Un projet de décarbonation réussi… sous conditions ! [INTÉGRAL] – .

Un projet de décarbonation réussi… sous conditions ! [INTÉGRAL] – .
Un projet de décarbonation réussi… sous conditions ! [INTÉGRAL] – .

Le Maroc présente des vulnérabilités climatiques importantes qui s’expliquent par sa position géographique, sa structure topographique et la nature de son couvert végétal. Les changements dans les régimes de précipitations et les sécheresses, l’augmentation des températures moyennes et les vagues de chaleur, les inondations et l’élévation du niveau de la mer qui affectent de plus en plus les régions, démontrent les conséquences du changement climatique sur le royaume. Cherchant à lutter contre ce fléau, le Maroc entend contribuer aux efforts mondiaux en poursuivant une transition rapide vers une économie résiliente et sobre en carbone, tout en renforçant l’équité et les progrès vers les Objectifs de Développement Durable (ODD). Mais, au-delà de l’aspect purement environnemental, la transition vers une économie décarbonée n’est plus un luxe et l’Europe, premier partenaire du pays, a commencé en octobre dernier à déployer son mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Le chef de la coopération à la délégation de l’UE, Jean Christophe Filori, a salué la réactivité du Royaume lors d’une conférence organisée par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

“Le Maroc a pris à cœur l’urgence climatique comme en témoigne ses engagements exemplaires, notamment sur le respect des objectifs de l’Accord de Paris de 2015”, a-t-il ajouté lors de l’événement organisé sous le thème “Décarbonation, enjeux et procédures pour les entreprises marocaines”. que « c’est pourquoi le Maroc et l’Union européenne (UE) s’engagent à travailler ensemble ». Il a ainsi souligné l’importance majeure du partenariat vert bilatéral, “le premier du genre au monde”, conclu en appui aux réformes entreprises par le Royaume dans les domaines des énergies renouvelables et nouvelles. Car oui, les entreprises exportatrices en retard en matière d’économie verte vont, sans doute, payer de lourdes factures aux États. Outre l’action gouvernementale visant à promouvoir cette approche, l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a également lancé une série d’initiatives en amont pour préparer le tissu économique national. « L’ASMEX est très attentive aux restrictions imposées par les marchés en matière de réduction des émissions de CO2, et alerte ses membres pour qu’ils se préparent à l’avance afin de leur permettre d’éviter, dans la mesure du possible, tout blocage et toute perte de compétitivité », indique Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’Association, notant que cette dernière a créé une Commission dédiée à l’énergie verte qui organise des actions de sensibilisation à travers les régions du Maroc afin de proposer des solutions de décarbonation à travers l’utilisation d’énergies propres.

Projet réussi

Le Partenariat vert Maroc-UE, lancé en 2021, constitue un cadre de coopération pour accompagner la transition vers des modes de production et de consommation plus durables, pour relever conjointement les défis de la transition écologique et de l’urgence climatique, tout en soutenant les efforts de croissance. Selon Filori, ce partenariat a permis depuis d’engager un dialogue technique et politique « fructueux » avec les autorités marocaines sur toutes les thématiques vertes dans le cadre, par exemple, d’ateliers concrets qui réunissent acteurs et décideurs politiques et les associations”. Dans le même sillage, un nouveau programme d’appui budgétaire, en soutien à l’économie verte, notamment la décarbonation de l’industrie marocaine, était en cours d’élaboration, apprend-on de même source.

Cela dit, le chef de la coopération de la délégation de l’UE a affirmé que la neutralité carbone nécessite des financements mais surtout des idées, de l’énergie et la mobilisation de tous pour construire ensemble un avenir durable et une transition juste vers une société inclusive.

Un point partagé par le directeur de la BERD au Maroc, Antoine Sallé de Chou, qui déclare que leurs actions dans le Royaume atteignent leur vitesse de croisière, ce qui reflète la dynamique très positive que l’on constate au niveau de l’économie et de l’investissement. Cette dynamique touche différents secteurs dont l’industrie, les énergies renouvelables mais aussi les PME, qui constituent une priorité majeure, a-t-il insisté.

Par ailleurs, il convient de noter que le défi majeur auquel le Maroc doit aujourd’hui faire face concerne le verdissement des secteurs des transports, de la production d’électricité et du résidentiel qui sont les trois secteurs clés pour la décarbonation du mix énergétique marocain. . Les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) liées à l’énergie du Royaume atteindraient 163 Mt-CO2eq en 2050, si les actions du Maroc restent statu quo. Le secteur des transports représente à lui seul 55 % des émissions totales de GES liées à l’énergie. Les émissions de ce secteur peuvent être réduites respectivement à 31 MtCO2eq et 15 MtCO2eq d’ici 2050, notamment grâce à une électrification accrue des usages finaux dans ce secteur.

Souhail AMRABI

 
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