Un petit coin de Saint-Germain-des-Prés et un programme photo qui a du punch : bienvenue à PhotoSaintGermain, le festival parisien de la photographie qui promet aux amateurs de belles photos d’être émerveillés à travers 34 scènes très alléchantes. Un événement 100% gratuit (après Art Basel, ça fait du bien) qui ne transige pas sur la qualité de la programmation. Entre gros brasiers et petits jeunes à serrer de près, la rédaction de Temps libre à Paris vous présente un aperçu des temps forts du festival avec cinq artistes à suivre dans autant de lieux.
Mélissa Cornet & Kiana Hayeri – Cordeliers Refectory
ÔOn commence ce top par quelque chose de lourd : la remise du 14ème prix Carmignac du photojournalisme. Ce prix est un véritable coup de projecteur sur une discipline plus que jamais incontournable. Axé sur la condition des femmes et des filles en Afghanistan sous le régime taliban, le prix souligne cette année le travail du duo Kiana Hayeri, photojournaliste canado-iranienne, et Mélissa Cornet, chercheuse française. Pour leur série Le pays de aucune femme (un rapport de six mois soutenu par la Fondation Carmignac), ils ont rencontré plus de 100 femmes afghanes aux histoires poignantes, donnant la parole à celles qui sont aujourd’hui totalement privées de voix dans l’espace public…
Ou ? Réfectoire des Cordeliers15 rue de l’Ecole-de-Médecine, Paris 6th.
Quand ? Du lundi au dimanche de 11h à 19h
Bayeté Ross Smith – Musée national Eugène-Delacroix
Quasi-sociologique, cette première exposition française de l’Américaine Bayeté Ross Smith s’interroge sur ce qui façonne notre perception de l’individu. En jouant sur des marqueurs comme l’habillement, la couleur de peau ou les signes d’appartenance à une classe sociale ou à une ethnie, il nous invite à réfléchir sur la manière dont ces éléments influencent notre regard. Le concept est simple : poser les mêmes modèles de la même manière, mais habillés différemment, pour observer comment ces petits changements affectent notre perception. Ainsi, le même visage peut apparaître comme celui d’un milliardaire sur une photo, d’un hipster sur une autre, ou d’un jeune cadre dynamique sur une troisième. C’est une expérience visuelle captivante qui joue habilement avec les codes fondamentaux de la photographie pour nous amener à remettre en question nos propres préjugés et à explorer la complexité de notre perception des autres.
Ou ? Eugène-Delacroix National Museum, 6 rue de Furstemberg, Paris 6th.
Quand ? Du mercredi au lundi de 9h30 à 17h30
Catherine DeLattre – Abraham & Wolff
Vous avez aimé l’exposition Tina Barney au Jeu de Paume ? Alors vous allez adorer celui dédié à la photographe américaine Catherine DeLattre. Fasciné par la haute bourgeoisie de l’Upper East Side, cet artiste originaire de Pennsylvanie ne s’intéresse pas à « la jeunesse dorée de Manhattan » (fans de Une fille bavarde comprendront) mais à leurs grands-mères, tout aussi épuisées, même pour un petit tour au marché local. Costumes Chanel sur le dos et Birkins à la main, ces seniors des quartiers chics de New York ont inspiré Catherine DeLattre pour créer une série de portraits colorés, réalisés à la fin des années 1970 et qui s’accrochent désormais aux murs du jeune Abraham. galerie & Wolff.
Ou ? Abraham & Wolff, 12 rue des Saints-Pères, Paris 7th.
Quand ? Mardi de 11h à 18h, mercredi au samedi de 11h à 19h
Marilia Destot – Ségolène Brossette Gallery
D’origine lituanienne, Marilia Destot explore avec poésie la diaspora juive de sa région, une histoire qui touche sa propre famille et qu’elle peine à comprendre faute de documentation. De retour sur les terres de ses ancêtres, elle se rend compte que les archives sont rares et ne lui apporteront pas les réponses qu’elle cherche. S’appuyant sur les histoires de ses proches, la photographe plonge ensuite dans la nature pour capturer l’absence, à travers des photographies hybrides agrémentées de collages et de dessins à l’aiguille. Son travail de mémoire onirique met en lumière l’absence flagrante d’une histoire commune reconnue par l’Histoire et évoque une oppression discrète qui se murmure au sein des foyers. Mieux encore, il parvient à combler un vide laissé trop longtemps béant.
Ou ? Ségolène Brossette Gallery, 15 rue Guénégaud, Paris 6th.
Quand ? Du mercredi au samedi de 14h à 19h
Zdeněk Piša – Centre tchèque de Paris
L’exposition Maison éphémère de la photographie tchèque contemporaine a fait sensation en invitant les récents lauréats du Prague Photo Young Award à se dévoiler dans une exposition collective époustouflante. Pour beaucoup, c’est le grand plongeon dans le monde de l’art. Parmi les élus, un prodige de 19 ans, Zdeněk Píša. Oui, il est jeune, mais ses photos semblent murmurer des secrets enfouis depuis des siècles. Sa série Moments hors temps jongle entre paysages et portraits dans une atmosphère chargée de nostalgie. Hommage à sa campagne tchèque natale, cette collection célèbre l’intemporel et confirme que le talent n’attend pas le nombre des années.
Ou ? Centre Tchèque de Paris, 18 rue Bonaparte, Paris 6ème.
Quand ? Du jeudi au dimanche de 13h à 19h