nous sommes dans la cour de l’Ecole des Arts Décoratifs (Ensad), à deux pas de Normale sup. Depuis avril, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) y a démarré un chantier de fouilles, à l’abri des regards, sur un périmètre réduit mais réputé riche en informations sur le Paris antique, Lutèce. Ce samedi, il sera exceptionnellement ouvert au public pour la 15e édition des Journées européennes de l’archéologie, qui proposent près d’un millier de manifestations dans toute la France.
Dans ce secteur, entre Luxembourg et le Jardin des Plantes, les archéologues sont en terre de savoir. « Nous sommes au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, l’un des centres d’implantation des Gallo-Romains après la conquête de César. La première est l’Île de la Cité. C’est à partir de ces deux pôles que s’est construite Lutèce, autour du « cardo maximus », dont suit exactement le tracé de la rue Saint-Jacques. Nous sommes à la limite sud-est de la ville antique», explique Jacques Legriel, archéologue et responsable scientifique du site, tandis que ses collègues s’affairent aux pioches.
