Sa tête était mise à prix. Lors de l’attaque du Château des Souches, Pauline Cornioley, alias Pearl Witherington, n’a eu que le temps de se réfugier dans un champ de blé mûr, emportant avec elle la caisse contenant le trésor du maquis qu’elle dirigeait.
Sa vie est un roman. Une existence hors du commun de résistant et d’agent secret. Le 23 septembre 1943, c’est en tant que membre du SOE (Special Operations Executive) qu’elle avait rejoint quelques mois plus tôt que Pauline est parachutée dans l’obscurité à Tendu.
Sur le sol français, elle fut d’abord coursière dans le quart sud-est de la France, transmettant des messages appris par cœur. Elle travaille ensuite à la construction d’un réseau s’étendant de la vallée du Cher à Clermont-Ferrand, Toulouse, Tarbes, en passant par Châteauroux et Poitiers.
Après l’attaque des Souches, Pauline se réfugie chez les Trochet à Maray, aux confins du Loir-et-Cher, de l’Indre et du Cher. Elle y organise le maquis qui se développe rapidement.
Avec des opérateurs radio, elle a amené 150 tonnes d’armes et d’explosifs pour équiper le maquis, parachutées lors de 60 vols. Elle retourne à Londres après la libération en septembre 1944.
A l’automne de sa vie, celle qui rejoindra bientôt la maison de retraite de Châteauvieux dans le Loir-et-Cher en compagnie de son mari Henri Cornioley, lance une souscription qui aboutit à la construction du Mémorial de Valençay, dédié aux 140 des agents de la section française du SOE sont morts en opération. Le monument a été inauguré en 1991 en présence de la reine mère Elisabeth.
Pearl-Pauline est décédée à l’hôpital de Blois en 2008 à l’âge de 93 ans. Ses cendres, ainsi que celles de son mari, reposent au pied de la stèle érigée aux Souches.
