Le comité Proulx-Rousseau, un geste fort pour améliorer le statut du Québec

Le comité Proulx-Rousseau, un geste fort pour améliorer le statut du Québec
Le comité Proulx-Rousseau, un geste fort pour améliorer le statut du Québec

“D’accord, un autre comité!”

Plusieurs Québécois ont ainsi réagi après l’annonce de la création par François Legault, vendredi, du « Comité consultatif sur les questions constitutionnelles du Québec au sein de la fédération canadienne », coprésidé par Sébastien Proulx et Guillaume Rousseau.

Avant d’aborder les brevets constitutionnels, résolvons les « vrais problèmes », maudissait un lecteur dans un commentaire en bas d’un article.

Allergie

Comme si s’intéresser à la loi fondamentale visant à améliorer le statut politique du Québec était un sujet accessoire.

Une allergie irrationnelle aux questions liées à notre système politique s’est développée pendant la période des bouleversements de Meech (1987-1990), de Charlottetown (1992) et du référendum de 1995. C’est une mauvaise conseillère.

À cause de cela, nous ne voyons plus que nos problèmes actuels en matière de santé, de logement, d’éducation et d’immigration découlent en grande partie de notre statut constitutionnel problématique.

Les souverainistes divisés

Les deux partis souverainistes ont réservé un accueil froid au comité Proulx-Rousseau. Gabriel Nadeau-Dubois estime qu’il est impossible de réaménager le cadre constitutionnel : « C’est précisément dans ce cadre-là que le premier ministre est coincé depuis son élection. »

Les souverainistes ne peuvent ignorer les sondages. Leur idée ne grandit guère, entre autres à cause de l’allergie – voire du tabou – évoquée plus haut.

De plus, personne au QS ou au PQ (sauf peut-être le Oui Québec, mais ce n’est pas un mouvement de masse) n’admet une évidence : sans front unique, l’indépendance restera un rêve. Cependant, les Qsists éprouvent envers le PQ, et vice versa, une haine aussi déraisonnable que durable. (Paradoxe : la seule chance pour QS d’être un jour un véritable « parti de gouvernement » serait d’accepter de former une alliance avec le PQ.)

  • Écoutez la rencontre politique entre Antoine Robitaille et Benoît Dutrizac via QUB :
Troisième voie

Reste donc la troisième voie caquiste. Troisièmement parce que le Parti libéral du Québec, désormais une branche du PLC, prône « l’unitarisme ». «Son appartenance au Canada est devenue inconditionnelle», soulignait feu Benoît Pelletier, le 28 février 2023, à mon micro QUB. Lui, ancien ministre de Jean Charest, a affirmé sans détour qu’au sein de ce PLQ, « il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas ce qu’est le fédéralisme ».

Avec le comité Proulx-Rousseau, on a l’impression que François Legault veut enfin revenir – afin de l’enrichir puisqu’il semble en panne – à l’intuition fondamentale à la fondation de la CAQ.

Puisqu’il n’y aura ni « grand soir » de la souveraineté ni « grande réconciliation » du fédéralisme renouvelé dans l’honneur et l’enthousiasme, le Québec doit se concocter un statut, à partir du demi-État accordé en 1867, unilatéralement s’il le faut.

Nous aurions aimé un exercice véritablement public. Une grande commission, dans la tradition de celle de Tremblay (1956), lancée par Duplessis pour lutter contre la « politique centralisatrice d’après-guerre du gouvernement fédéral » ; ou encore celui de Bélanger-Campeau (1991), de Robert Bourassa.

Mais avec les membres qui le composent (Martine Tremblay, Amélie Binette, Luc Godbout, Catherine Mathieu), ce comité promet. Et proposera sans doute des avenues qui contribueront à véritablement améliorer l’autonomie du Québec.

 
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