Le rachat du Biarritz Olympique continue de diviser

Le rachat du Biarritz Olympique continue de diviser
Le rachat du Biarritz Olympique continue de diviser

2024 À. 25 – 07h10

Dans le cadre du rachat du club de rugby, la création d’un Trust a été au cœur des débats du conseil municipal du 24 juin à Biarritz. Une séance tendue au cours de laquelle plusieurs élus ont quitté la salle.

L’ancien joueur du Biarritz Olympique Shaun Hagerty fait partie des repreneurs du club de rugby. (© Patxi BELTZAIZ)

Une nouvelle fois, le rachat du Biarritz Olympique Pays Basque (BOPB) fait sensation. Après de multiples rebondissements, la municipalité a participé in extremis au sauvetage financier du club de rugby centenaire, notamment en aidant les nouveaux repreneurs dans la recherche de partenaires. Le choix s’est porté sur un duo formé par Pierre-Édouard Sterin et Pierre Fraidenraich. Le premier est un entrepreneur milliardaire, 104e fortune française selon le classement du magazine Challenges, adhérant aux idées d’extrême droite à la tête de la SASU Otium Impact France. Le second est un ancien journaliste et patron de presse.

« Leur engagement s’est traduit lors de l’audience avec l’Autorité de régulation du rugby (A2R) mercredi 5 juin dernier à travers le véhicule juridique qu’est le trust », s’est réjoui Maider Arostéguy lors du conseil municipal du 24 juin. Ce BOPB Trust regroupant la SAS BO.tiful , SASU Otium Impact France et ayant comme fiduciaire la société Poulmaire Gestion Fiduciaire a été accueillie favorablement par l’organisme de régulation qui attendait des gages. A travers ce contrat, Otium Capital a apporté trois millions d’euros de garantie, dont un million immédiatement pour couvrir les frais de fin de saison.

Parallèlement, à la demande du club, la Ville a accepté de transférer le bail administratif emphytéotique (BEA) dans la fiducie pour solidifier le projet de reprise. Elle a également réintégré la Villa Rose qui faisait initialement partie du BEA signé en 2003 mais qui avait été supprimée il y a deux ans en raison du non-respect de l’engagement pris par le BOPB de l’entretenir et a décidé d’une convention d’objectifs pluriannuelle. et signifie un montant maximum de 500 000 euros sur les trois prochaines saisons.

Baroque montage

Le recours à cet instrument judiciaire et financier a suscité des interrogations auprès de l’opposition. « Le montage choisi est plutôt baroque et laisse beaucoup de questions sans réponse », déplore Patrick Destizon. Au-delà des partenaires choisis et de la multiplication des changements de projets, les huit élus qui n’appartiennent pas à la majorité regrettent d’avoir été mis devant le fait accompli sans la mise en place d’une commission en présence d’avocats pour comprendre ce montage juridique compliqué. “Je vais répéter une de vos déclarations, Madame la Maire, le Trust n’y pompe rien”, a résumé Sébastien Carrère.

« Il y a des moments dans un mandat où le bras ne doit pas faiblir. Certaines décisions sont agréables, d’autres désagréables et d’autres urgentes […] L’objectif était de permettre à ces repreneurs inexpérimentés, mais pleins d’enthousiasme et d’enthousiasme, de pouvoir mener à bien ce projet qui se déroule sur trois, cinq et huit ans. Ils n’auront pas l’obsession dans un an de monter en Top 14, même si c’est le rêve de tout le monde, tant que les fondations du club ne seront pas solidifiées. Nous vous demandons de nous confier cette décision que j’ai dû prendre en urgence mais dans un cadre légal”, a expliqué le maire de Biarritz.

Concernant son engagement à lancer sous maîtrise d’ouvrage publique la création d’un centre de formation pour le rugby amateur ainsi que d’un centre de performance pour le sport de haut niveau, Maider Arosteguy a assuré que les travaux seraient initiés d’ici la fin de son mandat dans deux ans. Leur localisation reste à déterminer mais serait « probablement sur le plateau d’Aguilera ». Se sentant mal informés et inquiets du transfert du BEA vers une structure qui n’est pas le SAS BOPB, tous les élus d’opposition se sont abstenus lors de ce vote.

Chaises musicales

Un vote qui s’est déroulé dans une ambiance très tendue. Lors de son discours, Corine Martineau a fait référence à une déclaration de George-Philip Chartier : « Politiquement, la fermeture du BOPB affectera l’un de nous sans émouvoir l’autre. » Retranscrits dans un article du journal Sud-Ouest paru en 2020, ces propos attribués à la compagne du premier édile auraient été tenus lors d’une discussion privée avec Jean-Baptiste Aldigé. A cette évocation, suivie par quatre élus, Maider Arosteguy a quitté le conseil municipal, refusant d’écouter l’élu de la liste Biarritz Nouvelle Vague.

“On vient de vivre un moment catastrophique pour la démocratie en France, on entend tous les jours des gens qui n’ont plus confiance dans les politiques, que nous sommes des marionnettes et vous quittez la salle pour ne pas écouter ?”, s’offusque Lysiann Brao. C’est une honte démocratique. Nous ne quittons pas un hémicycle. »

Quelques minutes plus tard, la députée d’opposition Nathalie Motsch aura connaissance de propos insultants envers Corine Martineau qui auraient été tenus aussitôt par George-Philip Chartier sur les réseaux sociaux. Il aurait notamment déclaré « Madame Martineau, quel honneur si cela ne venait pas d’une personne dont l’indigence intellectuelle va de pair avec le populisme le plus étroit ». Une situation qui a conduit les deux élus à quitter définitivement la séance.

 
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