« Les besoins sont encore très importants »

Face à la hausse des crimes violents et aux nombreux départs à la retraite à venir, différents corps policiers du Québec affirment avoir renforcé leur politique de recrutement afin d’éviter de se retrouver en sous-effectif.

« Il reste des questions importantes, notamment avec la montée de la violence. Je pense que surtout pour les petits corps policiers municipaux, il est de plus en plus difficile de recruter», explique le président de l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) et directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet.

Le directeur de la police de Laval et président de l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ), Pierre Brochet, affirme qu’il est d’autant plus difficile de trouver du personnel dans les régions éloignées.

Photo Pierre-Paul Poulin

L’ADPQ a dévoilé mardi sa plus récente capsule publicitaire qui vise à promouvoir la profession aux yeux du grand public, mais aussi de ceux qui seraient intéressés à l’exercer.

Même s’ils soulignent que cette vidéo vise davantage à faire prendre conscience qu’il y a un humain derrière chaque policier, les différents réalisateurs admettent qu’elle vise aussi à rendre le métier plus attractif.

Retraites

« Nous recrutons 365 jours par an. […] Dans les cinq prochaines années, on estime qu’il y aura entre 40 et 60 départs à la retraite à compenser. C’est un défi important à relever, alors nous faisons tout le travail nécessaire en amont pour être sûrs de combler ces postes», souligne le directeur du Service de police du Saguenay (SPS), Mathieu Perron.

Son homologue de Lévis, François Dubé, est du même avis. Les retraites sont aussi « un enjeu important » sur la rive-sud du Québec, puisqu’une trentaine des 180 policiers en service y seront admissibles dans les prochaines années.

« Nous sommes actuellement en équilibre : à chaque départ, nous en embauchons un nouveau. Pour le moment, nous avons suffisamment d’effectifs, mais, dans un monde idéal, nous aimerions avoir huit employés surnuméraires supplémentaires pour remplacer les absences. »

François Dubé affirme que les crimes violents qui ont eu lieu dans le cadre du conflit entre groupes du crime organisé ont accaparé une grande partie de son effectif au début de 2024.

Photo d’archive

De son côté, le directeur du district Est de la Sûreté du Québec, Éric Benoît, assure que son corps policier, qui embauche plus de 200 personnes chaque année, « dispose du personnel nécessaire pour faire face à la criminalité », même s’il « a toujours veut en avoir plus.

Du côté de la Ville de Québec, on estime que le recrutement de nouvelles troupes ne pose « pas de problème ». «Nous avons la chance d’avoir tout le personnel nécessaire pour assurer la sécurité de la population», affirme le directeur adjoint du SPVQ, André Turcotte.

Crime organisé et heures supplémentaires

Les directeurs des différentes forces de police présents lors du dévoilement de la capsule admettent que la vague de violence armée et le contexte de guerre entre les différents groupes criminels qui sévit dans l’est de la province ont accaparé de nombreuses heures de leur personnel.

«On a observé une surchauffe, entre autres chez le personnel d’enquête, car ce sont des dossiers complexes à travailler», confie François Dubé. Nous avons mobilisé une unité spéciale pour travailler uniquement sur ces cas, ce qui crée une surcharge pour ceux qui travaillent sur d’autres crimes. »


Photo Agence QMI, René Leclerc

Au Saguenay, la montée de la violence armée au cours des mois d’avril et de mai a nécessité plusieurs heures supplémentaires de la part des policiers, tant des patrouilleurs que des enquêteurs.


Recrutement de policiers : « Les besoins sont toujours très importants »

Cette voiture a été criblée de balles puis abandonnée au centre-ville de Chicoutimi en avril dernier.

Agence photo QMI Roger Gagnon

« Il y a eu beaucoup de travail de collaboration avec la Sûreté du Québec pour mener à ces nombreuses arrestations. Nous ferons le point sur tout cela dans les semaines à venir », précise le directeur du SPS.

 
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