Les travailleuses du sexe de Montréal parlent de leur réalité du Grand Prix

Les travailleuses du sexe de Montréal parlent de leur réalité du Grand Prix
Les travailleuses du sexe de Montréal parlent de leur réalité du Grand Prix

Les travailleuses du sexe de Montréal ont accepté de se confier 24 heures sur leur réalité lors du Grand Prix qui, du fait de la forte concurrence entre escortes et de l’inflation, serait un week-end « moins rémunérateur ».

Laurie est travailleuse du sexe depuis cinq ans dans la métropole. Lors du Grand Prix, elle a constaté que la demande des clients n’était pas là.

« Je ne dirais pas que c’est un week-end absolument mort, mais c’est comparable à un mois de janvier », dit-elle.

Laurie a décidé de nous parler ouvertement pour changer l’image de cette profession dont elle est fière, même si l’achat de services sexuels est illégal au Canada depuis 2014.

Selon elle, un mythe entoure le Grand Prix, ce qui explique pourquoi les travailleuses du sexe de partout au Canada viennent à Montréal en pensant gagner de l’argent.

Concurrence et inflation

Cependant, selon Laurie, il y a trop d’offres et pas assez de clients en ville. La demande diminuerait également en raison de l’inflation. Les clients essaient de négocier plus souvent qu’avant. «Au moins un client sur trois négocie», dit-elle.

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Photo Axel Tardieu / 24 heures

Mélodie, travailleuse du sexe indépendante depuis deux ans.

Comme d’autres escortes interrogées par 24 heuresLaurie estime que la couverture médiatique du travail du sexe pendant le Grand Prix donne l’impression que c’est un week-end payé.

Toujours pas de clients

Mélodie, travailleuse du sexe indépendante depuis deux ans, n’avait toujours pas de réservation [jeudi] en préparation du week-end. Selon le Montréalais, c’est le signe d’un environnement en transformation.

« Avec la crise économique, on ne gagne plus d’argent dans ce métier, explique Mélodie. Trois autres escortes indépendantes ont partagé le même constat à 24 heures.

Laura, qui travaille dans le métier depuis huit ans, affirme que certaines escortes éviteront même cette période. « On retrouve tout ce qu’il y a de plus cliché : beaucoup de faire la fêteconsommation, des situations qui font qu’on n’aime pas ce métier dans cette période”, explique-t-elle.

Jeunes femmes régionales

En région, les organismes aidant les jeunes femmes à sortir de l’industrie du sexe ressentent chaque année l’attrait du Grand Prix.

«On constate vraiment une augmentation du recrutement de jeunes mineurs avant le Grand Prix», explique Kelly Laramée, travailleuse psychosociale au CALACS Agression Estrie.

« Parfois, certaines filles que nous avons dans nos services quittent la région pour aller à Montréal durant cette fin de semaine parce qu’on constate une augmentation de la demande pour les jeunes filles.

Selon l’organisation Stella, qui milite pour l’amélioration des conditions des travailleuses du sexe, la répression policière a été « extrêmement violente » lors du Grand Prix.

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Photo Axel Tardieu / 24 heures

Sandra Wesley, directrice exécutive de l’organisation Stella.

« La majorité des travailleuses du sexe de la ville reçoivent la visite de la police ce week-end. Cela peut être très violent sur le plan physique, sur le plan psychologique», explique la directrice générale de l’organisme, Sandra Wesley.

Les campagnes de sensibilisation et la présence policière sont plus importantes lors du Grand Prix, notamment pour lutter contre l’exploitation sexuelle.

Le week-end prochain, comme le reste de l’année, la population est même invitée par la police à la vigilance, notamment aux abords des hôtels du centre-ville.

 
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