Au procès des milliardaires à Genève, la tension monte lors de l’audition des plaignants – rts.ch – .

Au procès des milliardaires à Genève, la tension monte lors de l’audition des plaignants – rts.ch – .
Au procès des milliardaires à Genève, la tension monte lors de l’audition des plaignants – rts.ch – .

Deux anciens employés des quatre membres de la famille Hinduja poursuivis pour trafic d’êtres humains ont été entendus mercredi par le Tribunal correctionnel de Genève. Histoire d’audition.

La journée de mercredi a mal commencé pour la défense, championne incontestée de la demande de récusation. A 8h30, aussitôt la reprise des débats, le président du tribunal correctionnel annonce que celle visant l’interprète est rejetée.

>> A lire aussi : La famille des milliardaires voulant destituer ses juges genevois manque encore

Les avocats des quatre accusés estimaient que ces derniers n’avaient pas traduit correctement, mardi, les déclarations du premier plaignant de l’hindi vers le français.

Cet ancien cuisinier familial est le premier interrogé mercredi matin. Mais juste avant qu’il ne commence à répondre aux questions, son avocat, Me Olivier Peter, adresse au tribunal un certificat médical indiquant qu’il est sous surveillance en raison de « la situation émotionnelle et stressante » et qu’il « ne peut donc témoigner dans aucune procédure ».

L’avocat précise toutefois que son client accepte de répondre aux questions. Au cours de l’audience, les réponses deviennent parfois plus vagues. Avocat de la belle-fille, Me Romain Jordan suggère alors de suivre les recommandations du médecin qui a signé l’attestation et demande aux juges de reporter les débats.

Une demande appuyée par Me Nicolas Jeandin, avocat de Prakash, le père : « Soit on entend le plaignant, soit on ne l’entend pas. Nous voulons une confrontation au sens littéral du terme.»

>> A lire aussi : A Genève, une famille milliardaire accusée de payer ses salariés au lance-pierre

“Je savais qu’il y aurait un incident”

Pour le premier procureur Yves Bertossa, il n’est pas question de s’arrêter. « Il ne faut pas reporter les débats, car certains faits seraient alors prescrits », prévient-il.

Me Olivier Peter, l’avocat du plaignant, monte alors dans les tours. La défense est dans sa ligne de mire. « Il y a déjà eu dix heures de conflit. Chaque jour, nous avons notre dose d’incidents. Je savais qu’il y en aurait un aujourd’hui », s’emporte-t-il.

La présidente du Tribunal pénal, Sabina Mascotto, suspend alors les débats pour décider avec les deux autres juges de les reporter ou non.

Quelques minutes plus tard, elle annonce que la situation est certes stressante, mais que la plaignante ne peut pas être entendue.

L’audience reprend, mais la tension est toujours là. L’ancien employé parle de son salaire d’environ 250 francs par mois, du fait qu’il avait «beaucoup de travail», mais aussi qu’il va beaucoup mieux depuis l’intervention de la police dans la villa Hinduja en 2018.

“On m’empêche de poser mes questions”

Me Romain Jordan, très actif, a de nombreuses questions à lui poser. Mais à 11h45, M. Olivier Peter l’interrompt et s’adresse au président : « Mon client est à bout de souffle », dit-il, suggérant sans enthousiasme de mettre un terme à son audition.

Mais pour M. Jordan, ce n’est pas possible. « J’ai encore une quinzaine de questions à lui poser. Ils veulent m’empêcher de leur demander !

M. Peter rétorque que son client « attend la justice » depuis sept ans et que pendant tout ce temps il dort « dans un hôtel pourri aux Pâquis ». C’est assez.”

Après avoir entendu tout le monde, la présidente décide de mettre fin à son audition. « La loi impose de protéger les victimes, notamment dans les cas de traite des êtres humains », explique-t-elle.

L’après-midi est consacré à l’écoute de l’ancienne nounou de la famille. Indien aussi, comme le cuisinier. Orpheline depuis son plus jeune âge, elle dit avoir commencé à travailler à l’âge de 9 ans, faire la vaisselle et nettoyer les sols, et avoir ensuite été employée par la famille Hinduja pendant environ 20 ans.

La sœur de l’accusé aurait fait pression

En milieu d’après-midi, après une pause, cette femme d’une cinquantaine d’années demande la parole et fond en larmes. Elle explique ensuite avoir été abordée, en dehors de l’audience, par la sœur d’Ajay Hinduja, l’un des quatre accusés. « Elle m’a demandé si c’était moi qui avais signalé les faits à la police en 2018. Je lui ai répondu que ce n’était pas moi. Elle m’a demandé si j’essayais d’obtenir de l’argent ou un permis de travail. J’ai dit non. Elle m’a dit que je devais retirer ma plainte.

Cette histoire a suscité une certaine incrédulité dans la salle, d’autant que la sœur, présente dans la salle depuis le début du procès, est avocate à Genève.

Le procès se poursuit jeudi avec l’audition du troisième salarié qui a porté plainte contre la famille. La mise en examen du premier procureur Yves Bertossa devrait avoir lieu en principe vendredi matin. Elle sera suivie des plaidoiries des avocats des plaignants et de la défense.

Les quatre accusés – le père, la mère, le fils et la belle-fille – qui nient avoir exploité leur personnel risquent la prison.

Fabiano Citroni, service enquête de la RTS

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Bordeaux prêt à libérer un trois-quart qui rejoindrait un autre club du Top 14 ? – .
NEXT un village entier dénonce sa conduite jugée dangereuse, le conducteur condamné