C’est un insecticide pour le moins original. En Haute-Corse, dans la micro-région Balagne, sept vignobles AOP Calvi ont décidé de favoriser l’installation de nouveaux locataires dans le cadre d’une étude pilote : les chauves-souris ! Ces dernières années, le changement climatique a en effet entraîné l’apparition de nouveaux insectes nuisibles.
« En AOP, nous pratiquons tous l’agriculture biologique », souligne Pierre Acquaviva du domaine Alzipratu, l’un des professionnels participant à l’expérimentation. Cela restreint donc fortement nos possibilités d’action. » Démarrée en janvier 2024, l’étude vise à déterminer dans quelle mesure les chauves-souris se nourrissent précisément de ces ravageurs qui détruisent les vignes.
Pour attirer les chauves-souris, deux possibilités : faire en sorte qu’elles élire domicile dans les vignes ou les inciter à s’y arrêter lors de leurs nuits de chasse. “Il suffit de réaménager d’anciens bâtiments agricoles pour que les chauves-souris puissent y habiter”, explique Grégory Beneux du Groupe Chiroptères Corse (GCC), qui soutient les vignerons. On peut également planter des haies pour créer des couloirs qui amélioreront leurs conditions de chasse. L’objectif final est de réintroduire la biodiversité dans les zones agricoles. »
Si l’expérimentation est en cours dans les exploitations viticoles, le CCG réfléchit déjà à la suite. Dès l’année prochaine, le même programme pourrait être appliqué aux champs de clémentines. Reste à savoir si les chauves-souris apprécieront le menu.
