« Pas question de réduire la voilure en termes d’humour »

« Pas question de réduire la voilure en termes d’humour »
« Pas question de réduire la voilure en termes d’humour »

Le directeur de France Inter a justifié dans « Quotidien » sur TMC le licenciement de Guillaume Meurice. Et tenté en interne d’apaiser les salariés de la chaîne… Sans vraiment convaincre.

Adèle Van Reeth dirige France Inter depuis 2022. Photo Patrice Normand/Leextra via opale.photo

Par Laurence Le Saux

Publié le 13 juin 2024 à 18h18

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jenter est la chaîne des comédiens et de la liberté d’expression. » Invité de Tous les jours sur TMC mercredi 12 juin, Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, s’est exprimée sur le licenciement de Guillaume Meurice, chroniqueur de Super dimanche soir, pour « déloyauté ». « Si j’avais pensé que cette décision [de la présidence de Radio France, ndlr] violé la liberté d’expression sur l’Inter, je ne serais pas resté”, assure-t-elle alors. Détaillant qu’était le comédien “pas viré pour une plaisanterie, mais pour son attitude suite à la plaisanterie”, rappelant qu’il avait “a reçu un avertissement pour ses propos”, et qu’Arcom avait « Radio France sanctionnée ». Le 28 avril, une fois les plaintes déposées contre lui classées sans suite, Guillaume Meurice a réitéré à l’antenne son éclat qualifiant le Premier ministre israélien de «Nazi sans prépuce». « Pour que le délit soit qualifié, il aurait fallu que Benjamin Netanyahu lui-même ait porté plainte », poursuit le patron de l’Inter, soulignant que le procureur a jugé les propos incriminés comme étant « susceptible d’alimenter la haine ».

Avant de vraiment s’énerver : “C’est fou que je doive me justifier, nous sommes en 2024, lorsqu’une femme dirige un média puissant, elle se retrouve constamment soupçonnée de prendre des décisions basées soit sur le pouvoir, soit sur les lobbies d’opinion, soit sur son compagnon…” Et de marteler que France Inter “ne dépend de personne”, et il n’est pas question de “réduire la voile en terme d’humour”. Lorsqu’elle fait l’éloge de la quarantaine d’humoristes qui se produisent chaque semaine sur la station, son intervieweur Yann Barthès taquine : “Cinq en bas!” “, en référence à ceux qui ont quitté l’Inter en soutien à Guillaume Meurice. “Il y en a beaucoup derrière la porte qui sont aussi brillants, ne vous inquiétez pas”, assure Adèle Van Reeth.

Le directeur de l’Inter avait réuni, le même jour, les employés de la gare. Peu auparavant, les producteurs et journalistes de la chaîne avaient exprimé dans un texte commun «leur consternation et leur désaccord» concernant le licenciement de Guillaume Meurice, considérant que “cette décision achève le démantèlement prévu depuis plus d’un an d’un programme qui pratique la satire politique”. Face à eux, Adèle Van Reeth « presque réservé les mêmes éléments de langage que dans Au quotidien, raconte un employé de la chaîne, y compris le prétexte de la misogynie. Ce qui est fou : Laurence Bloch [ancienne directrice d’Inter, ndlr] était loin de faire l’unanimité, et n’a jamais été accusée de pressions – et aux dernières nouvelles, c’est aussi une femme ! » Il évoque le sentiment d’un “Dialogue de sourds” : « Alors que ce moment était censé apporter du soulagement, il n’a fait qu’alimenter la colère. » “Il y a une forme de rupture entre une partie de la rédaction et des producteurs et la direction, estime Lionel Thompson, élu CGT au conseil d’administration de Radio France. Dans un contexte de menace de fusion et de privatisation, nous nous tirons une balle dans le pied avec ce licenciement. »

Dans sa chronique du jeudi 13 juin, Charline Vanhoenacker a déclaré « De plus en plus de Français étant donné [qu’elle] je viens de tripler [sa] consommation d’antidépresseurs. Ironique du licenciement de son ancien partenaire : « Je pensais à tort que sanctionner un comédien était une atteinte à la liberté d’expression alors que ce n’était pas du tout le cas. Guillaume est accusé de manque de loyauté envers l’entreprise ; […] c’est-à-dire que nous sommes payés pour être irrévérencieux mais sans franchir la ligne rouge de la déloyauté. Je pratiquerai une irrévérence loyale. » Guillaume Meurice, lui, s’était invité la veille au soir auprès de son ancien collègue Alex Vizorek, sur RTL, pour lui demander “l’asile humoristique”. En pleine chronique sur la réforme de l’assurance chômage, il est arrivé avec son CV, “À la recherche d’un nouvel emploi”. “Où est Julien Courbet, car j’ai besoin d’un bon avocat en droit du contentieux”, a lancé celui qui se définit comme un « comique de gauche » capable de faire aussi “blagues de droite” – De type “Hé les végétariens, vous êtes du tofu!” ». Avant l’arrivée dans le studio d’Aymeric Lompret, parti de l’Inter en soutien à son camarade du micro : “Je viens d’avoir une idée de génie, on pourrait faire un spectacle du dimanche ensemble…”

 
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