Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, investi début avril après sa victoire dès le premier tour fin mars face au candidat du gouvernement et Premier ministre Amadou Bâ, avait promis durant la campagne de lutter contre la vie chère au Pays d’Afrique de l’Ouest, qui importe l’essentiel de sa consommation.
Ces mesures étaient largement attendues par la population, régulièrement citées comme prioritaires par les médias et dans les discussions sur les réseaux sociaux.
Avec ces mesures, le prix du kilo de brisures de riz, variété la plus consommée par les ménages, a baissé de 40 FCFA (0,061 euros), celui du litre d’huile raffinée importée de 100 FCFA (0,15 euros). Prix également réduits pour le kilo de sucre cristallisé de 50 FCFA (0,016 euros) et pour une baguette de 15 FCFA (0,023 euros).
Ces baisses de prix, qui concernent également le ciment et les engrais, entreront en vigueur dans les prochains jours, a indiqué le secrétaire général du gouvernement Ahmadou Al Aminou Lô lors d’une conférence de presse, sans fixer de date précise.
Les dépenses alimentaires représentent « 50% » du panier des ménages (le budget des ménages) au Sénégal, a précisé M. Lô. Il a annoncé un renforcement des contrôles sur les commerçants pour faire respecter les nouveaux prix.
Le nouveau régime a, selon lui, « hérité d’une situation des finances publiques particulièrement tendue » avec le départ du président Macky Sall (2012-2024), qui ne s’est pas présenté après deux mandats.
La pauvreté touche au moins un Sénégalais sur trois, avec un chômage officiellement autour de 20%, des inégalités persistantes et une inflation élevée.
Vulnérable aux chocs extérieurs en raison de faiblesses structurelles, le Sénégal a été durement touché par la pandémie de Covid-19 et les retombées de la guerre en Ukraine.
Pour faire baisser les prix, le gouvernement renonce à la perception des « taxes et droits de douane » dus par les importateurs, a expliqué le ministre chargé du budget Cheikh Diba.
L’annonce de ces réductions intervient alors que le Sénégal vient d’entrer dans le cercle des pays producteurs de pétrole, avec l’annonce mardi par la société australienne Woodside Energy du début de l’extraction pétrolière sur le champ de Sangomar au large des côtes africaines.
