la saison démarre bien pour les raisins de table

la saison démarre bien pour les raisins de table
la saison démarre bien pour les raisins de table

“Il y aura du raisin.” C’est la bonne nouvelle annoncée par Christian Roux, président de l’AOP raisin de table du Vaucluse lors de la visite d’une exploitation de muscat à Mazan, Le pied marin, de René Reynard et de son fils, Laurent. Pour le moment, « il y a eu de la pluie, donc les vignes ne manquent pas d’eau et il n’y a pas de maladies » – les deux principaux étant le mildiou et l’oïdium.

Cela ne veut pas dire que les producteurs sont complètement calmes ; les aléas climatiques surviennent rapidement. « Il suffit de pluies abondantes ou contaminantes, de rosée intense par exemple pour que le mildiou se développe », explique Benjamin Pierron, du centre technique interprofessionnel des fruits et légumes de Carpentras. Du débourrement jusqu’à la récolte – de mi-mars à mi-octobre – la prudence est donc de mise.

Les producteurs se préparent face au changement climatique

René Reynard, producteur de raisins de table, a été l’un des premiers à innover, il y a près de 40 ans, face aux aléas de la nature. Il a installé des filets anti-grêle qui protègent de la grêle, du vent, de la chaleur et du gel. « J’ai un meilleur rendement, une meilleure qualité et moins de sucre dans mes raisinsexplique son fils, Laurent. Cela me permet de sécuriser la production. La qualité est en effet essentielle pour obtenir le Muscat du Ventoux AOP. Pour ce faire, les raisins doivent répondre à un cahier des charges strict : grains noirs, présence de pruine, grappes d’au moins 250 g. La famille Reynard a installé les filets sur 10 de leurs 35 hectares de vignes. Laurent n’en mettra pas plus, et pour une raison étonnante : “Je ne vais pas parler d’argent, mais j’ai peur des vols et des vandalismes sur mes vignes.” Pour se protéger des maladies, Laurent Reynard utilise également la technique de la perturbation sexuelle, qui perturbe l’activité sexuelle des ravageurs pour éviter qu’ils ne se propagent sur les vignes.

Les producteurs sont également accompagnés par des techniciens et des ingénieurs. Loïc Le Cunff, ingénieur à l’Institut français de la vigne, et Benjamin Pierron, recherchent et testent des cépages capables de s’adapter à des conditions climatiques de plus en plus complexes pour la vigne. L’année prochaine, une nouvelle variété devrait arriver chez les producteurs, dont le nom est pour l’instant gardé secret. « Ce n’est pas du Muscat de Hambourg mais un cépage français résistant aux maladies. Il ne s’agit pas de le remplacer mais de compléter la gamme”expliquent les deux techniciens.

« Nous maîtrisons le côté technique mais le vrai fléau, ce sont les distributeurs… »ajoute Laurent Reynard, qui prend parfois des marges de plusieurs euros sur le prix d’achat auprès du producteur.

 
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