Côtes-d’Armor. L’extension de l’hôtel Ibis le long de la RN12 divise les élus de Guingamp

Côtes-d’Armor. L’extension de l’hôtel Ibis le long de la RN12 divise les élus de Guingamp
Côtes-d’Armor. L’extension de l’hôtel Ibis le long de la RN12 divise les élus de Guingamp

Par

Astrid Jurmand

Publié le

19 novembre 2024 à 12h20
; mis à jour le 19 novembre 2024 à 12h23

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Le quatrième point à l’ordre du jour du conseil municipal ce lundi 18, à savoir la cession de terrain sur la commune de Ploumagoar en vue de l’extension de l’hôtel Ibis par la ville de Guingamp (Côtes-d’Armor), a suscité appréhensions et donc un long débat.

« Une délibération spéculative »

Lorsque la troisième adjointe Marie-Agnès Pogam-Piriou, désignée comme rapporteur, lit le délibéré, des grimaces déforment certains visages. Le maire Philippe Le Goff demande alors si quelqu’un veut prendre la parole et les mains ne tardent pas à se lever.

« La délibération est imprécise et partielle », estime Roger Hervé. Selon l’édile minoritaire, elle ne repose sur « rien de concret. »

Son homologue, Gaël Roblin, issu de la minorité guingampoise en commun, soutient le propos : « Il n’existe aucune enquête du pôle économique pour attester de la nécessité de cette délibération. » Il a ensuite souligné l’absence d’informations autour de cela.

Sa forme est sommaire et incomplète, on ne nous dit rien de l’ampleur du projet dans son ensemble. Douze lignes, c’est affamé !

Gaël Roblin, issu de la minorité guingampaise en commun

L’opposition interroge alors le maire sur sa position antérieure concernant l’installation du fast-food Burger King. Roger Hervé considère ses deux positions comme paradoxales. Le maire explique qu’ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre : « Il y a une question fondamentale importante. Pour le Burger King, il s’agissait d’une maison d’habitation qui allait devenir un lieu de restauration, alors qu’ici, on parle de densification d’une activité déjà existante. »

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Gaël Roblin reste sur ses positions quant à la forme : « Je ne parle pas de parti pris idéologique, car on ne serait jamais d’accord et c’est ce qui fait la richesse de ce conseil, mais la délibération n’est pas cohérente. » Alors, en « main tendue », il propose de ne pas voter tout de suite.

Sa recommandation n’a pas été écoutée et la délibération a été votée avec seulement trois voix contre.

Répondre à l’attraction touristique

« Le permis de construire a été délivré par la commune de Ploumagoar et, déjà, les opposants avaient porté leur mécontentement devant les tribunaux. Mais ils ont fini par y renoncer, car leur opposition n’était pas suffisamment fondée pour remettre en cause le permis », souligne le maire qui s’appuie ensuite sur le cas d’une commune voisine.

Pontivy a augmenté son offre hôtelière et l’Office de tourisme du Morbihan a su quantifier les bénéfices. On observe l’augmentation concrète du tourisme, cela correspond à 500 000 euros supplémentaires circulant sur le territoire par an

Mayor Philippe Le Goff

Pour le maire, répondre à l’attrait touristique du territoire est une suite logique de sa politique. « Je rappelle qu’en 2023, le tourisme a connu une croissance de 4 % en Bretagne, mais beaucoup de gens ne s’arrêtent pas à Guingamp, car la capacité hôtelière est insuffisante », argumente-t-il.

Et s’il comprend que « chacun revendique ses droits », il craint de « passer à côté de quelque chose ». » D’autant que l’hôtel Ibis est situé entre la RN12 et le centre-ville, un emplacement clé, avec un fort trafic routier au quotidien.

«On a le droit de se remettre en question sans être soupçonné de vouloir détruire l’économie locale», s’agace Gaël Roblin.

Une saturation du marché hôtelier

Quand Philipe Le Goff est interrogé par l’opposition sur l’éthique d’un tel projet qui permettrait « à la chaîne Ibis, qui siège aux côtés du Cac 40, d’engloutir les hôteliers locaux qui ont misé sur le centre-ville de Guingamp », Marie-Agnès Pogam-Piriou intervient. «Quand on ouvre un nouveau restaurant, ceux qui en possèdent déjà un pourraient venir se rebeller parce qu’on leur vole des tables. Mais ce n’est pas le cas », rétorque-t-elle.

Le maire insiste alors sur la saturation évidente du marché hôtelier. Autre assistante à prendre la parole, Peggy Corbel : « Quand on est de garde et qu’on doit héberger quelqu’un, on appelle tous les hôtels de la ville et souvent, il n’y a pas de chambre libre. Cela m’est encore arrivé la semaine dernière”, assure-t-elle.

Philippe Le Goff réagit avec l’exemple de Rémy Guillou, le maire de Plouisy. Ces derniers avaient regretté de ne pas avoir réussi à trouver une place dans un hôtel pour une famille, suite à l’incendie de leur hôtel particulier. « Et c’était en dehors de la période scolaire, en milieu de semaine », insiste Philippe Le Goff.

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