A la recherche de demain | Aube. Quand la solution est dans la nature : le Landion, un cours d’eau qui reprend vie

A la recherche de demain | Aube. Quand la solution est dans la nature : le Landion, un cours d’eau qui reprend vie
A la recherche de demain | Aube. Quand la solution est dans la nature : le Landion, un cours d’eau qui reprend vie

Le Landion prend sa Source à Étourvy puis traverse sept villages du sud du département de l’Aube : Chesley, Cussangy, Vallières, Turgy, Vanlay, Avreuil et Davrey. Il a fait l’objet de plusieurs projets de restauration qui portent aujourd’hui leurs fruits. Le point commun de ces projets, c’est d’utiliser des « solutions basées sur la nature », résume Matthias Alloux, chef de projet au Syndicat Mixte des Bassins Versants de l’Armançon (SMBVA) qui a supervisé ces différents travaux.

En 2019, la SMBVA a démarré les premiers travaux à la demande de la commune d’Étourvy, limitrophe de l’Yonne. La municipalité souhaitait résoudre le problème de l’envasement sur son territoire, mais aussi des inondations qui touchaient ponctuellement une poignée d’habitations. Deux rivières, celle du Trichey et du Quincerot, dont l’une avait été historiquement détournée pour alimenter le moulin, ont été reconnectées. Depuis la fin des travaux, le paysage a évolué dans le village de 150 habitants. L’envasement du bief alimenté par des sources naturelles a été résolu en grande partie grâce à une réduction de sa largeur offrant plus de débit et le cours d’eau se déplace d’une nouvelle manière. Un cadre propice au développement, petit à petit, de la faune et de la flore.

En 2021, le syndicat a poursuivi dans cet objectif de remanier Landion, toujours à Étourvy, mais aussi dans le village voisin, Chesley. Un projet impliquant pour la première fois un volet agricole. Ainsi, 3,9 km de cours d’eau ont été restaurés sur la base du cadastre napoléonien, 500 hectares de cultures ont été convertis en bio et trois hectares d’amandiers ont été plantés au bord de l’eau. Coût total des travaux : 310 000 euros.

Le captage d’eau potable, en amont de Chesley, est sensible à la pollution agricole diffuse, à tel point que changer les modes de culture pourrait permettre de sécuriser, voire d’améliorer la qualité de l’eau dans le futur. Côté biodiversité, « c’est un cours d’eau qui reprend vie avec une faune et une flore adaptées », se réjouit Matthias Alloux, qui précise que le site « va encore se soigner » dans les années à venir. L’endroit est « propice à la découverte d’une population importante de truites et la végétation continue de croître. »

Ingénierie écologique »

À l’automne 2022, le projet a été salué à AdNatura, le salon national des professionnels de l’écologie et de la biodiversité. Les travaux de reméandage à Chesley et Étourvy ont reçu le prix du jury.

Deux ans plus tôt, un autre projet de la SMBVA avait remporté le Grand Prix du génie écologique : la restauration du Landion et de l’Armance à Davrey. L’idée est née en 2018 : remémorer le cours de l’Armance et du Landion pour créer une zone humide, un projet à dimension environnementale, touristique et pédagogique. Sur un terrain appartenant à la communauté de communes du Chaourçois Val d’Armance, des engins de chantier ont creusé et retracé les sillons d’antan pour restaurer plus de 4 km de cours d’eau.

La nature guérit

Ouvert au public depuis 2020, le site de Davrey est devenu un lieu privilégié pour les amoureux de la nature, notamment les ornithologues. « Chaque année, de nouvelles espèces s’y développent », se réjouit Matthias Alloux, qui cite notamment la cisticole du jonc dont « l’une des seules observations dans l’Aube » a eu lieu ici. Les oiseaux n’ont pas tardé à investir les lieux : « Dès le premier hiver, le site est devenu une halte migratoire pour les canards, les grues… »

“Tous les voyants sont au vert” sur ce site surveillé par les fédérations de chasse et de pêche. Là aussi, la « guérison » se poursuit et « le plein potentiel sera atteint d’ici cinq à dix ans ». La SMBVA prévoit créer des écrans d’intimité pour assurer la quiétude de la faune et, à l’automne, le sentier sera prolongé pour permettre aux promeneurs d’en faire une boucle. Ce site, représentant un investissement d’un million d’euros (financé principalement par l’Agence de l’eau Seine Normandie), devrait être labellisé « Espace naturel sensible » en 2024 par le Département de l’Aube.

 
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