De nouveaux milieux de vie pour les étudiants autochtones

De nouveaux milieux de vie pour les étudiants autochtones
De nouveaux milieux de vie pour les étudiants autochtones

Deux résidences étudiantes uniques ont ouvert leurs portes cette année à Sept-Îles et Trois-Rivières respectivement, ouvrant la voie à des projets similaires ailleurs au Québec. La formule vise à faciliter l’accès au logement ainsi que la persévérance scolaire des Autochtones.

Quelques dizaines d’étudiants ont déjà emménagé. Certains sont seuls, d’autres sont accompagnés de leurs enfants, de leur conjoint ou même, parfois, de leur grand-mère. «Nous sommes dans la phase d’offrir un milieu de vie pour que les gens puissent s’approprier, occuper des espaces communautaires, des cuisines collectives, des espaces d’étude», témoigne Tanya Sirois, directrice générale du Regroupement des centres d’amitié nationaux. du Québec (RCAAQ).

Le milieu de vie Nutshimit, situé sur le campus du Cégep de Sept-Îles, compte 32 unités d’habitation de différentes tailles. À Trois-Rivières, le milieu de vie Waska Witcihitowin compte 42 logements. Les deux milieux, conçus après consultation des communautés, offrent l’accès à un Centre de la petite enfance. Ils disposent également d’espaces communs tels que des cuisines collectives, des espaces d’étude, des salles d’activité physique, des équipements dédiés aux activités culturelles ou des espaces extérieurs. Ils ont été construits par la Société immobilière RCAAQ, avec le soutien de divers partenaires financiers tels que les gouvernements du Québec et du Canada et la collaboration de plusieurs établissements d’enseignement.

En 2019, le gouvernement du Québec a confié aux centres d’amitié la mission de réaliser des projets pilotes de logements étudiants, explique Tanya Sirois. ” [On s’est demandé] quels étaient les obstacles qui faisaient qu’il y avait peu d’étudiants [autochtones] poursuivre des études postsecondaires dans la province. Le logement était déjà un obstacle majeur. »

« Toute la question du racisme et de la discrimination entre en jeu si vous avez un accent ou un nom de famille autochtone », soupire le leader d’origine innue à propos des difficultés accrues pour les étudiants autochtones de trouver un logement dans un contexte de crise du logement. Le projet à Sept-Îles a aussi soulevé des tensions chez les citoyens qui s’opposaient à l’implantation de la place dans leur quartier, illustre M.moi Sirois. Enfin, le projet a bénéficié d’un terrain fourni par le Cégep de Sept-Îles.

Mais le logement est loin d’être le seul obstacle à l’obtention d’un diplôme postsecondaire. « Imaginez une mère qui vit dans une communauté ; elle arrive en ville et elle n’a pas de service de garde, donnez M comme exemplemoi Sirois, qui explique que la plupart des étudiants autochtones qui souhaitent poursuivre leurs études sont des mères seules ou des mères seules avec deux ou trois enfants.

«On met un filet de sécurité sociale pour s’assurer qu’on arrive avant le décrochage scolaire», résume le leader innu sur la formule qui s’adapte aux besoins de chaque communauté.

Besoins de pleurs

À Sept-Îles, 26 logements sur 32 sont déjà occupés, calcule Laurent Odjick, directeur général de la Société immobilière du Regroupement des centres d’endamientis du Québec (SIRCAAQ). Selon cette dernière, les deux milieux de vie devraient être à capacité maximale dès le début de l’été, à la suite d’un processus de sélection.

« On a une centaine de personnes qui attendent à Sept-Îles, et une autre centaine à Trois-Rivières », estime-t-il. Les listes d’attente confirment qu’il y avait un réel besoin en milieu urbain. »

D’ailleurs, deux autres milieux du même type sont sur le point d’émerger sur le campus de l’Université Laval à Québec, ainsi qu’à Chibougamau. Les premières pelletées de terre sont également prévues pour cet automne, révèle Laurent Odjick. Il ajoute que le SIRCAAQ est en discussion avec d’autres villes qui aimeraient avoir leur propre milieu de vie, comme Montréal, Gatineau et Chicoutimi. Avec la pénurie de main d’œuvre et l’explosion des coûts de construction, la Société Immobilière tente de lever des fonds pour mener à bien sa mission, explique M. Odjick.

« Si on peut ouvrir la voie à d’autres projets, d’hébergement abordable pour les familles, ajoute Tanya Sirois, je trouve que ces projets sont des ambassadeurs de la lutte contre le racisme et la discrimination. Cela a un effet d’entraînement, les gens qui vont à l’école ! Lorsqu’on devient infirmier ou ingénieur, on contribue au développement de la ville, mais aussi du Québec. »

” [L’idée] il s’agit d’avoir des réponses systémiques et un spectre d’actions qui toucheront plusieurs facettes des enjeux que les peuples autochtones seront confrontés, ajoute avec conviction Tanya Sirois. C’est ainsi que nous pourrons briser les cycles de vulnérabilités qui persistent. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoir, relatif au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.

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