En Seine-Maritime, des drones pour livrer des défibrillateurs et vous sauver la vie

En Seine-Maritime, des drones pour livrer des défibrillateurs et vous sauver la vie
En Seine-Maritime, des drones pour livrer des défibrillateurs et vous sauver la vie

Par

Antoine Trefcon

Publié le

5 juin 2024 à 19h09

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Et si les drones pouvaient vous sauver la vie ? C’est en tout cas l’idée du SAMU de Rouen qui a initié un projet delivraison d’un défibrillateur par drone en association avec leEntreprise normande Délivrone qui teste ce procédé depuis un mois et demi, une fois par semaine, à Forges-les-Eaux (Seine-Maritime). C’est ici première fois qu’une telle innovation est testée à l’échelle nationale. Mardi 4 juin, les Forgions étaient invités à assister à une démonstration en avant-première de ce prototype.

Des drones livrent des défibrillateurs à Forges-les-Eaux

La démocratisation de ce processus serait Une révolution dans le monde médical ; surtout quand on sait queen France, 40 000 personnes souffrent d’un arrêt cardiaque chaque année selon les chiffres de la Fédération française de cardiologie.

Si vous ne faites pas d’arrêt cardiaque devant les pompiers, il y a de fortes chances que vous mourriez. Nous voulons changer ça.

Cédric Damm, directeur médical du SAMU de Rouen

Les arrêts cardiaques sont souvent mortels

Dans 92 % des cas, les arrêts cardiaques sont mortels sans traitement immédiat, entraînant un taux de survie d’environ 7 %. Un pourcentage qui est « 4 à 5 fois plus élevé dans les pays où les lieux publics sont équipés de défibrillateurs externes automatisés (DEA) et où la population est formée aux gestes qui sauvent », comme c’est le cas en France, approfondit la Fédération française de cardiologie. . Et plus le traitement est rapide, plus les chances de survie sont grandes.
Comme le rappelle la Fédération française de cardiologie, il faut agir dans les 5 à 10 minutes après l’arrêt du cœur, qui n’alimente plus le cerveau en oxygène puisque le sang ne circule plus. « Au-delà de 5 minutes, si rien n’est fait, les lésions cérébrales commencent à être irréversibles, puis la situation s’aggrave ensuite jusqu’au décès », explique la Fédération française de cardiologie.

En France, « le temps moyen d’intervention en cas d’urgence est d’environ 15 minutes », rappelle Cédric Damm ajoutant que « chaque minute perdue sans défibrillation réduit les chances de survie de 10 %. Si on fait le calcul, au bout de 10 minutes, la victime a peu de chances d’être réanimée.

Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, le premier réflexe à avoir est d’appeler le 15.

Cédric Damm

Avec le développement du projet « AIRDEF »l’objectif est de gagner « de précieuses minutes en utilisant tous les outils à notre disposition pour augmenter les chances de survie des victimes », poursuit-il.

Action « en moins de 10 minutes » grâce aux drones

Le principe du dispositif est simple, lorsque le SAMU est sollicité pour un arrêt cardiaque, l’appel est géolocalisé, si la victime se trouve dans une zone couverte par des drones, le SAMU transmet l’ordre à Délivrone d’envoyer un défibrillateur sur les lieux de l’incident. Avec un portée de 8 km couvrant un Zone de 200 km2les drones permettent d’agir « en moins de 10 minutes » puisqu’il peut atteindre un vitesse de 75km/hils livrent le défibrillateur « dans 3 à 4 minutes »précise Pierre Lebel, co-fondateur de Délivrone.

LE vertiportoù le drone est stationné avant d’être envoyé « en mission », étant basé au station de traitement des eaux usées de Forges-les-Eaux, permet aux machines de couvrir une zone allant de Saumont-la-Poterie à Roncherolles-en-Bray en passant par La Ferté-Saint-Samson, le Rouvray-Catillon, Mauquenchy, Serqueux, Beaubec-la-Rosière, Thil-Riberpré, Longmesnil, Pommereux et La Bellière.

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Une fois déclenché, le drone achemine le défibrillateur sur les lieux de l’incident en 4 à 5 minutes. ©AT / Eclaireur-Dépêche

Pour l’initiateur du projet, Cédric Damm, « l’intérêt c’est que le défibrillateur arrive dans votre jardin », où il n’y a pas forcément de DAE ; me souvenir de ça « la majorité des contrôles ont lieu à domicile ».

Défibriller dans les 10 minutes suivant un arrêt cardiaque multiplie par 6 les chances de survie.

Cédric Damm

Des hamburgers aux défibrillateurs

S’il s’agit d’une première en France, la société Everdrone intervient déjà sur de véritables arrêts cardiaques en Suède. Dans 2017la livraison des défibrillateurs par drone a été déjà testé dans le pays. C’est cet exemple qui a donné l’idée à Cédric Damm de porter en France ce procédé « qui ne remplace pas les services d’urgence mais complète leur intervention ».

Alors, lorsqu’il a vu qu’en 2021, l’entreprise rouennaise Délivrone testait la livraison d’un menu hamburger-frites avec un drone, il a saisi son téléphone pour demander aux cofondateurs de l’entreprise « s’ils ne préféreraient pas sauver des vies ».

Après deux ans de préparationl’équipe a enfin toutes les autorisations, y compris l’obtention d’un Zone réglementée temporaire (ZRT), délivré par le service de la sécurité aérienne civilepouvoir « tester, pendant 3 moisle système et ses intégration dans les processus du SAMU», explique Pierre Lebel.

Le co-fondateur de Délivrone ambitionne de « faire du vertiport de Forges-les-Eaux opérationnel dans un contexte réel janvier 2025 » ; prévoyant un « en moyenne 2 sorties drone par semaine ».

Si la phase de tests est concluante, un 2e base sera réalisé « pour le compte de la région Normandie, qui finance le projet à hauteur d’environ 60 %, dans un contexte très urbain ». près de Rouen», annonce Pierre Lebel.

Difficile de réaliser des tests en zone urbaine, c’est pourquoi Forges-les-Eaux a été choisie comme ville pilote.

Et puis nous avons été très bien accueillis par la municipalité qui a fait preuve dès le départ d’un grand enthousiasme et qui nous a accueillis dans des conditions parfaites pour réaliser nos tests.

Pierre Lebel

Les personnes présentes pour ce vol inaugural ont également eu l’occasion de s’entraîner gestes de premiers secours et surtout àutilisation de ces défibrillateurs systèmes automatisés externes.

Durant toute l’intervention, les services du SAMU restent en ligne pour guider le(s) témoin(s) de l’arrêt cardiaque. ©AT / Eclaireur-Dépêche

La commune de Forges-les-Eaux est déjà dotée de 15 défibrillateurs fixes installés dans et à proximité des lieux publics. Entre avril et fin mai, le service jeunesse et sport a organisé 3 séances gratuites de sensibilisation à l’utilisation des défibrillateurs Au maire.

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