Applications mobiles légèrement délaissées par les restaurateurs

Applications mobiles légèrement délaissées par les restaurateurs
Applications mobiles légèrement délaissées par les restaurateurs

L’habitude de commander en ligne ne s’est pas perdue avec le retrait progressif des mesures sanitaires. Elle se manifeste toutefois à plus faible dose, précise Dominique Tremblay, directrice des affaires publiques à l’Association Restauration Québec (ARQ).

Selon les dernières données de Statistique Canada, 16 % des ventes totales des restaurants provenaient d’une transaction numérique en 2020, alors que cela ne représentait que 9,8 % en 2022.

Malgré le ralentissement des ventes en ligne, l’intérêt des restaurateurs à offrir cette possibilité aux clients demeure.

Plus de la moitié des restaurants du pays (51,4 %) ont déclaré avoir réalisé des ventes en ligne en 2022. En 2018, cela ne représentait que 22,9 % des établissements au Canada.

Un chiffre qui n’a cessé de grimper depuis.

Dans la foulée de la pandémie, certains restaurateurs ont opté pour « la première option disponible », qui inclut le service de livraison dans l’application, note le porte-parole de l’ARQ.

>>>>>>

Pour continuer à fonctionner, les restaurateurs ont opté pour une solution clé en main pendant la pandémie, a observé Dominique Tremblay de l’ARQ. (Archives Le Nouvelliste)

Les chiffres de Statistique Canada révèlent que cette décision a été remise en question en faveur du recours à une plateforme tierce et du traitement des commandes par le restaurant lui-même.

Si 67,4 % des restaurateurs utilisaient une application mobile comme DoorDash, SkipTheDishes ou UberEats en 2020, ce pourcentage a chuté de 15 % deux ans plus tard pour atteindre 52,4 %.

Pour quoi?

Les frais facturés par les applications mobiles en sont une grande partie, explique Mme Tremblay.

« Les frais de demande de livraison restent assez élevés. Cela peut aller jusqu’à 30 % pour le restaurateur. Cela représente une grande partie de ses bénéfices.

« Au lieu d’opter pour le tout compris – commande en ligne et livraison par des tiers – ils vont se tourner vers d’autres méthodes différentes, peut-être moins coûteuses et offrant plus de contrôle. »

— Dominique Tremblay, directrice des affaires publiques de l’Association Restauration Québec

C’est sans compter les enseignes qui mettront de côté la livraison, puisque le service n’était pas rentable dans sa formule actuelle, observe-t-elle.

De l’autre côté du comptoir, les consommateurs doivent voir les frais de gestion et de livraison s’ajouter à leur facture lorsqu’ils naviguent sur les applications mobiles.

Un complément auquel les clients sont de plus en plus habitués, précise-t-elle.

« Les gens qui consomment sur ces applications auxquelles les jeunes sont très habitués et veulent des choses instantanées. […] Je ne pense pas que ces coûts soient un frein à la commande. Cela dépend de notre conscience économique et de nos économies personnelles.

Or, il n’est pas rare d’entendre sur le terrain que les consommateurs privilégieront l’expérience en restaurant ou viendront récupérer leur commande pour éviter les frais de livraison, ajoute celle qui représente plus de 5 300 restaurateurs.

Un écosystème pour voir plus grand

Même si les restaurants de Saint-Hubert ont développé leur propre système de commande en ligne il y a plus de dix ans, ils ne tournent pas le dos aux applications mobiles.

Plusieurs franchisés de l’enseigne ont opté pour des partenariats avec « les UberEats de ce monde », précise Josée Vaillancourt, directrice des communications, au bout du fil.

« Cela nous amène une clientèle un peu différente. Les jeunes, par exemple, seront plus susceptibles de commander auprès de ces services. Ne connaissant pas Saint-Hubert, les touristes n’iraient pas sur notre site», explique celle qui voit les bénéfices d’une telle vitrine.

La même histoire est entendue par David Trudeau-Fournier, copropriétaire d’Ogari San.

En plus d’être présent sur plusieurs applications mobiles proposant la livraison à domicile, le comptoir-restaurant spécialisé dans les bols chirashi utilise UEAT, une plateforme utilisée uniquement pour la prise de commandes.

>>>>>>

Alexandra Joly et David Trudeau-Fournier, copropriétaires des comptoirs Ogari San situés dans le quartier Saint-Roch et à Sainte-Foy. (Patrice Laroche/Le Soleil)

Plus de 25 % de ses ventes proviennent de commandes en ligne, reconnaît l’entrepreneur.

En plus de lui permettre d’avoir une plus grande portée, sa présence sur les applications mobiles lui assure une visibilité auprès d’une clientèle plus diversifiée.

Les consommateurs s’y rendent pour « faire leurs courses » et choisir ce qu’ils souhaitent manger dans les prochaines heures.

“UberEats est devenu un deuxième centre commercial.”

— David Trudeau-Fournier, copropriétaire d’Ogari San

Pour les frais de 30 % exigés par la plateforme, M. Trudeau-Fournier dit avoir décidé de gonfler ses prix de 20 %.

Une option qui ne vaut pas toujours le coup à leurs yeux en fonction de son volume de ventes, mais qui fait forcément partie du paysage désormais.

Vous avez des questions ou des suggestions pour la rubrique Consommation de Soleil? Écrivez-nous maintenant à [email protected].

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ses tubes raviront le public ! – .
NEXT « De grandes histoires pour de petites oreilles » – Le Petit Journal – .