Claude Paquin, qui a été acquitté mercredi, 41 ans après avoir été reconnu coupable de deux meurtres qu’il n’a pas commis, prendra le temps de savourer sa victoire avant de décider s’il demandera réparation devant les tribunaux fédéraux.
Au spectacle Tout le monde en parleDimanche, M. Paquin a indiqué qu’il entendait principalement retrouver une vie plus normale
avant d’envisager d’engager de nouvelles poursuites judiciaires.
Son avocat, M.e Julie Harinen a toutefois assuré que le déclenchement de telles démarches ferait partie de des discussions qui[ils auront] dans les prochains jours
.
Lorsque le verdict est tombé en 1983, Claude Paquin a été condamné à la prison à vie. Depuis, il vit dans des conditions très dures qui lui ont été imposées lors de sa libération conditionnelle en 2001, acceptée par un jury en 1999.
Claude Paquin, qui a passé 18 ans en prison, a toujours clamé son innocence.
Photo: Radio-Canada / Amélie Desmarais
M. Paquin avait l’impression d’avoir une laisse autour du cou
pendant la libération conditionnelle, dit-il. Il reconnaît avoir envisagé le suicide à plusieurs reprises pendant qu’il purgeait sa peine.
Je sentais que la haine et la frustration m’envahissaient. J’ai décidé de me battre.
Après son acquittement mercredi, M. Paquin a remercié le juge d’avoir sortir de l’enfer
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Au cours des quatre dernières décennies, Claude Paquin a toujours clamé son innocence. Finalement, en 2024, avec l’aide des avocats du Projet Innocence Québec, le ministre de la Justice Arif Virani ordonne un nouveau procès. Ce dernier affirmait à l’époque avoir des motifs raisonnables de croire qu’il s’agissait d’une erreur judiciaire.
Dans le cadre d’une demande de contrôle judiciaire, les avocats du Projet Innocence Québec ont réussi à démontrer que l’indicateur dont le témoignage a mené à la condamnation de M. Paquin s’était parjuré à plusieurs reprises et qu’il avait conspiré avec des policiers pour témoigner en échange. pour certains avantages.
Ronald Bourgouin et Sylvie Revah, amis de M. Paquin, ont été assassinés dans les Laurentides en 1978. Cinq ans plus tard, en 1983, M. Paquin a été reconnu coupable d’avoir commandité leurs meurtres. L’accusation s’appuyait alors principalement sur le témoignage de l’informateur Bernard Provençal.