C’est dans un contexte compliqué pour les finances des collectivités locales que les élus du Conseil départemental des Landes se sont réunis vendredi 8 novembre 2024 pour la deuxième décision modifiant le budget 2024. Parmi les nombreuses décisions prises, une se démarque par son degré d’importance : le Département a voté l’ajout de 2 millions d’euros au plan de soutien déjà adopté de 6,4 millions d’euros pour les 62 Ephads landais, tous publics. Soit 8,4 M€ au total, contre 7,55 € déjà en 2023.
Si le Département a décidé de mettre la main à la poche, c’est parce que ces établissements sont généralement en grande difficulté, et dans les Landes, “nous ne sommes pas épargnés”, a souligné Paul Carrère, vice-président du Conseil départemental. Sur 62 établissements, “une dizaine sont en grande difficulté, une trentaine sont plutôt en difficulté et une vingtaine sont dans une situation encore supportable”, a précisé Paul Carrère.
Des dépenses qui ont augmenté de 33%
Cette aide supplémentaire de 2 millions d’euros s’ajoute donc aux 6,4 millions d’euros répartis comme suit : 2 millions au titre du plan Bien Vieillir ; 3 millions pour le fonds de soutien ; 1,35 M€ pour la réévaluation du point GIR, soit le niveau de perte d’autonomie d’une personne. Ce point GIR est important puisqu’il permet de déterminer l’éligibilité d’un résident à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) versée par le Département.
Après Paul Carrère, Dominique Coutière, vice-présidente du Conseil départemental et également présidente de la Communauté de communes Cœur Haute Lande, a tenu à rappeler quelques chiffres sur le sujet. Celles-ci élargissent le débat, permettent de comprendre un peu plus les difficultés auxquelles sont confrontées les Ehpad landaises et présentent également les défis à venir.
« Entre 2019 et 2023, les coûts de l’ensemble des Ehpad landais ont augmenté de 33 %. Le prix journalier dans les Landes a augmenté de 12%. Cela ne peut pas continuer ainsi. Le plan étant en préparation au niveau de l’État, nous ne pourrons pas continuer indéfiniment à allouer de tels montants. Ils devront nécessairement être répercutés dans le prix journalier. »
Dominique Coutière s’appuie sur un autre indicateur : le GMP, qui permet de classer les Ehpad selon le niveau de dépendance moyen de l’ensemble de ses résidents. Un GMP élevé reflète donc un besoin accru d’assistance spécifique. Dans les Landes, sur la même période de 2019 à 2023, « le GMP est passé de 709 à 730 ».
Des prix différenciés ?
Au vu de la situation, il est urgent de trouver des fonds pour continuer à financer les Ehpad et ainsi participer aux actions en faveur des personnes âgées. Parmi les idées avancées lors de cette séance, celle de tarifs différenciés en fonction des revenus des résidents.
A ce sujet, Jean-Marc Lespade, conseiller départemental et ancien maire de Tarnos, a tenu à marquer son accord : « Nous sommes dans un département attractif. Nous accueillons un certain nombre de couples de retraités. Nous ne trouvons pas nécessairement inapproprié que certaines personnes paient un peu plus en fonction de leurs capacités financières. »
Mardi 19 novembre, conseillers départementaux et directeurs d’établissement se sont réunis pour, une nouvelle fois, aborder ce problème brûlant.
(1) Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Les autres fichiers
Plusieurs autres dossiers ont été traités lors de cette deuxième décision modifiant le budget 2024.
Protection de l’enfance. Le département des Landes aura consacré cette année, “près de 63 millions d’euros à la protection des jeunes landais et au soutien des familles en difficulté”, a indiqué Agathe Bourretère, conseillère départementale. « Derrière les montants que nous votons, nous ne identifions pas toujours les réalités. Pour s’occuper d’un enfant, il faut deux personnes équivalent temps plein et nous accueillons de plus en plus d’enfants placés”, a souligné Xavier Fortinon, président du Conseil départemental.
Chantiers de construction de routes. Cette rubrique a été présentée par l’élu Olivier Martinez. Ce dernier a notamment rappelé les opérations qui ont été finalisées pour l’exercice budgétaire 2024. Parmi eux : le Vieux-Pont de Dax financé à hauteur de plus de 1,7 M€, la démolition et la reconstruction du pont de la Sorde -l’Abbaye pour un montant d’un peu plus de 6,4 M€.
Subventions 2024 au SDIS. Le Département a voté une enveloppe de 302 886 euros pour les investissements du Service Départemental d’Incendie et de Secours. Pour le moment, 21 communes ont également contribué pour un total de 147 191 euros.