Manche. Après le naufrage du Breiz, l’état de la flotte de pêche remis en question

Manche. Après le naufrage du Breiz, l’état de la flotte de pêche remis en question
Manche. Après le naufrage du Breiz, l’état de la flotte de pêche remis en question

Par

Chrismaël Marchand

Publié le

5 juin 2024 à 6h40

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Le drame de Breiz en rappelle d’autres en mer de la Manche : Caliste au large de Barfleur en 2023, Mylanoh en 2022 au large du Havre. Trois coquillages à bord que l’équipage avait trouvé mortconsidérées par certains comme des « poubelles flottantes ».

Au-delà du bruit des quais, dans quel état se trouve notre flotte de pêche ?

« Une bombe à dispersion lente »

Le Comité Régional des Pêches a indiqué dans 2019 que « la question de renouvellementde la flotte est restée entière dans la Manche, même si le département disposait d’une flotte plus jeune que dans le reste de la Manche. région « .

Avec 271 bateaux de pêche et environ 600 marins , la Manche concentre 45 % de la flotte régionale. L’Moyen-Âgedes navires est de 25 ans, contre 27 ans dans le Calvados et 29 ans en Seine-Maritime.

La particularité de la Manche est de compter le plus grand nombre de bateaux de moins de 12 mètres, soit 80 % des bateaux de pêche. Des segments de la flotte ont plus de problèmes, les vieux bateaux encore traînés ou les coquillages. C’est à l’armateur de maintenir son bateau en bon état, mais il y a parfois du laxisme. Nous devons faire le tri dans la flotte normande. Nous connaissons les bateaux à problèmes. Il faudrait exproprier et indemniser pour assainir ces bateaux. Il faut avancer sur la sécurité des dragues en mer. Nous sommes face à ce qu’on pourrait appeler un scandale d’État, une bombe à dispersion lente.

Dimitri Rogoff, président du Comité Régional des Pêches

Trois scénarios

UN expert questions maritimes, ce qui nécessite anonymat présente trois cas dans la Manche.

D’abord des bateaux « modernes » qui répondent toutes les normes« . Comme le rappelle Dimitri Rogoff : « Une trentaine de bateaux neufs sont arrivés la Normandie ces dernières années, comme La perle à Granville. Il y avait un rénovation majeure « . Notre expert poursuit le deuxième scénario :

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Une flotte en mauvais état car impossible aux pêcheurs de la renouveler. Il y a de l’aide pour les réparations mais rien pour acheter du neuf.

Un expert des questions maritimes

Dimitri Rogoff indique que le modernisationdes navires est « un serpent de mer » : « Nous réclamons du nouveau mais les pêcheurs de la Manche ont du mal à se projeter, ils naviguent à vue face au Brexit, les îles anglo-normandes, l’interférence du changement climatique sur les ressources… Il y a 20 ans, il fallait 10 ans pour rentabiliser un bateau. Aujourd’hui, 15 ou 20. Mais à quoi ressemblera la pêche dans 20 ans ? »

Un constat partagé par notre expert : « Le pression économiquequi pèse sur les épaules des pêcheurs est bien plus forte qu’il y a 20 ans. Et d’ajouter son troisième scénario : « des poubelles flottantes ».

” LE Breiz où le Caliste Il s’agissait de bateaux que les centres de sécurité des navires d’autres régions maritimes ne laisseraient jamais naviguer, assure notre expert maritime. Ces vieux bateaux ne sont pas entretenus, leur structure est vieillissante. Il y a 30 ans, ils étaient stables. Aujourd’hui, les pêcheurs doivent s’adapter à la rentabilité économique et équiper ces bateaux de treuils ou de portiques toujours plus grands alors qu’ils n’étaient pas initialement faits pour cette charge. LE Caliste où le Mylanoh n’avaient rien à faire là où ils étaient et le Breiz était surchargé de matériaux lourds. »

«Beaucoup d’autres vont couler»

Des bateaux « convertis » au fil du temps vers d’autres pêcheries.

Administrativementça va, confirme Dimitri Rogoff. Mais après, on les retrouve au fond de l’eau. LE Breiz est venu du sud de Bretagne , il n’était pas censé flirter ici. Idem pour le Caliste. Nous avons raté quelque chose. Cela devrait arrêter certaines ventes . Pose la question : Etes-vous sûr que ce bateau est fait pour ce que vous souhaitez en faire ? Ne tolérez plus ces bateaux qui avaient déjà des problèmes de stabilité ailleurs et qui se retrouvent choqués ici. »

Depuis qu’il a pris ses fonctions à 2017Dimitri Rogoff savait 13 morts en mer.

Le dénominateur commun, ce sont les jeunes qui achètent de vieux bateaux. Nous prenons cela comme une fatalité, c’est tabou mais il faut en sortir. Il peut y avoir des causes extérieures à un naufrage, mais il s’agit avant tout d’un facteur humain.

Dimitri Rogoff, président du Comité Régional des Pêches

Le jugement a rendu ceci mardi 4 juin 2024dans le cas d Breiz apporte un vérité judiciaireà ce naufrage.

«Mais c’est tout un ensemble de choses qui mènent à un drame», estime notre expert maritime. De nombreux autres navires couleront comme celui-ci. Aujourd’hui, on ne regarde plus le bulletin météo, nous allons partout, tout le temps et dans toutes les conditions. Les ventes de bateaux sont validées par des experts, ça tue indirectement, à court, moyen ou long terme. »

Dimitri Rogoff proposequelques mesures: pesée des engins de pêche, contrôle technique avant vente, étude de stabilité des navires ou encore sensibilisation des jeunes patrons.

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