« Liquidambar », « paulownia »… Rencontre avec un Gersois qui plante des arbres tropicaux pour réparer les dégâts de la tempête de l’an dernier

l’essentiel
Il y a un an, des tempêtes ravageaient le Gers, notamment plusieurs arbres localisés dans la commune de Bezolles (130 habitants), située à Fezensac. Un an plus tard, Pierre Foret, ancien pépiniériste gersois, replante 9 arbres en privilégiant la diversité des espèces.

C’est l’histoire d’un passionné de nature qui a profité d’un événement malheureux pour s’approprier le paysage de son village. L’année dernière, le Gers a été balayé par différents épisodes houleux et Bezolles n’a pas dérogé à la règle. Dans l’ancien pâturage communal, le parc de Padouen s’est retrouvé sans plusieurs arbres : « Six arbres sont tombés. Grâce au maire Daniel Darroux, j’ai eu l’occasion d’en replanter», indique Pierre Forest à l’entrée du parc.

Amoureux de la nature, cet ancien pépiniériste a sauté sur l’occasion et n’a pas hésité à couvrir les dépenses pour combler le vide laissé par le passage de la tempête. De novembre à mars, l’homme de 70 ans a investi dans la plantation de neuf arbres tropicaux à l’entrée de sa ville.

Le cerisier du Japon, sûrement l’arbre qui sera le plus impressionnant du parc selon le membre de la LPO.
DDM – NÉDIR DEBBICHE

Neuf arbres et autant d’espèces peu communes en France. Un choix mûrement réfléchi : « On ne peut plus planter des allées de chênes ou de châtaigniers comme autrefois. Avez-vous vu le Canal du Midi ? Tous les platanes ont été abattus à cause du chancre. Je crois à la diversité des espèces, c’est important pour la biodiversité. On peut créer un équilibre pour éviter que les maladies ne ravagent les arbres », soulève ce membre de la Ligue pour la protection des oiseaux.

Bataille pour la biodiversité

La visite du parc commence sous les aléas de la météo. Entre deux gouttes, Pierre s’approche d’une plante : « C’est le sweetgum. Il porte ce drôle de nom car les Cherokees utilisaient sa résine très parfumée comme chewing-gum », explique le passionné en touchant sa feuille. Parmi les cèdres, pins ou autres mûriers centenaires, ces nouvelles essences venues d’Asie ou d’Amérique du Sud n’ont aucune difficulté à se fondre dans le paysage gersois grâce aux attentions des Bezollais.

Si ces arbustes ont été choisis pour leur diversité, ils présentent aussi des caractéristiques uniques : « Tous les arbres plantés sont pratiquement tous mellifères, ce qui fait qu’ils nourrissent les oiseaux et les abeilles », indique l’ornithologue abrité sous son chapeau.

Pierre Foret a repeuplé un parc municipal avec neuf espèces d’arbres tropicaux.
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En plaçant des nids de mésanges ou en encourageant des fauches tardives, il lutte pour que les insectes ou autres oiseaux trouvent leur place dans le paysage : « Il y a déjà une grande perte d’insectes volants. Il faut laisser la terre se recycler, laisser les fleurs s’épanouir pour fournir du nectar et nourrir les oiseaux. »

Perdu parmi ses neuf arbres, Pierre pourrait parler pendant des heures du jardin… Mais aussi de ses plantes : « Je crois au magnétisme de l’arbre. Parfois, je n’hésite pas à leur parler et à les toucher », sourit-il en caressant la branche d’un érable argenté.

“Pour les générations futures”

Au fond du parc, se trouve un paulownia, un arbre très apprécié pour son bois (construction, mobilier, planches de surf, etc.). Ce n’est pourtant pas cette caractéristique que souligne Pierre : « Il retient 4x plus de CO2 que le bois conventionnel, il purifie l’air et ses feuilles remplies d’azote sont précieuses pour creuser le sol.

Le Paulownia, réputé pour son bois, offre des bénéfices environnementaux indéniables.
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La lutte contre le réchauffement climatique est un sujet que les amoureux de la nature prennent particulièrement à cœur : « Les arbres s’épuisent avec les variations thermiques : un jour il fera 40 degrés et le lendemain 15 degrés. a plus de saison, il faut remédier à tout cela. La défense de l’environnement est entrée dans la conscience collective», garde-t-il espoir.

La promenade dans le parc touche à sa fin. Le regard perdu dans son hameau de végétation publique, Pierre confie le sourire aux lèvres : « Je fais ça pour mon plaisir, mais surtout pour les générations suivantes ». Entre arbres, environnement et avenir, Pierre Foret n’est pas encore tiré d’affaire.

 
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